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Election présidentielle du31 Octobre 2020// Adjoumani met les producteurs en mission sur le terrain
jeudi, 01 octobre 2020 19:23 Written by User« Excellence Monsieur le Président de la République,
Grande est notre joie et forte est notre émotion, au moment où nous prenons la parole, en ce jour inaugural des festivités marquant la 7è édition de la Journée Nationale du Cacao et du Chocolat (JNCC).
Cette émotion s’explique par le fait que nous célébrons le cacao sur les terres natales de celui-là même qui, le premier, a cru au cacao Ivoirien et en a fait la locomotive de notre beau pays sur les rails du développement économique et social ; j’ai nommé le Président Félix Houphouët-Boigny, grand visionnaire, grand planteur, grand bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne.
Mesdames et Messieurs, notre émotion et notre fierté sont d’autant plus grandes que le plus illustre, l’héritier le plus digne du Président Félix Houphouët-Boigny, par ses œuvres et par ses réalisations gigantesques, en l’occurrence le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, nous fait l’insigne honneur de présider en personne les assises de la présente édition des JNCC.
Excellence Monsieur le Président,
Il y a juste une semaine, vous étiez présent à nos côtés à Anyama, pour poser la première pierre de la construction de deux unités industrielles destinées à la transformation de notre cacao.
Aujourd’hui encore, en dépit d’un agenda très chargé, vous avez accepté d’être une fois de plus aux côtés de nos braves paysans, ces dynamiques acteurs du secteur agricole pour les honorer, les féliciter et leur réitérer toute votre solidarité et votre soutien.
Merci Excellence, pour cette marque d’attention, de considération et d’affection.
Chers parents paysans, en notre qualité de ministre en charge du secteur agricole, nous pouvons rendre témoignage de la profondeur de l’amour que le Président Alassane Ouattara vous porte. Il est votre ami, votre avocat, votre protecteur et j’ajouterais même, votre parapluie.
En effet, depuis son accession à la magistrature suprême, la filière Cacao n’est plus agitée par des bruits et par des scandales. Le producteur peut dormir tranquille. Il n’est plus hanté par le stress à la veille de chaque campagne. Nous n’assistons plus à des scènes de désespoir où le paysan était amené à brûler le fruit de sa récolte, en signe de protestation contre des prix parfois dérisoires qu’on lui imposait.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Grâce aux réformes pertinentes que vous avez engagées, grâce aux nouveaux organes de régulation que vous avez mis en place, la filière Cacao fait l’objet d’une gestion plus rigoureuse et saine, et les paysans perçoivent un prix rémunérateur directement indexé sur les cours mondiaux du cacao.
En effet, dès votre prise de fonction, et dans un souci d’équité et de justice sociale, vous avez décidé, de reverser aux paysans 60% du prix CAF. Mais votre volonté d’améliorer sans cesse les conditions de vie et de travail des producteurs ne s’est pas arrêtée à cette règle de principe, puisque chaque fois que vous constatez que la conjoncture n’est pas favorable et que le prix du cacao connaît une tendance baissière sur le marché mondial, vous n’hésitez pas à consentir des sacrifices exceptionnels, pour accorder aux planteurs un prix d’achat au-delà des 60% du prix CAF. Car pour vous, Monsieur le Président, aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de nos braves paysans qui sont là et qui ont soif de vous entendre.
Mesdames et Messieurs,
Les JNCC de cette année ont pour thème : « Tous engagés pour un cacao ami de la forêt ».
A une période où les questions environnementales et climatiques sont au centre des préoccupations de la planète toute entière, le choix de ce thème traduit, en réalité la volonté des acteurs de la filière Cacao de promouvoir une culture cacaoyère qui préserve notre patrimoine forestier. Une vision qui cadre parfaitement avec l’ambition du Gouvernement qui a lancé un programme visant à reconstituer 20% de notre couvert forestier, conformément aux directives du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Car, la filière Cacao veut rendre à la forêt ce qu’elle lui a généreusement donné depuis plusieurs décennies.
Excellence Monsieur le Président de la République,
A l’occasion de ces journées, nous voudrions remercier Monsieur le Ministre d’État, Lambert Kouassi Konan, Président du Conseil d’Administration du Conseil du Café-Cacao, le Directeur Général du Conseil Café Cacao, M. Yves Ibrahima Koné, pour le dynamisme qu’ils ont su insuffler à la filière Cacao, afin de la rendre performante et viable, malgré les conséquences de la COVID-19 qui, comme chacun le sait, a impacté tous les secteurs d’activités.
Fort heureusement, nous avons pu limiter les conséquences de cette pandémie avec les ventes anticipées qui nous ont permis d’écouler plus de 60% de notre production cacaoyère avant la survenue de la crise sanitaire.
Excellence Monsieur le Président,
Nous voudrions exprimer de façon particulière et solennelle, la reconnaissance du monde agricole et singulièrement des producteurs de cacao à votre illustre épouse, Madame la Première Dame Dominique Ouattara, pour le combat sans relâche qu’elle mène contre le travail des enfants. Un combat vital qu’elle mène avec beaucoup de succès et qui a permis d’épargner notre production de cacao de certaines sanctions d’un marché international de plus en plus exigeant.
Veuillez, Excellence Monsieur le Président, lui transmettre l’expression de notre infinie gratitude.
Mesdames et Messieurs,
A ce stade de notre propos, nous aimerions rendre un hommage appuyé à toutes les productrices et à tous les producteurs de cacao, qui œuvrent chaque jour, pour alimenter toute la filière en fèves de qualité et en grande quantité.
« Excellence Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,
Nous voudrions, parmi toutes les personnes qui seront décorées, vous présenter deux récipiendaires particuliers. Ils sont de la même génération et qui ont fait des études supérieures dans le domaine des sciences de la terre.
En effet, l’un est agronome et l’autre géographe. Ils sont tous deux devenus des parlementaires et dans leur vie professionnelle, ils ont beaucoup travaillé dans le secteur agricole en général, et dans la filière cacao en particulier. On peut donc les assimiler à des jumeaux. Et c’est tout naturellement que vous et votre cher frère, le Président de la République sœur du Ghana, les avez placés à la tête des structures de régulation de la filière Cacao de nos deux pays.Excellence Monsieur le Président, nous proposons à votre décoration, l’Honorable Joseph Boahen Aidoo, Directeur Exécutif du Ghana Cocoa Board et Monsieur Yves Ibrahima Koné, Directeur Général du Conseil du Café-Cacao de Côte d’Ivoire, pour le travail formidable qu’ils accomplissent chaque jour à la tête de ces structures et pour l’obtention du Différentiel de Revenu Décent qui permet aujourd’hui d’octroyer 400 $ supplémentaire sur chaque tonne de fèves de cacao vendue ; ce qui permet d’améliorer considérablement le revenu des producteurs de cacao.Monsieur le Président de la République,
Avant de clore notre propos, nous aimerions au nom de la filière Cacao et en notre nom, vous exprimer toute notre gratitude, car votre présence à elle seule réhausse de façon particulière les présentes assises et leur assure un succès déjà éclatant.
Mesdames et Messieurs,
Chers parents paysans,
Nous nous tournons à présent vers vous. Le Président de la République, votre frère, votre avocat a fait beaucoup pour les producteurs de cacao que vous êtes. Nous avons rappelé tantôt les sacrifices qu’il a souvent consentis, pour l’amélioration de vos conditions de vie et de travail. En retour, vous avez envers lui un devoir de reconnaissance. Bientôt, le 31 octobre, vous serez appelés aux urnes pour choisir le futur Président de la République. Dieu merci, votre bienfaiteur est candidat à la demande générale des Ivoiriens épris de paix et désireux de voir leur pays aller de l’avant.
Chers parents producteurs, pouvez-vous, devant lui aujourd’hui, prendre solennellement l’engagement de vous mobiliser comme un seul homme derrière lui ?Acceptez-vous de voir le Président Alassane Ouattara continuer à défendre les producteurs que vous êtes ?Etes-vous prêts à l’accompagner dans cette nouvelle campagne présidentielle ?Alors, si c’est cela votre souhait, je vous prie de vous lever pour lui manifester votre soutien à travers des cris de joie. Maintenant que vous avez pris cet engagement solennel, je vous prie d’aller partout dans vos campements, dans vos villages, dans vos villes respectives, pour annoncer la bonne nouvelle de la candidature du Président Alassane Ouattara, le premier allié des planteurs de Côte d’Ivoire.Fasse Dieu que votre volonté de voir le Président Alassane Ouattara être reconduit au soir du 31 octobre 2020 s’accomplisse !
