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dimanche 19 mai 2024
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Niger//Annonce du blocage des exportations du brut nigérien par Cotonou/ Une décision aux conséquences lourdes aussi pour le Benin . A qui profite le "crime" ?

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Niger//Annonce du blocage des exportations du brut nigérien par Cotonou/ Une   décision aux conséquences lourdes aussi pour le Benin   . A qui profite le "crime" ?

Buz ou vérité dans l’affaire de blocage des exportations du brut nigérien via le terminal pétrolier de Semé au Benin ? L’affaire qui fait grand brut a visiblement éclaté au lendemain d’une minutieuse visite de travail d’une forte délégation de haut niveau nigérienne et autorités béninoises à Cotonou y compris des responsables de l’entreprise chinoise Cnpc, par rapport aux préparatifs de l’exportation de la première cargaison du brut nigérien. Cette importante délégation du Niger composée du conseiller du Premier ministre en charge des questions pétrolière, des techniciens du ministère du pétrole, du ministère du commerce et de l’industrie, de la Société nigérienne de pétrole, de la Direction générale des douanes nigériennes et dirigée par le ministre Laouan Mahaman Gaya, Conseiller spécial en pétrole du Général-Président Abdourahamane Tiani, Chef de la Junte Nigérienne, a séjourné à Cotonou (Bénin) du 02 au 05 Mai 2024.
La moisson était belle pour Niamey qui a accordé les violons avec Cotonou pour la mise rapide sur le marché international de la première cargaison du pétrole brut nigérien. Malheureusement ! Du coup, la tension est montée d’un cran entre les deux parties quand le Benin a annoncé le 7 Mai 2024affirment que « le Bénin a décidé de bloquer l'exportation du pétrole nigérien par le terminal de Sèmè-Kraké. Cette décision, prise le lundi 6 mai 2024, vise à faire pression sur le Niger pour qu'il rouvre sa frontière terrestre, fermée depuis le 1er août 2023. Le Bénin, qui avait lui-même unilatéralement fermé sa frontière avec le Niger avant de la rouvrir, semble désormais utiliser le pétrole nigérien comme monnaie d'échange pour obtenir la coopération de son voisin. En effet, le pipeline long de 2 000 km qui transporte le pétrole du site d'Agadem au Bénin se retrouve bloqué, empêchant ainsi l'exportation du brut nigérien. »
Une décision qui, disent-ils «aura des conséquences économiques importantes pour les deux pays. Le Niger se voit privé d'un débouché crucial pour son pétrole, tandis que le Bénin perd des revenus considérables liés au transit de marchandises. La décision du Bénin a été notifiée à l'ambassade de la Chine au Bénin et à la société chinoise China National Petroleum Corporation (Cnpc), qui est en charge du projet Pipeline. » Et pourtant, Cotonou avait pris des engagements formels( Voir fac-scimilé)
La réaction des autorités de la transition nigérienne.
La soudaine et brusque réaction de Cotonou a suscité, selon des confrères nigériens, la réaction du Premier ministre nigérien Ali Lamine ZEINE
« …Il reviendrait d’abord aux Chinois de régler avec les Béninois… » , dit- il avant d’ajouter : .« (…)Si ce blocage devrait survenir, il reviendrait d’abord aux Chinois de régler l’affaire avec les Béninois. Le Niger, quant à lui, s’en tiendrait au contenu de l’accord », a réagi le Chef du gouvernement nigérien contacté par nos confrères de www.airinfoagadez.com. En claire, s’il y a un problème actuellement en ce qui concerne l’exportation du pétrole nigérien sur le territoire béninois, ce serait entre les responsables de la CNPC et les autorités béninoises, soulignent nos confrères. Le Premier ministre nigérien a aussi fait savoir à nos confrères nigériens que le Bénin a confirmé, à travers des correspondances, son engagement à ne pas entraver le transit des hydrocarbures. Il faut préciser que cette réaction du premier ministre nigérien est intervenue suite à un post d’un internaute sur Facebook. Le post fait croire que le Premier ministre Ali Lamine ZEINE aurait déclaré que « le Niger était prêt à négocier la réouverture de sa frontière avec le Bénin, sous réserve que le pétrole ne soit pas bloqué ». Nos confrères de de www.airinfoagadez.com précisent que les informations attribuées à Ali Lamine ZEINE au sujet de la réouverture de la frontière avec le Bénin pour obtenir l’exportation du pétrole sont fausses. Pour rappel, le Bénin a pris ce lundi 6 mai une décision qui bloque l’exportation du pétrole nigérien. Mais que disent les textes pertinents du point de vue du droit international ? ( Voir encadré)
Ayoko Mensah

Encadré : Du point de vue du Droit international
Selon des experts que des sources ont approchés, nous sommes en présence de trois considérations en droit international. Nous avons le droit relatif aux transports des bruts comme le pétrole et les matières essentielles, le droit international de la mer relatif à l’accostage des bâtiments et navires et celui relatif aux frontières terrestres avec la notion de représailles ou de rétorsions proportionnées.
Au regard de ces trois points à qui effectivement appartient le pétrole à Semé- Kraké ? La Chine est-elle propriétaire du pétrole une fois a Semé- Krakés ou le pompage au bloc dédié au Niger? Autant de questions qui méritent des réponses.
Des experts affirment qu’il que «nous sommes en présence de rétorsions transversales, car logiquement le problème qui se pose ici pourrait ne pas concerner le Niger mais plutôt la Chine et le Bénin, avec en toile de fond la clause du contrat qui règle la question du Terminal. » ( Nous y reviendrons)
Peut-on logiquement empêcher un navire de prendre possession de sa marchandise au Terminal de Sème ? Quelle utilité pour le pipeline si la délivrance de l’objet de son existence peut être bloquée ? Quel qu’en soit le pays ?
« Le pipeline n’appartenant pas au Niger, le Bénin peut-il fermer ses frontières maritimes ? Question de droit de la mer ! A quelles occasions et pour quels motifs ? Encore des questions. Cette fermeture peut à la longue faire perdre à mon pays une certaine crédibilité au plan géostratégique pour la traversée du pays en infrastructures de grande nécessité pour la sous-région. », ajoute une source experte qui s’interroge sur le bienfondé de ce blocage
Rappelons que C’est un montant de 400 millions de dollars (Soit environ 240 milliards de Fcfa) que va recevoir le Niger et dont le remboursement se fera sur la base des premières exportations et cela en 12 mois avec un taux d’intérêt de 7 %. Pendant que le Benin, percevra des droits de transit et des recettes fiscales par quantité de pétrole exporté. Le pipeline Export Niger-Bénin va aussi créer plus de 2000 emplois pour la partie béninoise. Bloquer l’exportation du brut nigérien via Sémé-Kraké au moment où Niamey commence à exhiber fièrement habits d’exportateur africain de l’or noir ; à qui profite véritablement le crime ? Dans tous la cas dans un contexte international où les droits indiqués plus haut sont foulés parfois au pied, pourquoi ne pas aller par la négociation pour aplanir le différend. Ce sont les petits peuples qui gagneront.

B. M

 

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