Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): Cacao 1000 Fcfa/Kg;  Café  900 Fcfa/Kg

dimanche 8 septembre 2024
sys bannière

Interview-Aquaculture//Sawadogo Maurice(Pca Interaqua) aux jeunes// « Ne vous lancez pas dans l’aquaculture sans la moindre formation »

Facebook Twitter LINKEDIN
Interview-Aquaculture//Sawadogo Maurice(Pca Interaqua) aux jeunes// « Ne vous lancez pas dans l’aquaculture sans la moindre formation »

La filière aquacole ivoirienne est en plein essor. M. Maurice Sawadogo, le président du Conseil d’administration de l’Interprofession aquacole, dans cette interview présente les atouts, opportunités et défis à relever par les acteurs
Pouvez-vous nous dire c’est quoi l’aquaculture et présenter l’Interaqua dont vous êtes le président du Conseil d’administration ?
L’aquaculture est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L'aquaculture se pratique dans des rivières ou dans des étangs, en bord de mer. Maintenant pour revenir à l’Interaqua, c’est l’interprofession aquacole au niveau de l’aquaculture nationale en Côte d’Ivoire. En un mot c’est l’organisation interprofessionnelle aquacole qui compte à ce jour au moins deux mille membres avec trois collèges : celui des producteurs, celui des agroindustriel et celui des commerçants. Votre fidèle serviteur, le président du Conseil d’administration est membre du collège des producteurs dont je suis le président et qui fait au moins 60% du collège.
Comment se porte la filière aquacole ivoirienne ?
Avant de répondre à votre question il est bon de préciser que notre interprofession se porte bien. Les différents collèges collaborent et nous avons quelque chose qui nous lie : c’est un contrat qui nous engage avec les commerçants viennent prendre nos produits. Nous sommes structurées en coopératives de base et quatre coopératives avec 13 associations que nous sommes en train de formaliser pour qu’elles deviennent des sociétés coopératives, parce que ça rapporte régulièrement de l’argent. Précisons que les associations qui sont régies par la loi 1960, ne doivent pas faire des bénéfices.
C’est parce que ça rapporte de l’argent que vous avez abandonné la filière café et cacao pour venir vous investir dans l’aquaculture ?
Cela s’inscrit dans un processus de diversification des sources de revenus du producteur. Abengourou c’était la boucle du cacao. Cette boucle s’est déplacée vers l’ouest et le sud-ouest. Cette spéculation c’est-à-dire le cacao ne nous donne à manger que sur deux mois et demi sur 12. Il faut trouver d’autres alternatives dont l’aquaculture qui réparer beaucoup de choses dans cette partie de la Côte d’Ivoire que de laisser les producteurs de café et cacao sont dans une pauvreté extrême. Donc au niveau d’Abengourou, de Bongouanou et de Mbatto, vous allez voir que les gens sont en train de se convertir en pisciculteurs et éleveurs d’alevins. Dans les zones indiquées plus haut, les jeunes gens sont en train de s’investir dans cette filière.
Quelle est à ce jour, la production annuelle de la filière aquacole ivoirienne ?
Nous sommes autour de 10500tonnes annuellement alors que nous importons nous importons autour de 700 mille tonnes de poissons. Il y a donc de la marge. Nous sommes encore loin de la réalité alors que nous avons tout ce qu’il faut pour faire de l’Aquaculture et produire en abondance. Une bonne pluviométrie, une température normale et la main-d’œuvre valide.
La mise en place d’un étang aquacole devrait certainement coûter cher ?
Pas vraiment ! Avant notre arrivée à la tête de l’interprofession, il n’y avait trop d’ordre et tout ce qui est désordre n’est pas rentable et n’attire pas les opérateurs économiques et les investisseurs. Mais depuis un an sous l’impulsion du ministre Sidi Touré, la volonté politique affichée du Président Ouattara et avec le soutien de l’Etat de Côte d’Ivoire, nous sommes organisés. D’ici deux à trois ans, vous verrez les résultats. Nous sommes alignés sur le plan stratégique que le gouvernement a mis en place qui vise les 150 mille tonnes à l’horizon 2026. Nous producteurs nous visons 100 mille tonnes. En 2010, le Ghana par exemple était à dix mille tonnes mais ce pays est passé à 81 mille tonnes. Nous sommes des pays voisins avec les mêmes conditions climatiques. Nous sommes en train de copier tout ce qui est bon chez ce pays frère, afin que nous puissions transposer ses bonnes pratiques en Côte d’Ivoire, à l’effet d’atteindre nos objectifs fixés en matière de production de Tilapia et de Silure. Sans oublier d’autres poissons qu’on peut importer d’Asie.