Je vous remercie de votre aimable attention »
Dr Diomandé Moussa F.( Gafa- pme) / L’après Covid-19 et tension politique en Ci// « L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire
mercredi, 23 septembre 2020 23:19 Written by UserDe l’impact de la Covid- 19 sur les Pme, en passant par la gestion du Fonds Pme, à la tension socio-politique qui monte en Côte d’Ivoire, le Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan, le président du Groupement des acteurs , fédérations et assimilés aux Pme( Gafa-Pme) se prononce....
Monsieur le président, pouvez-vous nous présenter le Gafa -Pme ?
Merci pour l’occasion que vous nous donnez de parler des Pme et de l’économie ivoirienne. Le Groupement des acteurs , fédérations et assimilés des Pme( Gafa-Pme), regroupe l’essentiel des acteurs des Petites et moyennes entreprises de Côte d’Ivoire. Nous sommes organisés au niveau de toutes les filières. Parce que nous pensons que pour développer une politique qui crée de la valeur, pour les Pme, il faut être en filières. Pour avoir des Pme qui sont associées et non des Pme qui soient disparates dans ce qu’elles font.
En tant que président de ce groupement, peut-on évaluer l’impact de la crise sanitaire à la Covid- 19 ?
Des études ont été réalisées dans ce sens. Elles ont montré de façon qualitative ou quantitative, l’impact de la pandémie sur les Pme. Par rapport à la réalité ivoirienne, il faut faire beaucoup attention. Il y a deux éléments qu’il faut prendre en compte. L’économie ivoirienne dans sa structuration, est une économie de rente qui est basée sur le café, le cacao, le coton, l’anacarde, le caoutchouc et l’huile de palme. Je ne pense pas que la pandémie à la Covid- 19 ai agi réellement sur ces spéculations -là. Le Ministre ivoirien de l’économie et des finances a dit que ces produits sortent. A ce niveau, je pense que la pandémie n’ a pas eu tellement d’impact. Etant donné que ces produits ont continué à sortir et les ports ivoiriens ont continué à fonctionner. Ce qui est une excellente chose. Deuxième élément, vous avez des Pme qui sont pour la plupart des sous-traitants. Du fait de la prise d’un certain nombre de mesures. Citons : le couvre-feu, la fermeture des bars, des salles de cinéma( …) Sans oublier les mesures relatives au secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Face à un tel tableau, on peut dire que la pandémie a eu un impact réel sur les Pme. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que cette catégorie d’entreprises fonctionne en synergie. Vous avez par exemple quelqu’un qui a un hôtel mais qui travaille avec une autre structure qui lui fournit des assiettes, des draps etc. Donc quand la machine s’arrête, il y a des répercussions sur toutes les Pme.
Pour aider les Pme à redécoller, le gouvernement ivoirien avait annoncé un soutien à ces entreprises-là. Dans la pratique, comment cela se passe sur le terrain ?
Au départ, personne ne pouvait parier sur cette imprévisibilité. Il fallait trouver des solutions. Dans un premier temps, il fallait maintenir les emplois, l’outil de production surtout les petites et moyennes entreprises manufacturières(…), mais aussi et surtout penser à la relance. Quand vous avez une crise comme cette crise sanitaire qui touche au capital le plus précieux ; c’est-à-dire le capital humain, il faut voir dans quelle mesure, il faut sauvegarder les emplois, l’outil de production et relancer les activités. A la suite des échanges que nous avons eu avec le gouvernement, il a été adopté une série de mesures pour permettre à l’économie ivoirienne, dans son volet business,( services , manufactures…) de redécoller. Il s’agissait d’apporter une aide financière aux Pme. Ce à travers la mise en place d’un fonds dédié et d’un fonds de garantie. Ceci pour permettre aux Pme, selon certains critères bien précis de pouvoir faire face à la situation et d’amortir le choc consécutivement à la pandémie. Mais aussi et surtout de garder les emplois et faire tourner leurs outils de production. Un comité a été mis en place et un décret a été pris ( celui du 08 Avril 2020).Ce décret est venu expliquer comment le Fonds dédié aux Pme devrait être organisé. Par la suite, il y a eu arrêté pour rendre plus explicite ce qui devrait être fait.
Quel bilan peut-on faire ?
Le bilan est mitigé. Je dirais même qu’il n’est pas bon. En ce sens qu’il n’ y a pas plus de 100 Pme qui ont eu accès au dit fonds selon les informations que nous avons reçues. A titre de rappel, le ministre de l’Economie et des finances devant les sénateurs à Yamoussoukro, avait dit que moins de 70 Pme ont pu bénéficier de cette manne, sur de plus de 400 qui travaillent dans les secteurs formel et informel.
Le ministre de l’Economie et des finances évoque l’incapacité des Pme à remplir les critères ?
Il ne faut pas poser le problème en termes d’incapacité. Les Pme avant la crise avaient des difficultés. Citons entre autres, la problématique du marché en ce concerne la commande privée ou publique. Les Pme se plaignent toujours de n’avoir pas accès à plus de commandes. Ajoutée à cela, la problématique du financement. Il faut de l’argent pour travailler. Puisque les banques accompagnent très peu cette catégorie d’entreprises. Elles disent que les Pme n’ont pas de business Plan. (…) Vous avez également les problèmes de fiscalité donc de taxation des Produits.
Pourquoi le Mef dit alors que les Pme n’ont pas bénéficié de ces fonds parce qu’elles ne remplissent pas les critères ?
Pour les critères qui ont été élaborés, il nous est demandé de fournir une attestation de régularité fiscale sur l’exercice 2019, d’être à jour de nos cotisations à la Cnps. Mais aussi et surtout de fournir des bilans et autres. Nous disons que pour que les Pme n’aient de problèmes de bilan, de cotisation à la Cnps, il faut qu’elles aient un carnet de commandes bien fournis. Pour construire un paiement d’impôts ou de cotisation à la Cnps, il faut avoir un chiffre d’affaires, des marchés pour faire tourner la machine. C’est à partir de là que nous pouvons faire face aux charges en question.
En tant que président du Groupement des acteurs, des fédérations, assimilés aux Pme, quelles pistes de solutions proposez-vous au gouvernement ?
Il n’ y a pas de dialogue de sourd entre le gouvernement et nous. Nous discutons toujours avec les autorités. Il y a de cela quelques semaines, dans le cadre du comité de gestion qui a été mis en place, nous avons eu des échanges pour voir si nous pouvions nous fixer des objectifs allant dans le sens d’un relèvement du nombre bénéficiaires. Les critères, de régularité fiscale ou le paiement de la Cnps ne sont plus des critères éliminatoires. Tout le monde est éligible désormais. Nous demandons aux Pme, de déposer leurs dossiers. La Côte d’Ivoire doit se positionner. Aujourd’hui, nous devons nous battre sur un certain nombre d’activités. Les ivoiriens ont l’avantage d’être très bien formés et d’avoir une bonne connaissance des problématiques économiques. Ça ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Nos amis du Nigeria sont partout et ils viennent prendre des marchés. C’est ça la réalité. Les marchés sont ouverts. Aujourd’hui avec ce fonds dédié au Pme, nous devons être capables de travailler non seulement localement mais aussi permettre à nos Pme de sortir. Pour y réussir, il y a tout un mécanisme à mettre en place. Le fonds ne devrait pas être une distribution Per capita, mais il devrait aider à résoudre des problèmes. Citons : l’export et l’assurance pour nos marchandises que faisons sortir. En Côte d’Ivoire, on soutient plus les entreprises étrangères que nos entreprises. Cela est dommageable pour notre économie. Si vous estimez que les Pme locales n’ont pas la compétence, aidez- les à monter en puissance.(…) avec des produits innovants.
Au niveau de l’espace Cédéao, est-ce que la liberté d’entreprendre qui est écrite dans les textes est- elle une réalité ?
Au niveau des textes, tout est claire. C’est-à-dire qu’au niveau de la Cédéao, on peut aller faire les affaires partout et conquérir des marchés. Mais la réalité, c’est que les autres sont organisés en Cartel. Ils protègent leurs marchés au vrai sens du terme. Pendant que chez nous ici, nous faisons la part belle aux autres. Cette façon de faire doit changer parce que les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres. Le chômage augmente de plus en plus. Il ne faut pas avoir de complexe à poser les vrais problèmes. Il nous faut à travers des regroupements comme le Gafa- Pme aller à la conquête des marchés.
