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samedi 18 mai 2024
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Cissé sindou( ex- cadre des Forces nouvelles)/ Introduction des tricycles et taximotos « Nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens »

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Cissé sindou(  ex- cadre des  Forces nouvelles)/ Introduction des tricycles et taximotos « Nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens »

Il y a  de cela une dizaine d’années vous avez, dans le cadre du programme de désarmement, démobilisation  et  de réinsertion( Pnddr)  dirigé  une  opération de  distribution de tricycles aux démobilisés. Quel était l’objectif visé ?
 Effectivement, à  l’époque,  à la faveur du redéploiement de l’administration dans les zones ex-  Centre nord et  ouest(  ex- Cno), nous avons géré le dossier  de la distribution des engins à trois roues.  Un projet  qui entrait  dans le  processus  de réinsertion des ex- combattants. Pour y  pouvoir, il fallait  sensibiliser les jeunes  en leur disant que   l’exploitation  des   tricycles  pourrait être rentable dans le cadre de leur insertion.  Cela est  passé par une phase de sensibilisation et avec  obligation d’avoir le permis de conduire.  Cela nous  a permis  d’apaiser la tension sociale. Parce que ça nous a permis  de mettre les jeunes au travail.  Souvenez-vous que les zones ex- Cno  il n’y avait pas assez de véhicules et taxis.  Le   transport était presqu’inexistant.    Les engins à trois roues étaient donc, un moyen de substitution aux véhicules classiques que nous connaissions par le passé. Donc, en même temps que c’était une trouvaille, nous avions là une solution à la mobilité des personnes et des biens. Un exemple tout bête,   il était difficile pour nos mamans de  transporter  des zones de production, leur manioc, ignames et  bananes aux sites  de commercialisation.  Il leur fallait des moyens de locomotion.  Ces tricycles  étaient bien et plus adaptés  dans  sur ce segment de transport de marchandises.  Nous les avons installés  en son temps pour  les opérateurs économiques  de l’ex-zone  Centre nord et ouest  principalement à Korhogo et à Bouaké.  Très vite, nous avons trouvé   ces  tricycles comme moyens de locomotion même avant la fin de la crise dans la partie sud  de la Côte d’Ivoire.
 Combien de jeunes vous avez installé dans les deux villes indiquées plus haut ?
Difficile  pour nous de donner des statistiques fiables.   Toutefois, pour  vous donner  une idée, nous  recevions trois à quatre fois par semaine,  un  conteneur  qui prenait  entre 500 et 750 tricycles qui passaient Ouangolo en provenance du port de Lomé.  Quand ça  arrivait à Korhogo ou à Bouaké, ça  s’arrachait comme des petits pains.  (…).
  Aujourd’hui, l’utilisation de ces tricycles a fait tache d’huile visiblement ?
Tout à fait. Mais  force est de reconnaitre que les méthodes  que nous utilisions  a différé avec le retour de l’Etat. L’administration  a voulu revenir immédiatement avec le transport   par   les véhicules classiques. Ce en terme de règlementations et ignorer  les engins à deux et  trois roues. Naturellement avec  beaucoup de véhicules de ce type-  là,  avec de vieilles personnes et une  bonne partie d’une  population qui n’avaient de permis de conduire.    Il faut le reconnaitre  les tricycles  sont plus  commodes dans les zones rurales que les bâchées et   bennes   et   véhicules vieillissants. Les réparations  fréquentes font que les propriétaires  ne font pas de gros bénéfices  et  donc   on se rabat naturellement sur les engins à trois roues. Il  y a des  tricycles qui prennent  jusqu’à 1,5 tonne alors que nous  avons  des bâchées qui ne peuvent même pas charger une tonne.   Aussi avec un coût moyen de 15 mille Fcfa, vous pouvez aller  d’un point à un autre grâce à un tricycle à un coût compétitif.   Ce qui n’est pas le cas avec la bâchée dont le coût de location oscille entre  30 mille et  45 mille Fcfa.  En sommes, nous pouvons  dire que le tricycle est  moyen efficace de transport  à coût compétitif  pour les usagers qui  l’utilise.
Mais, il faut tout de même de l’ordre   dans  son utilisation ?
 Nous  sommes tout à fait  d’accord avec vous. Nous avons dit plus haut,  que  nous avions bien organisé ce secteur.  Toute crise génère des comportements nouveaux et avec, de nouvelles assiettes fiscales pour l’Etat. Avec le retour de l’administration dans cette partie  de la Côte d’Ivoire,  l’Etat n’a pas vite pris  à bras  le corps le  problème. C’était au moins trois mille tricycles qui  arrivaient chaque trois mois  et  nous pouvons dire  que nous avons au moins un million d’engins en Côte d’Ivoire aux mains de personnes pas très bien formées et qui n’ont pas le permis de conduire.   Ce qui est à la base des nombreux accidents. Fort heureusement,  le  Ministère ivoirien des transports a  décidé d’engager la sensibilisation  sur le  port du casque et de la formation des  exploitants  à avoir non seulement le permis et  souscrire à une police  d’assurance. A titre d’exemple et qu’on pourrait bien implémenter aujourd’hui,   nous avions demandé aux importateurs de contracter avec des assureurs. Pour que quand  ils  vendent   un engin  à un  jeune,  que ce soit avec les accessoires de sécurité dont le casque et la police d’assurance.   Aussi, nous avons  préconisé qu’avant la vente, que le vendeur exige le permis de conduire. Cela  a été  trouvé un peu dictatorial  mais il le fallait pour mieux  traiter au départ  les  petits dérapages que nous voyons aujourd’hui. On  peut   aujourd’hui explorer cette stratégie,   si on veut  réguler  ce segment d’activités qui est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes.
 Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
 Légende photo : Cissé Sindou( ex- cadre des forces nouvelles) : «Ce  segment d’activités  est une mine inestimable d’emplois pour nos jeunes » ( In Lginfos du  18 avril 2019)

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