Y a-t-il de la place pour les jeunes dans le secteur de l’Aquaculture ?
Oui. Nous recevons constamment des appels des jeunes et surtout des étudiants qui voudraient s’installer notamment dans la zone de Tiassalé. Où ils ne sont pas obligés de faire des étangs. Ils peuvent faire Le hors sol et au bout de trois à quatre mois vous avez de l’argent. Par contre les autres spéculations appelées des cultures pérennes plusieurs années pour avoir quelques choses. Dans l’aquaculture une fois qu’on termine la mise en place des installations, au bout de trois à quatre mois, vous avez de l’argent. L’Etat est en train de les accompagner à travers le projet Pdc2v dont un volet est destiné au développement de l’Aquaculture.
Quelle région du pays peut-on considérer comme des bassins de développement de l’Aquaculture ?
On peut faire de l’Aquaculture partout en Côte d’Ivoire. Mais nous avons ciblé huit régions à partir desquelles l’Aquaculture va gagner toute la Côte d’Ivoire. Nous avons : Abengourou, Aboisso, Daloa, Gagnoa. Sans oublier le périmètre autour d’Abidjan et Agboville. Nous avons également Soubré, la région du Grands centre, le Bélier et Bouaké.
Qu’attendez-vous concrètement de l’Etat, pour
Nous attendions la volonté politique. Elle est là et de laisser les bailleurs nous rencontrer. Ces derniers viennent dans nos locaux pour évaluer nos besoins pour développer la filière. C’est une très bonne chose et sont des milliards d’investissements qui arrivent, il faut pourvoir capter le maximum. C’est à nous, les acteurs de transformer ces intentions en du concret et redynamiser notre filière, dans l’union et la discipline. Nous voudrons profiter ici de vos colonnes pour saluer la discipline qui prévaux dans notre interprofession. Nous n’allons pas créer mille coopératives, mais nous allons nous appuyer sur certaines coopératives auxquelles nous allons apporter tout ce qui est développement et renforcement de capacité, études spéciales pour géolocaliser toutes fermes. A l’effet de développer nos activités. Nous sommes en discussion avec l’Etat, pour qu’il puisse réduire les taxes sur nos intrants qui sont importés. La porte nous a été ouverte, nous sommes en discussions et elles vont aboutir d’ici deux à trois mois.
Quels sont vos rapports avec les centres de recherches en Côte d’Ivoire ?
Nous avons de très bonnes relations. Nous envisageons signer un protocole d’accord pour le développement de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire. Nous voulons parler des centres de recherches, les universités et autres. Nous en tant qu’acteurs nous réfléchissons et mettons à la disposition des chercheurs, pour développer et donner aux structures pour traduire ça en réalité concrète sur le terrain. Vous allez voir les résultats d’ici trois à quatre ans.Pour terminer, nous demandons aux jeunes de ne pas se lancer dans l’aquaculture sans se faire former. Aux femmes, il y a la vente de poissons en ligne et la vente de poissons physiques. Le gouvernement a initié la fermeture biologique dans nos eaux. Nous avons été sollicités. Nous allons approvisionner comme il se doit et le marché et il n’y aura pas de pénurie de poissons. C’est nous producteurs qui fixons les prix à travers l’interprofession. Nous n’avons pas besoin d’aller à la bourse de Londres ou de New york pour trouver un prix. Nous invitons les jeunes, les femmes, bref ; tout le monde à venir investir dans le secteur, parce que c’est une activité rentable.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo: Maurice Sawadogo, Pca de Interaqua: « C’est nous producteurs qui fixons les prix à travers l’interprofession »

sys bannière