Nous sommes à plus d’un mois de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Quelles sont les appréhensions des membres du Gafa- Pme ?
Nous avons de grosses appréhensions. Pour nous, la Covid-19 n’aura pas assez d’impact que la crise qui se profile à l’horizon. Si on ne fait pas attention, cette crise sera aussi dévastatrice pour les Pme. L’impact de la crise politique sera pire que celui de la Covid-19 en Côte d`Ivoire. Chaque fois que nous avons des élections, nous sommes obligés d’arrêter l’économie. Les écoles aussi(…). Il faut arrêter cette façon de fonctionner. Nous voulons dire aux politiciens que nous avons besoins de travailler.
Bamba Mafoumgbé,
Légende photo : Docteur Diomandé Moussa Elias Farakhan (Président Gafa- Pme) : « Les ivoiriens deviennent de plus en plus pauvres »
( Source : In Le Temps du 23 Septembre 2020)
M. Kinapara Coulibaly, Dg du Bnetd// A propos des Bureaux régionaux « Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures »
mardi, 22 septembre 2020 16:57 Written by UserM. le Dg du Bureau national d’étude technique et de développement ( Bnetd), est régulièrement sollicité ces dernières années pour l’exécution d’importants projets initiés par le gouvernement. Quels sont ceux qui ont retenu votre attention ? Et pourquoi ?
Le Bnetd, pôle d’expertise technique au service de développement de la CI, est effectivement engagé dans la réalisation de nombreux projets entrepris par l’Etat ivoirien.
Plusieurs projets retiennent mon attention. Tout d’abord, le vaste programme de développement hospitalier, sur toute l’étendue du territoire national, initié par le gouvernement depuis l’année dernière. Il compte la réhabilitation de 8 hôpitaux dont 3 Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) à Daloa, Yamoussoukro et Korhogo ; 5 Hôpitaux Généraux à Adjamé Yopougon Attie, Grand Bassam, Abobo nord et Abobo sud.
Il y a également la construction du CHR de Man, de l’hôpital général de Danané, de ceux de San Pédro et Méagui. Nous avons la construction des CHR d’Aboisso, d’Adzope, et de 5 services de renforcement des plateaux techniques dans les hôpitaux généraux de Séguéla, Toumodi, Daoukro, Abengourou et Bouna. Dans les prochaines semaines, 400 établissements sanitaires de premier contact répartis dans tout le pays verront leurs travaux démarrer. A cela, il faut ajouter la construction de CHR à Bouaké, Boundiali, Kouto et Minigna ainsi que deux hôpitaux généraux à Katiola et Ouangolodougou.
Les autres projets auxquels je pense sont ceux des travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan parce qu’il s’agit là d’une véritable innovation dans notre pays. Il y a aussi les projets relatifs au renforcement des infrastructures éducatives qui regroupent la construction de nombreux lycées, écoles primaires et universités. Enfin, je pense aux grands projets routiers et à ceux relatifs à l’accès à l’eau potable notamment celui du renforcement d’alimentation en eau de la ville d’Abidjan à partir de la rivière Mé.
Tous ces projets vont inévitablement transformer le visage de notre pays de manière significative et durable, profiter aux populations et participer à la dynamique de développement.
- Quel impact cette ère des grands travaux a eu sur le développement de votre entreprise ?
Notre entreprise se porte bien grâce à tous ces grands projets qui lui sont confiés. Le taux d’occupation des équipes est bon et nous continuons depuis plus de trois ans, à avoir des résultats d’exploitation en nette progression.
- Combien l’exécution de ces projets a-t-elle rapporté au BNETD ces trois dernières années ?
Notre résultat d’exploitation est en hausse depuis 2017, passant de 2,1 milliards à 3,8 milliards en 2018 pour finir à 5,2 milliards F CFA en 2019. La progression est vraiment encourageante.
- Quel est le résultat net de l’exercice 2019 du BNETD ? Comment expliquez-vous ce résultat ?
Comme je le disais, 2019 a été un cru d’exception avec des performances financières qui montrent une hausse de 31% du résultat net et de 35% du résultat d’exploitation par rapport à l’exercice 2018. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 34 milliards de F CFA. Cette performance est le fruit de la confiance du gouvernement, des efforts conjugués du personnel et d’une bonne maitrise des coûts.
- Comment se portent vos activités en dehors de la Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien, nous avons aujourd’hui de nombreux projets en cours, dans divers domaines, disséminés en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale. Nous avons actuellement plusieurs projets en cours au Gabon notamment dans les infrastructures routières et dans le domaine de l’environnement ; au Bénin, ce sont des projets dans le domaine aéroportuaire, routier et de l’environnement et enfin au Congo Brazzaville, des projets dans le bâtiment et l’aménagement du territoire.
- Quel poids représentent vos activités hors Côte bureaux régionaux d’Ivoire () dans votre total bilan en 2019 ?
A ce jour, environ 5% du total bilan 2019. Ce chiffre encore marginal, offre un potentiel certain que nous continuons d’explorer. Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures qui recherchent et captent les opportunités d’affaires dans les treize (13) pays africains que nous couvrons.
- Quel est l’impact de la crise sanitaire de la COVID 19 sur vos activités ?
Les effets de la Covid-19 sur nos activités sont restés sous contrôle au cours de ce premier semestre 2020. Nous avons dû comme toutes les structures, mettre en place un plan hygiène et santé qui est toujours en cours, afin de sensibiliser, prévenir et faire adopter les mesures barrières sur nos différents sites et chantiers. Une adaptation de nos méthodes de travail a également été nécessaire pour nous permettre de continuer nos activités tout en sécurisant au maximum nos agents, notre force spéciale de développement. Et jusque-là, nos activités se poursuivent normalement.
- Le Moronou et la Marahoué bénéficient d’une attention particulière du Président de la République en ce moment. Quels sont les grands projets réalisés ou en cours de réalisation dans ces deux régions ?
Nous avons d’importants projets dans la région de la Marahoué. Tout d’abord dans le domaine du bâtiment, six (06) collèges de proximité sont en cours de construction dans le cadre du projet C2D 2 dans les localités de Maminigui, Paoufla, Zanzra, Voueboufla et Dananon. Plusieurs réhabilitations de bâtiments administratifs sont également en cours : c’est le cas à Bouaflé, avec la réhabilitation de la préfecture, des résidences du préfet, du sous-préfet et des deux secrétaires généraux. A Sinfra et Zuenoula, les résidences des préfets ont également été réhabilitées.
Toujours dans la Marahoué, plusieurs projets d’infrastructures routières sont en cours. Ce sont les travaux de renforcement de la route Yamoussoukro – Bouaflé - Daloa sur 145 km, les travaux des voiries de Bonon, Gonate et Sinfra. Des travaux de point à temps c’est-à-dire de traitement des zones dégradées sur les routes interurbaines entre Bouaflé et Zuenoula d’une longueur de 75 km et la construction du pont de Bouaflé. Dans le secteur de l’hydraulique, nous avons le projet d’alimentation en eau potable de la localité de Bannonfla ; les travaux de renforcement du système d'alimentation en eau potable de la ville de Bouaflé, la mise en place d’un système d'hydraulique urbaine dans les sous-préfectures de Kouetinfla et Maminigui dans le cadre du programme Eau pour tous en Côte d'Ivoire.
Dans le Moronou, nous comptons aussi de nombreux projets en cours. Dans le domaine routier, ce sont les travaux de renforcement de la route Akoupé-Kotobi-Boungouanou d’une longueur de 58 km, la construction d’un pont sur la rivière Agbo, la réhabilitation de la route Kotobi-Arrah-Bonahouin d’une longueur de 30 km, des travaux de réparation de la route Dimbokro-Bongouanou et des travaux de voiries à Bongouanou et Abongoua. Dans le secteur de l’hydraulique, on peut citer aussi la construction d'un château d'eau de 500 m3 à Bongouanou et des travaux d'alimentation en eau potable dans les localités de Kregbe, M’batto, Findimanou et Arrah.
- Quels seront leurs impacts sur les populations de ces régions ?
Ces projets ont un impact certain sur les populations. Tout d’abord, la construction de collèges de proximité aidera à accroître le taux d’alphabétisation et à favoriser l’éducation des jeunes filles. Ces localités amorceront également un développement à travers la construction de nouvelles infrastructures - les logements pour enseignants par exemple- et une activité économique générée par la présence de ces fonctionnaires. Pour l’administration locale, l’accès à des bâtiments fonctionnels sera appréciable.
L’impact des infrastructures routières pour ces régions est grand. Celles-ci verront leur accessibilité accrue avec un réseau routier performant, ce qui devrait booster l’économie locale tirée par les productions agricoles et apporter un gain en temps. Les différents projets hydrauliques visant à renforcer l’accès à l’eau potable auront un impact notable sur la qualité de vie des populations. Enfin, tous ces projets génèrent la création d’emplois directs et indirects ce qui est un élément appréciable.
- Au niveau national, quels sont les grands chantiers en cours et à venir ?
Je voudrais rappeler tous les projets cités au début de notre entretien : le vaste programme sanitaire national, les nombreux projets d’infrastructures éducatives et hydrauliques et l’emblématique projet de la ligne 1 du métro d’Abidjan.
A cela s’ajoute, la maitrise d’œuvre pour le prolongement de l’autoroute de Yamoussoukro à Bouaké. Il s’agit d’environ 120 kilomètres de routes qui permettront de rallier Yamoussoukro à Bouaké en 45 minutes au lieu d’à peu près 1h30 aujourd’hui. La construction des routes neuves d’une longueur cumulée de plus de 500 km dans différentes localités notamment entre Divo et Grand-Lahou, entre Mankono-Téningbioué et Séguéla, d’Odienné jusqu’à la frontière du Mali et de la Guinée, entre Bouaké –Satama et Sokoura, et bien d’autres tronçons… A Abidjan, les travaux de l’autoroute périphérique d’Abidjan d’une longueur de 24 km sont également prévus.
Enfin, nous poursuivrons les travaux des infrastructures sportives et d’hébergement de la CAN 2023 à Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo.
- Quels sont les projections du BNETD en termes de développement ?
Les perspectives sont prometteuses pour les années à venir : il s’agira de continuer d’accompagner le gouvernement ivoirien dans le déploiement de ses priorités notamment dans les grands projets du Programme National de Développement et dans la mise en œuvre du Programme Social.
Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront et nous continuerons nos interventions dans les autres domaines d’activités du BNETD que sont l’information géographique, le numérique et l’économie tant en Côte d’Ivoire que sur le continent africain. Un accent particulier sera mis sur l’innovation dans les années à venir, tant dans les projets que dans nos outils et méthodes de travail.
Moussa Charles Kader
Légende Photo : M. Kinapkara Coulibaly, Dg du Bnetd : « Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront »
Covid -19/Professeur Benié Bi Vroh Joseph (Directeur Inhp )// « Il ne faut pas banaliser la maladie, le virus continue de circuler »
samedi, 13 juin 2020 11:21 Written by User
Professeur doit-on dire que vous êtes le président du Comité de crise Covid-19 ou le Directeur de l’Inhp tout cours ?
Je ne suis pas le président du Comité de crise de lutte contre la Covid-19. Mais le Directeur de l’Institut national d’hygiène publique de Côte d’Ivoire. L’Inhp a dans ces missions, la surveillance des maladies à potentiel endémique. Il est également coordonnateur du Règlement sanitaire international, (Rsi). Par ailleurs, il est le point focal de la Sécurité sanitaire mondiale. A ce titre, et conformément au décret présidentiel d’Avril 2019, qui dit que nous avons à travers le Centre des opérations d’urgence, la gestion des urgences endémiques et de façon générale et des épidémies de façon particulière, l’Inhp est en charge de cette épidémie. Par ailleurs, il existe un autre arrêté qui donne aussi des responsabilités à l’Inhp pour le dépistage et le confinement(…).
Combien de sites dépistages disposent à ce jour la Côte d’Ivoire ?
Nous avons 11 sites fonctionnels, le mercredi 03 juin 2020 nous avons ouvert le deux derniers sites qui portent à 11 et il est prévu de porter à 13. Il nous reste juste deux sites : Ceux de Grand Bassam et Anyama. Ainsi, nous aurons bouclé pour le Grand Abidjan.
Qu’est- ce qu’on fait concrètement sur ces sites ?
Quand on y vient, on y reçoit des informations, des conseils et un dépistage. Dans le cadre de cette maladie, le plus important, c’est lorsqu’on fait les signes qu’on est plus à même de transmettre la maladie. C’est ce que l’on appelle être symptomatique. Quand on présente les signes, c’est en ce moment- là que la charge de virus est plus au niveau du nez. Parce que le virus, il s’accumule au niveau du nez et de la bouche. Mais plus au niveau du nez. Quand on fait la fièvre, on atteint le niveau plus élevé en termes de présence de virus dans le nez. C’est en ce moment qu’on est le plus contaminant. Le choix qui a été fait par la Côte d’Ivoire, c’est de faire un dépistage ciblé. C’est-à-dire de pouvoir identifier les personnes qui sont le plus à risques de transmettre la maladie que nous mettons en priorité. Ce n’est pas un dépistage massif. Quand vous arrivez dans ces centres de dépistage, on vous reçoit, on vous accueille, on vous donne un masque, on vous donne le gel et on vous installe. Vous la salle d’attente et vous prodigue des conseils et des informations sur la maladie(…). Quand vous sortez de cette salle, vous allez à l’enregistrement. Ici ce sont des infirmiers ou infirmières qui vont prendre vos caractéristiques(Le nom, prénoms, l’âge, le sexe…) Après quoi, vous allez voir un médecin. Il faut préciser que dans tous ces centres, il y a des médecins qui vont vous interroger. Sur l’histoire de votre maladie. (Depuis quand ça commencé ? Quels sont les signes ?). C’est à l’issue de cet entretien va dire que « je pense qu’avec les signes et le contexte que vous nous situés, c’est mieux qu’on vous fasse un dépistage (prélèvement).Mais si vous ne remplissez pas ces conditions, le médecin va dire, c’est quand vous présenter les signes, ils ne sont pas apparentés à la Covid-19. Nous allons vous soulager par rapport au mal que vous avez. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, sur chacun de ces sites, nous avons une pharmacie. Par la suite, on l’encourage à observer les mesures de protection. Celui qui a été dépisté, lui, il va attendre son résultat. S’il est déclaré positif, automatiquement, il sera pris en charge dans un service. Si vous avez été en contact avec une personne qui a été déclaré positif, on peut vous prélever aussi. Parce que vous êtes aussi à risque. Si vous présenter les signes d’une maladie chronique : Diabète, hypertension artériel ou une maladie cardio-vasculaire, vous êtes aussi à risque. On vous prélève aussi. C’est ça l’intérêt de présence du médecin qui se trouve sur le site à même de pouvoir faire interrogatoire de ceux qui y entrent.
A ce jour quel est le taux de fréquentation au niveau des 11 centres ?
Le taux de fréquentation est variable. Notamment au niveau des derniers sites que nous venons d’ouvrir. Sur les deux derniers sites, ce n’est pas encore la grande affluence. Ça se comprend. Mais pour les premiers, au départ, on n’avait dit que nous nous allions sur la base de cent tests par jour et par centre. Nous avons eu la période du mi- mai où il y avait beaucoup de personnes qui sortaient d’Abidjan. On est allé à 200 voire 300 prélèvements par jour centre. Mais aujourd’hui, la tendance est revenue à un taux un peu plus raisonnable. Nous n’avons pas encore atteint le rythme de croisière pour certains centres.
Les ivoiriens ont des difficultés à lire et comprendre le point fait chaque jour par le ministère de la Santé. Le point en question porte-t-il sur les prélèvements au jour J ?On a dit qu’on attendait les résultats dans les 24 à 48 heures. Donc on peut se retrouver avec des prélèvements de la veille. Ce ne sont pas des tests rapides que nous faisons. Le test rapidement, faut –il préciser, porte sur un prélèvement qu’on fait dans le sang. Dans les 15 à 20 minutes qui suivent, on a le résultat. Ce test rapide peut nous faire passer à côté du diagnostic. Ce n’est pas ce genre de test que nous faisons en Côte d’Ivoire. Le test rapide nous dit juste qu’on a rencontré le virus à un moment donné et qu’on a développé des anticorps qui nous permettent de nous protéger. Mais ne nous dit pas que le virus est dans notre nez. C’est la Pcr qui est pratiquée en Côte d’Ivoire, qui nous permet de dire ça. C’est lui qui donne la réalité de la présence du virus dans notre nez. Evidemment, c’est tout un processus qui peut prendre du temps. On ne pourra le faire en deux heures. C’est quand on recueilli tous les prélèvements de la veille qu’on peut avoir le résultat. Il faut dire que les derniers résultats que nous avons, depuis un certain temps, ce ne sont plus les six jours. Rappelons qu’à un moment donné, il y avait eu des voyageurs qui sont arrivés et des gens qui sont sortis. Nous avons eu alors eu alors beaucoup de tests. Cela a pris beaucoup de temps. Maintenant, nous avons d’autres laboratoires qui sont dans le processus et qui vont faire des analyses aussi. Nous n’aurons plus les six jours, nous sommes autour de 24 à 48 heures.
Professeur, tous les cas détectés à l’intérieur du pays, ce sont des personnes qui ont séjourné juste avant. Est-ce à dire qu’Abidjan est toujours l’épicentre de la pandémie ?
C’est connu depuis le début de la crise sanitaire. Nous avons toujours a dit que l’Epicentre, c’est Abidjan. C’est le point chaud. On dit toujours, le virus circule plus toujours à Cocody, Marcory et Treichville. Le virus peut aussi se propager dans les autres quartiers si on ne respecte pas les mesures de prévention qui ont été édictées. S’agissant des cas détectés à l’intérieur, on ne dit que se sont seulement des enseignants. C’est vrai qu’on a dépisté les enseignants qui sont retournés à leurs postes. Ils n’ont pas attendu leurs résultats et puis ils sont partis. C’est pourquoi, on les a fait retourner sur Abidjan, en vue d’une prise en charge. Le principe, c’est de détecter, d’isoler et surtout de prendre en charge. Mais aussi et surtout de suivre aussi les contacts. Donc si on les extrait de leur milieu, ça va nous servir à rompre la chaine de transmission. Pour revenir au dépistage dont vous parlez au tout début. On ne pouvait pas dépister tous les enseignants, dans la mesures ou si vous êtes négatif aujourd’hui, rien ne dit que vous ne pouvez être positifs demain. Puisque vous pouvez être dans la phase de latence et puis présenter les signes quelques jours après. (…).
Qu’est-ce qui est prévu pour l’intérieur dans dispositif ?
Nous avons constaté qu’il n’y a beaucoup de cas à l’intérieur. C’est une bonne chose, dieu merci. Mais il faut renforcer les capacités des Districts. De telle sorte qu’ils puissent prendre le relais localement au niveau de l’intérieur. Nous avons 6 à 7 laboratoires à ce niveau-là. Il y aura un laboratoire à Man, Korhogo, Abengourou, Daloa et San Pedro. Nous avons également Bouaké et Odienné. Dans ces villes, les prélèvements seront analysés sur place. Pas question de venir à Abidjan. Nous aurons les résultats et nous prendrons les dispositions nécessaires. Nous sommes en train de décentraliser les laboratoires.
Selon l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, notre pays a commandé deux cent mille tests. Si la pandémie devrait s’inscrire dans la durée, est – ce que cette quantité pourrait suffire ?
Si nous avons les 200 mille tests, nous pouvons être à l’aise et on pourra encore faire d’autres commandes si cela s’impose. Cette épidémie comme vous l’avez dit, il faudra faire avec et il faut que nous puissions nous adapter. Les défis majeurs, c’est de s’habituer aux mesures barrières. Lors de la crise à Ebola, quand on disait qu’il faut se laver régulièrement les mains, ça choquait mais aujourd’hui, cela commence à rentrer dans les mœurs. Le port des masques culturellement, ce n’est pas dans nos habitudes. Tout changement de comportement est difficile. Progressivement nous allons y arriver.
Votre commentaire sur le déverrouillage du ciel au quel l’on assiste depuis plus d’une semaine, en vue de la reprise du transport aérien ?
Dans tous les cas, à un moment donné, on n’a pas le choix. Il y a des mesures d’accompagnement à prendre. Le déverrouillage du ciel dans la cadre du transport aérien va s’accompagner de certaines mesures. Les avions seront constamment désinfectés, ils ne pourront pas faire le plein comme d’habitude. Ça créer un manque à gagner. Il faut qu’on se déplace, faire des échanges sinon les économies au plan mondial vont mourir. Nous constatons qu’en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le nombre de cas augmentent, c’est vrai. Cela prouve que nous dépistons beaucoup. Nous prenons en priorité les personnes qui présentent les signes. Ça peut se comprendre que plus on prend ces personnes- là, plus le chiffre sera élevé. Il ne faut pas avoir peur des chiffres. En même temps, il est bon de rappeler aux populations que le virus circule et qu’il est parmi nous. Il ne faut pas banaliser cette maladie. Si les chiffres augmente, c’est parce que nous avons relâché dans l’observance des mesures.
Bamba Mafoumgbé In Le Temps du 09 juin 2020
Légende photo : Professeur Bénié Bi Vroh Joseph, Directeur de l’Inhp : « S’habituer aux mesures barrières, sont des défis majeurs »
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Barthélemy Kouamé (Commissaire Général de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE)// « Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire »
samedi, 06 juin 2020 19:59 Written by UserFinalement, la conférence inaugurale de la 5e édition de The Africa Road Builders – Trophée Babacar NDIAYE aura lieu le 13 juillet par visioconférence. Une conférence en ligne garantit-elle les objectifs que vous poursuivez ?Le coronavirus ne nous a pas donné d’autres choix que de reporter cet important rendez-vous qui devait se tenir à Dakar au Sénégal le 26 mars dernier. La salle avait bien été réservée à l’hôtel Pullman Terranga, d’autres dispositions pratiques avaient également été prises et c’est avec beaucoup de peine que nous avons été obligés de reporter. En reportant, nous espérions un retour à la normale dans des délais relativement courts. Ce qui n’est pas le cas. Aussi, faut-il noter que la conférence inaugurale se tient en prélude à une seconde conférence qui est la conférence finale. Cette dernière doit absolument se tenir à l’occasion des Assemblées Annuelles de la BAD dont les nouvelles dates sont désormais fixées à fin août. C’est donc en tenant compte de tous ces paramètres que nous avons fixé la nouvelle date de la conférence inaugurale au 13 juillet. Et comme le contexte de crise sanitaire n’est pas encore évacué, la visioconférence est la meilleure option qui s’offre à nous. Nous pensons qu’elle est tout aussi pratique mais elle fait mieux que garantir nos objectifs. Je pense que cette crise, malgré sa violence, nous aura permis de faire des avancées qu’on pourra capitaliser en toutes circonstances. Par exemple, la conférence inaugurale de cette année pourra toucher en temps réel tout le continent et même au-delà, et accentuer la promotion de la route et des transports. Ce qui n’était pas le cas pour les quatre précédentes éditions. Votre communiqué souligne que le président de la BAD est le parrain, alors que des voix s’élèvent pour réclamer sa démission. Que pensez-vous de l’actualité de la BAD en ce moment ?Effectivement le président de la BAD est le parrain de l’événement. Cela ne date pas de maintenant. Cela dure depuis 5 ans, depuis la première édition. Que des voix s’élèvent pour que le président Adesina démissionne, cela relève du bon fonctionnement de la démocratie et de la liberté d’expression. C’est le droit des auteurs de ces voix de s’exprimer dans ce sens. Mais nous sommes dans une société organisée et on n’agit pas parce que quelqu’un ou des gens ont crié. Nous apprenons que les Etats-Unis demandent une enquête indépendante sur les allégations d’un groupe de lanceurs d’alertes. Ce qui est également tout à fait légitime et normal. Pour moi le président Donald Trump est l’un des plus grands présidents des Etats-Unis que notre génération connait. Il est pragmatique et il travaille pour l’efficacité. Que son administration demande une enquête indépendante après les dénonciations du groupe de lanceurs d’alertes, cela me parait tout à fait cohérent. Mais cela ne signifie pas que le président de la BAD va démissionner immédiatement. Il peut le faire, selon ses convictions propres mais il n’est pas obligé de le faire. On ne peut pas appliquer les conclusions d’une enquête qui n’existent pas encore. Je lui conseille donc de ne pas démissionner. Je vais prendre l’exemple du président Trump qui subit des pressions et des coups tous les jours. On lui a même collé une enquête visant à le destituer. Les auteurs espéraient qu’il démissionne avant la fin de la procédure mais il a tenu bon. A la fin, il a été maintenu à son poste et je peux dire que c’est toute l’Amérique qui a gagné. Ici aussi, il faut que l’institution, la BAD, soit le grand gagnant au bout de la procédure. Il faut que l’Afrique soit le grand gagnant. La période difficile que le monde entier traverse à cause du COVID-19 ne nous autorise pas des raccourcis qui vont fragiliser davantage l’Afrique. Cela ne ternit-il pas l’image de votre événement ?Non. Une image se construit avec un peu de toutes les circonstances. Tout le monde souhaite vivre constamment dans des circonstances heureuses mais il faut savoir qu’il y aura toujours des circonstances malheureuses. Au lieu de les fuir, il faut plutôt chercher à les comprendre et à œuvrer pour des vents favorables. Ce qui se joue actuellement, c’est l’intérêt de la BAD. Il s’agit donc de l’intérêt de l’Afrique. Je sais que des gens voudraient voir M. Adesina quitter ses fonctions dès aujourd’hui mais ce n’est dans l’intérêt de la BAD et de l’Afrique de brusquer le mandat du président de la BAD. La présidente du Bureau du Conseil des gouverneurs, la ministre ivoirienne Mme Nialé Kaba, a précisé mercredi dans un communiqué de presse que la démission n’est pas à l’ordre du jour. Cela va dans le bon sens. Il faut donc laisser les procédures se poursuivre, y compris l’enquête indépendante si elle a lieu. Au bout de la chaine, on fera le point et chacun tirera toutes les conclusions qui en découlent. Pour nous, M. Adesina est innocent jusqu’à ce qu’il soit prouvé le contraire. D’ailleurs, le comité d’éthique interne l’a déjà blanchi une fois. Ce qui renforce son innocence jusqu’à ce que le contraire soit démontré. L’année dernière, c’est le président Adama Barrow qui a remporté le Trophée Babacar NDIAYE. Pouvez-vous nous dire quel est le Chef d’Etat qui sera couronné cette année ?Chez nous aussi, il y a des procédures. Avant la conférence inaugurale, il y a un comité de sélection qui se réunit et qui choisit le lauréat. Les membres du comité sont issus des médias de toutes les parties de l’Afrique. Et le choix peut conduire à un vote. Vous me donnez donc l’occasion de féliciter encore le président Barrow dont le trophée a été réceptionné l’an dernier par le ministre finances de la Gambie, M. Mambury Njie. Je me souviens que le président Barrow a été désigné au deuxième tour du vote. Cette année, le comité de sélection se réunira à nouveau quelques jours avant la conférence inaugurale qui est prévue pour le 13 juillet. Ce sont les résultats du comité de sélection qui seront proclamés à la conférence inaugurale, par le comité lui-même. Mais il faut noter qu’il s’agit aussi d’une conférence avec des communications. Le thème 2020 est : « Routes et transports pour améliorer la qualité de vie des populations en Afrique ». Je voudrais dès maintenant inviter tous les Africains et tous ceux qui ont un intérêt en Afrique à se mobiliser pour le succès de cette conférence. L’objectif au bout, c’est de voir en Afrique des routes moderne et développés, avoir des transports agréables et pratiques pour tous. L’Afrique a un très gros retard dans le domaine. Cela n’est pas dû à un manque de moyens. Il y a une volonté agissante permanente que nous devons avoir. Source : Financial Afrik
Solidarité Covid-19 /Pr Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, cohésion sociale et lutte contre la pauvrette// « Nos actions ne tiennent pas compte de l’appartenance politique »
dimanche, 17 mai 2020 13:46 Written by UserQuels sont les critères de répartition des dons que vous recevezJe voudrais, avant tout propos, saluer l’élan de solidarité et la générosité des donateurs, personnes morales ou physiques, notamment des entreprises citoyennes, des représentations diplomatiques, des groupements professionnels, des organisations de la société civile. Depuis l’appel du Gouvernement et le lancement de la chaine de solidarité pour lutter contre la maladie à Coronavirus et en amortir les effets sur les populations, nous recevons des dons que nous redistribuons, sans distinction aucune, aux plus vulnérables à travers les collectivités, les Ong et associations, S’agissant des collectivités, une programmation est faite chaque semaine et nous insistons pour que les élus de chaque région soient présents. Je puis vous assurer qu’à ce jour, plusieurs régions et communes ont été servies. L’opération de redistribution se poursuit au fur et à mesure que nous recevons les dons.
Qu’en est –il des Ong ?Pour les Ong et associations, pour bénéficier de ces dons, nous exigeons que celles-ci disposent d’un siège, de documents administratifs afférents, notamment ceux délivrés par le Ministère de l’intérieur et/ou d’autres documents spécifiques en fonction de la nature, de la nomenclature ou de l’objet figurant sur leur récépissé de déclaration.
Il se dit que vous faites la part belle aux populations pro Rhdp. Que répondez-Vous ?Toute surprise, je vous réponds par la négative. Les actions du Ministère de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté ne tiennent pas compte de l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Il ne faut pas confondre les actions du Gouvernement, à travers les actions que nous menons, et celles des organisations politiques qui sont des structures privées, avec un mode de fonctionnement qui leur est propre. Nous sommes un ministère en charge de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, trois domaines qui sont en interrelation étroite. Qui dit cohésion sociale dit minimisation des frustrations et ressentiments, sens de la justice et de l’équité. C’est ensemble, dans la paix et dans un esprit de solidarité, que nous pouvons créer les conditions d’un développement inclusif, participatif pour lutter efficacement contre la pauvreté et la vulnérabilité. Les dons reçus sont redistribués aux collectivités territoriales, régions et communes, et aux organisations non gouvernementales, sans aucune discrimination fondée sur leur origine géographique, leur composition ethno-démographique et leur appartenance religieuse ou politique. A titre d’illustration, plusieurs leaders de partis politiques différents sont venus réceptionner des dons pour leurs populations. Ainsi, en dehors de ceux du Rhdp tels que les Ministres Anne Ouloto, Raymonde Goudou, Félix Anoblé, Mamadou Sanogo et Roland Zakpa Komenan. Nous pouvons citer Monsieur Affi N’Guessan( Fpi) et président du Conseil régional du Moronou, Alphonse Djédjé Mady, président du Conseil régional du Haut-Sassandra, Jean-Marc Yacé, maire de Cocody, Monsieur Raoul Aby, maire de Marcory et Monsieur Sylvestre Emmou, maire de Port-Bouët, sont tous issus Pdci. Egalement nous avons Mamadou Koulibaly, qui s’est fait représenter pour la réception des dons de la commune d’Azaguié, est de Lider et Guibessongui Ouattara, maire de Kasséré, est du Raci. Le Ministère est au service des Ivoiriens. La maladie à Coronavirus touche tout le monde sans choisir l’appartenance politique, ethnique ou religieuse. Toutes les redistributions sont couvertes par la presse et publiées sur les pages et sites du Ministère. Il en est de même pour les dons que nous recevons.
Je vous invite à parcourir nos pages et comptes sur les réseaux sociaux pour voir nos actions et le caractère impartial de cette opération. Textes, photos, témoignages, vidéos y sont publiés quotidiennement.
Parlez-nous du processus de sélection des bénéficiaires des dépôts monétaires ?
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le Gouvernement a mis en place un plan de riposte Économique, Social et Humanitaire en vue de soulager les entreprises, les Pme et les personnes vulnérables. C’est dans ce cadre que l’opération des transferts monétaires a été initiée. Elle consiste à soutenir les ménages vulnérables et les personnes indigentes à hauteur de 25 000Fcfa par mois durant 3 mois, soit 75 000 Fcfa. Les bénéficiaires reçoivent donc des transferts monétaires. La première phase cette opération concerne le grand Abidjan. Elle s’étendra sur l’ensemble du territoire à compter du mois de Mai. Je voudrais préciser que la sélection des bénéficiaires n’est pas faite par le Ministère en charge de la solidarité, mais plutôt par les comités de veille ou de riposte installés sur l’ensemble du territoire et composés du corps préfectoral, des élus locaux, des organisations de la société civile, des leaders communautaires, des chefs de village, des chefs de quartier, des chefs de communauté ...).
Je voudrais qu’on insiste sur les critères de sélection et le ciblage des bénéficiaires
Les critères sont partagés par la communauté qui identifie en son sein les personnes ou ménages rendues vulnérables du fait de la Covid-19 et qu’elle éligibles pour bénéficier d’une assistance humanitaire. Le ciblage tient également compte des zones géographiques dans lesquelles les populations ont besoin d’assistance en lien avec les indicateurs de pauvreté, d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous avons les personnes vulnérables confinées et leurs familles, particulièrement les personnes âgées, personnes en situation de handicap et les femmes chefs de famille. Sans oublier les familles des personnes décédées du fait de la Covid-19. Aussi, nous avons les malades indigents. Citons les enfants et adolescents vulnérables des orphelinats, pouponnières et les enfants en situation de rue confinés du fait de la Covid-19, les personnes souffrant de maladies chroniques, les artisans, les petits commerçants, petits acteurs du secteur du transport .Bref toute personne Toute personne en détresse du fait de la pandémie. On aurait pu définir des quotas par région ou zone en fonction des données statistiques récentes et déterminer le nombre de personnes qui y sont éligibles. Mais il y a toujours un décalage entre ces données statistiques récoltées à un moment précis et les réalités du terrain telles qu’elles se présentent au temps présent. Une personne indigente en 2015 peut ne plus l’être en 2020. A l’inverse, une personne relativement aisée en 2015 peut être frappée par la vulnérabilité en 2020. Il ne faut pas non plus oublier, du fait des déplacements de populations, une variabilité démographique dans le temps et dans l’espace. L’intervention de la communauté et de tous les acteurs locaux permet de réajuster les choix pour un meilleur ciblage. Le ciblage communautaire est important parce ce qu’il permet d’appréhender la précarité ou la vulnérabilité en temps réel.
Combien avez-vous distribué pour l’instant dans le cadre des transferts monétaires ?
L’opération se poursuit, un point sera fait très bientôt. La presse sera conviée. En ce qui concerne les différents points, vous êtes journaliste, je vous invite à visiter notre site internet et nos pages pour voir la traçabilité des dons que nous recevons et redistribuons. La liste des donateurs et des dons y est publiée et pouvez la consulter. Nous publions les listes toutes les fins de semaine en plus des publications dans la presse. La transparence et la question de la bonne gouvernance constituent des atouts pour notre ministère, car elles sont source de confiance.
Bamba Mafoumgbé( In Le Temps du 15 mai 2020)
Légende photo : Le professeur Koné Mariatou, Ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté : « Le ciblage tient également compte des zones géographiques(…) »
Transmissions du Covid-19, approvisionnement de la Ci en viande // Les révélations du président de l’Ordre des vétérinaires
samedi, 09 mai 2020 20:07 Written by User Le Docteur Komissiri Dagnogo, est le président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire. Mais aussi Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire au District d’Abidjan. Dans cette interview, il donne des informations croustillantes sur le Covid-19 et l’approvisionnement du marché en viande…Interview.. Depuis le début 11 Mars 2020, la Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays du monde traverse la crise sanitaire liée au Covid-19, vous le président de l’Ordre des vétérinaires, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène du District d’Abidjan, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ? Disons qu’aucun pays ne souhaitait que cette maladie se déclare chez lui. Tout le monde souhaitait être à l’abri, être protégé soit par nos comportements, notre vigilance soit par le seigneur. Mais toujours est-il qu’avec la mondialisation aujourd’hui, il est difficile qu’une maladie se déclare quelque part et que celle –ci reste là-bas. Parce que nous bougeons beaucoup, échangeons beaucoup. C’est une situation difficile que nous vivons et nous essayons d’appliquer toutes les mesures barrières qui ont été arrêtées par nos autorités, afin que cette maladie puisse quitter la Côte d’Ivoire. Beaucoup d’informations circulent sur la transmission du Covid-19. On parle du chien, du pangolin. Que dit le vétérinaire que vous êtes ? Il y a beaucoup d’informations qui circulent sur le Covid-19 et il y a beaucoup d’hypothèses sont émises. La première, qui avait été émise par rapport au Covid-19, c’est que le virus serrait partie de la Chauve sourie, en transitant par le pangolin pour atteindre l’homme. Aujourd’hui, il y a une autre hypothèse qui est encore émise. Elle dit que le virus se serrait développé chez le chien au niveau intestinal pour atteindre par la suite l’homme. Donc, c’est pour vous dire qu’en tant que vétérinaire, nous sommes très attentifs et nous souhaitons apporter notre contribution pour la lutte contre cette pandémie. Que ça soit nos collègues du privé ou du public, nous sommes disponibles et essayons d’apporter notre pierre à la sensibilisation de la population.
Docteur, vous avez parlé tout à l’heure du chien, est-ce que l’on devrait s’attendre au niveau de la Côte d’Ivoire, à un traitement de masse des chiens ? En ce qui concerne le chien, il est scientifiquement prouvé que le Covid-19, se transmet au chien. Ça été le cas sur deux chiens à Hong- Kong dont les propriétaires avaient été contaminés et qui ont contaminés leurs chiens. Mais n’ayant pas présenté de symptômes, ils sont devenus négatifs par la suite. Il a été également scientifiquement démontré en Belgique, qu’un chat entré en contact avec son propriétaire qui était aussi malade, ce chat a présenté des symptômes respiratoires et digestifs après avoir été contaminé. Donc sur ce point, on est sûr que le Covid-19, se transmet bien aux animaux notamment aux carnivores domestiques. En ce qui concerne les vaccins, il faut attendre. Pour le traitement, il y a beaucoup de discussions.(…) Le Coronavirus dont on parle aujourd’hui, appartient à une grande famille qu’on appelle les Coronavirudés. Ce Coronavirus existe et ces différents virus existent. Que ce soit chez les animaux, chez le poulet, le Coronavirus existe et il est responsable de la maladie que nous appelons la bronchite infectieuse qui est à la base des troubles respiratoires. (…). Il existe un vaccin contre cette forme-là qui n’est pas du tout transmissible à l’homme. Vous êtes également, Directeur général des abattoirs et de l’hygiène alimentaire du District d’Abidjan. Dès que le premier cas a été découvert qu’avez-vous fait à ce niveau ? Etant donné que le grand Abidjan était isolé du pays, nous avons eu quelques inquiétudes, par rapport à l’approvisionnement de nos marchés. Car, la Côte d’Ivoire n’est pas autosuffisante en protéine animale. Nous dépendons beaucoup, surtout en ce qui concerne le bétail vif, des pays de l’Hinterland : le Burkina Faso et le Mali. En ce qui concerne le lait par exemple, nous dépendons des pays européens. Nous étions inquiets mais , le ministère des ressources animales et halieutiques avec le District d’Abidjan, ont souhaité que les commerçants qui viennent nous ravitailler, puissent profiter du couloir humanitaire afin que le cycle d’approvisionnement de nos marchés ne soit pas rompu. Voilà comment nous avons réussi à rassurer les commerçants. Nous avons connu une baisse vers la fin du mois de mars à début avril, parce que les commerçants qui arrivaient ne pouvaient pas repartir, tant que cette mesure de leur prise en compte dans le couloir humanitaire n’étaient mise en place. Depuis, que ces mesures sont effectives et que ceux qui nous ravitaillent peuvent retourner par vague, en respectant bien les mesures sanitaires, il se trouve que l’approvisionnement a repris. D’un marché à un autre, l’on constate une variation au niveau du prix du Kg de la viande de bœuf. Pourquoi ? C’est une réalité que les prix ont augmenté. Dès que le premier cas a été détecté en Côte d’Ivoire, le 11 mars 2020, et que par la suite on a commencé à détecter d’autres cas, et que le Conseil national de sécurité( Cns) a été amené à prendre un certain nombre de mesures, toute la population a voulu s’approvisionner en même temps. Donc, les gens se sont rués sur la viande. Il était donc difficile de contrôler, les gens ici à l’abattoir, parce que tout le monde voulait faire son stock, pour être à l’ abri d’une éventuelle pénurie. Ce qui a fait que des commerçants dépassés par la demande, ont profité de l’occasion pour augmenter les prix. Nous avons dû communiquer dessus pour leur dire de ne pas profiter de cette occasion, pour augmenter les prix à la consommation. Au niveau de l’abattoir central, quelles sont les dispositions qui ont été prises, pour casser la chaine de propagation du Covid-19 ? Disons dieu merci, nous n’avons pas encore enregistré de cas de contamination ici au niveau de l’abattoir. Nous souhaitons que cela n’arrive pas. Rappelons que dès la découverte du premier cas, le Cns a pris des mesures et ce sont les mêmes que nous appliquons sur notre site ici. Que ça soit à la salle d’abattage, dans les boucheries ou au centre commercial, les mesures sont rigoureusement appliquées. Nous avons fermé hermétiquement le pavillon de la rôtisserie. Nous demandons qu’il y ait des seaux d’eau, du savon un peu partout, à l’entrée de l’abattoir et des boucheries pour que les acteurs eux-mêmes, puissent se laver les mains. Il en va de même chez les clients qui arrivent. Nous demandons aussi que la distanciation sociale qui est de 1 m et 1,50 mètre soit respectée. Nous exigions aussi le port du masque aussi bien par les acteurs que les clients afin de se protéger et de protéger l’autre. Quel est l’impact de la fermeture des restaurants et maquis sur les activités d’approvisionnement et de l’abattoir Nous pensons que l’approvisionnement ne pose pas problème aujourd’hui. Ceux qui nous approvisionnent vont s’adapter. Ils ont leurs représentants sur place. Qui, en fonction du marché, leurs disent qu’il faut envoyer telle quantité. Ça se passe ainsi tous les ans, le seul fait majeur, c’est la pandémie sanitaire. Nous n’avons pas d’inquiétude à ce niveau. Mais, il faut reconnaitre que la production a baissé. Ce à cause de la fermeture des maquis sont fermés tout comme les rôtisseries. Sans oublier les restaurants. Bamba Mafoumgbé, Légende photo : Docteur Dagnogo Komissiri, président de l’Ordre des médecins vétérinaires de Côte d’Ivoire : « Il n y a aucune inquiétude au niveau de l’approvisionnement du marché »( Source : in Le Temps du 06 mai 20)
Pr Zirihi Guédé Noel,(Université Fhb de Cocody) //Lutte contre le Coronavirus// « Voici la recette que je pourrais proposer (…)»
mardi, 31 mars 2020 08:55 Written by User Le Professeur Zirihi Guédé Noel est Titulaire de Botanique et Ethnopharmacologie et enseignant Chercheur à l'Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. Face à la pandémie du Covid- 19, il lance un appel aux autorités ivoiriennes pour la création d'un comité d'experts scientifiques (Ethnobotanistes, Pharmaciens, Biochimistes, Physiologistes, Médecins, Sociologues, Tradipraticiens de santé.....). Interview
Professeur, vous préconisé la mise en place d’un comité d’experts scientifiques. Pour quoi faire ?
Ce comité va sélectionner des médicaments issus de notre pharmacopée traditionnelle et organiser des essais cliniques sur les malades du Corona virus. Pour terminer, je demande aux Professeur Dosso, Institut Pasteur de CI, au Professeur Koné Bamba Djeneba, de l’Unité de formation et de recherches des Sciences pharmaceutique, qui sont nos aînées de porter notre parole et de la transmettre aux autorités.
Vous étiez récemment en Europe quand la crise du Covid 19 est survenue. Comment avez-vous cela ?
Oui au début le 6 mars, j'ai effectué un voyage, je suis allé en France pour 3 semaines, le retour était prévu pour le 27 mars. La situation était déjà compliquée en France. Il fallait faire le rang à la pharmacie, au supermarché, à la banque, à l'hôpital. La circulation était réduite et plusieurs services fermés et quelques jours après, il fallait des autorisations pour sortir et finalement un couvre-feu a été instauré. C'était la psychose.
Vous avez donc écourté votre séjour pour retour en Côte d’Ivoire. En passant par le centre de confinement de l’Institut national de la jeunesse et des sports( Injs). Racontez-nous un peu votre parcours…
J’ai écourté mon séjour et j'ai décidé de revenir en Côte d'Ivoire le vendredi 20 mars 2020. A l'aéroport en France, une fiche qui prévoyait notre confinement à l'arrivée nous a été remise. Avant l'atterrissage de l'avion une autre fiche de renseignement a été remplie. A l'aéroport, la température a été contrôlée, après vérification, nos passeports ont confisqués. Après le retrait de nos bagages, par bus spéciaux nous sommes arrivés à l'Injs. Non, on ne nous a pas fait subir des examens spéciaux mais la température a été à nouveau contrôlée. On m'a demandé d'aller récupérer mon passeport et de rentrer à la maison. Nous étions nombreux à rentrer chez nous. Et une fois sur place, il fallait éviter les contacts avec la famille d'après les conseils des autorités.
Avez-vous rendu visite à des personnes confinées à l’Injs ?
Non je n'ai pas visité des personnes confinées à l’Injs. Mon souci à cette étape du parcours, c'est de rentrer chez moi. Oui suivant les instructions des autorités j'ai décidé de mettre en quarantaine, dans un appartement pas loin de chez moi et c'est depuis ce lieu que je réponds à vos questions. Cette crise sanitaire est très grave, et on ne sait pas encore quand elle va être stoppée. Cette pandémie décime les populations, riches ou pauvres, jeunes ou vieux, toutes les personnes sont concernées.
Vous êtes experts et ethnobotaniste et pharmacologue. Qu’attendez-vous pour apporter votre contribution dans la lutte contre cette pandémie ?
J’ai soutenu un doctorat de troisième cycle sur les plantes médicinales de Côte d'Ivoire (1991) sous la direction de feu le Professeur Laurent Aké Assi, puis un Doctorat d'Etat en phytochimie et pharmacologie des substances naturelles (2006) sous la direction des Professeurs Traoré Dossahoua et feu le Professeur Frédéric Guédé Gunia. J'ai ensuite été formé à l'Institut de Biologie pharmaceutique à Fribourg en Allemagne, formé en développement clinique des médicaments à Caen et Rouen en France. J'ai fait une spécialisation en chimie des substances naturelles et en parasitologie au Muséum national d'histoire naturelle en France. Bref, ce sont ces spécialisations qui permettent de formuler des médicaments dérivés de plantes médicinales ouest-africaines.
Quels sont les médicaments que vous avez fabriqués à ce jour et qui sont disponibles ?
5 médicaments sont disponibles, il s'agit de: Kohi, Palutaz, Diabetaz, Tensiotaz et Protataz. Plusieurs autres Chercheurs et Tradipraticiens détiennent des recettes, moi pour les essais sur Covid-19, j'allais proposer Kohi et Palutaz en association. Oui ces deux produits parce que le premier est antiviral et renforce l'immunité, le deuxième est antiparasitaire, antipaludique et lutte efficacement contre la fièvre.
Pensez-vous que la création de ce comité est possible ?
Oui c'est mon souhait, nous avons les compétences dans toutes les universités et instituts de recherches. Je vous signale que de tels comités sur le Covid- 19 ont vu le jour au Burkina, au Bénin et le développement de leurs médicaments est bien avancé.
Que pensez- vous de la chloroquine et que dites-vous sur le débat ?
Bonne question. Pour moi, ce qui est important c'est de savoir si le produit guérit les malades. Aux dernières nouvelles, le produit soigne donc c'est un bon produit. Précisons que la chloroquine dérive de la Quinine isolée dans les plantes du genre Cinchona de la famille des Rubiacées. Plusieurs autres plantes contiennent des alcaloïdes dont les structures chimiques sont proches de celles de la chloroquine. Il existe aussi des molécules de nature terpéniques et phénoliques capables de tuer ce virus.
Pourtant l’Afrique regorge de plantes et substances naturelles qui pourraient aider à soigner les africains à bas coûts. ?
L’Afrique contrairement à l’Europe, dispose d’une diversité floristique. C’est-à-dire que sur périmètre d’un Km2, nous avons dix fois plus de plantes que dans les pays européens. Nous avons en Afrique, une certaine diversité et ces plantes n’ont pas encore fait l’objet d’études approfondies. Nous sommes seulement peut-être à 20% de notre potentiel qui est exploité. Donc, nous avons encore 80% de notre réserve qui n’a pas encore fait l’objet de recherche. Les pays en voie de développement constituent pour moi, une réserve de plantes médicinales à même de fournir des molécules capables d’intervenir dans le traitement du cancer, du paludisme voire même du Vih Sida.
Bamba Mafoumgbé, ( In Le Temps du 30 mars 2020)
Légende photo : Professeur Zirihi Guédé Noel, Titulaire de Botanique et Ethnopharmacologie. Enseignant Chercheur à l'Université Félix Houphouët Boigny : « Je demande à nos aînés de porter notre parole aux autorités »