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lundi 20 janvier 2025
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Parc national Mabi Yaya d’Alepe- Patrick Achi libère mille hectares de forêt

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Parc national Mabi Yaya d’Alepe- Patrick Achi libère mille hectares de forêt

Premier acte fort ! Libérer la forêt du parc national Mabi Yaya qui s’étend de Yakassé Attobrou à Alépe. C'est justement dans ce département que se déroule la plus grande opération de réaménagement jamais réalisée dans une forêt en Côte d'Ivoire, avec la destruction de plus de 1000 hectares de plantations. C’est aussi la première fois qu’une telle opération se déroule dans une ambiance paisible.
Les agents de l'Oipr, ceux du Conseil régional de la Mé, lead de l'opération, ont bénéficié de l'apport des jeunes des villages. Qui de hache qui de machette ou tronçonneuse sont allés à l’assaut des plants pour la plupart de cacaoyers.
Pour une fois, déguerpis et déguerpisseurs opèrent main dans la main. Le président du conseil régional, Patrick Achi a supervisé lui-même les opérations.
« Restituer le couvert forestier est un programme du gouvernement en adéquation des engagements internationaux pris par le Président de la République. La protection des forêts ne peut se faire sans l’apport des populations des villages riverains. Quelques soient les moyens de surveillance sans l’apport de ceux qui vivent à côté des forêts protégées, les objectifs seront difficilement atteints », a indiqué le Premier ministre Patrick Achi, par ailleurs président du Conseil régional de la Mé.
Le plan vert de la Mé dont il est l’initiateur repose justement sur ce volet de convaincre les populations du bien fondé de protéger le peu de foret qui reste. La pédagogie d’abord. Le premier plan vert 2024-2029 de la région de la Mé, élaboré avec l'appui du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et de l'Union européenne, est une boussole de la restauration du couvert forestier dans la Mé. Tout le monde y a pris part. Jeunes, femmes et notabilité ont participé à plusieurs ateliers pour valider les différents axes dégagés. Des formations ont été données pour que chacun comprenne et appréhende les enjeux climatiques et leur impact sur son quotidien.
« Quand on explique bien les changements climatiques avec leurs corollaires de sécheresse, d’asséchement des ruisseaux du village et de mauvaises récoltes, les populations comprennent mieux que leur survie dépend de la forêt qu’elles avaient tendance à agresser », a -il précisé. Patrick Achi, comme à Harvard où il enseignait récemment, a donné un cours sur le déréglément climatique à Sap Lamé, route Yakassémé où il a été officiellement publié.
Un fort soutien de la coopération allemande
Ce plan, fruit d’une collaboration entre la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l’Institut Européen de la Forêt (EFI), a été présenté lors d’une cérémonie organisée le mercredi 27 novembre 2024 à Adzopé, au sein de la Société Agropastorale Mé (SAP Mé). Patrick Achi, président du Conseil régional de la Mé, a profité de cette occasion pour rappeler les enjeux liés au réchauffement climatique et la nécessité pour les populations locales de s’impliquer dans la préservation de leur couvert forestier. Selon lui, les forêts jouent un rôle essentiel dans l’absorption du dioxyde de carbone (CO2), principal responsable des catastrophes climatiques telles que les grandes canicules, les inondations et l’avancée du désert.
Il a insisté sur le fait que le premier objectif du plan vert est de préserver, gérer et étendre les forêts de la région de la Mé tout en réduisant les nuisances environnementales, qu’elles concernent les écosystèmes aquatiques ou la biodiversité animale. Patrick Achi a également reconnu les préoccupations des populations locales, qui dépendent économiquement des terres forestières, et a assuré que le plan vert leur offrirait des solutions pour produire différemment et de manière plus efficace. Avec des pratiques agricoles modernisées, telles que l’utilisation de semences sélectionnées et d’intrants performants, les planteurs a-t-il dit pourront multiplier leur productivité sur des surfaces réduites. Ce plan, selon Patrick Achi, élaboré par des consultants après un diagnostic approfondi des forêts de la région de la Mé, servira également de base pour mobiliser des financements auprès des bailleurs de fonds. L’ex- premier ministre a exprimé sa confiance dans le soutien des partenaires techniques et financiers pour concrétiser les ambitions du plan vert.
« La région de la Mé a pris ses responsabilités et nous sommes prêts à mener cette lutte pour préserver notre forêt et faire en sorte qu'on ait un environnement qui soit vivable. Je voudrais vous demander que nous fassions en sorte qu'ils puissent aller dire à leur mandant et à leur pays qu'en Côte d'Ivoire il y a une prise de conscience au niveau du gouvernement et dans la région de la Mé. » a-t-il déclaré
Protéger Mabi- Yaya avec le soutien de l’Ue
Pour sa part Stella Getani, première secrétaire et cheffe adjointe de coopération, représentant la République fédérale d’Allemagne, a salué l’engagement du Conseil régional de la Mé et de son président. Elle a mis en lumière les actions concrètes menées jusqu’ici, notamment les états généraux de la forêt en 2018, la classification de la forêt de Mabi-Yaya en réserve naturelle en 2019 et aujourd’hui, la publication de ce plan vert. La représentante allemande a réaffirmé le soutien de son pays à travers l’appui technique et financier dans l’élaboration de ce plan et dans le fonctionnement de la cellule verte du Conseil régional. Stella Getani, a conclu en soulignant « l’excellence des relations entre la République fédérale d’Allemagne et la République de Côte d’Ivoire »
Par ailleurs, Romuald Vaudry, représentant de l’Institut Européen de la Forêt, a fait savoir que l'Ue va annoncer en 2025 un programme d'appui au système agro-alimentaire durable. Il a fait savoir que la région de la Mé fait partie des régions ciblées. La mise en œuvre de ce programme, qui démarre en 2025, selon Romuald Vaudry a été confiée à l'institut européen de la forêt qui va associer différents partenaires.
Ce programme à l'entendre comprend 3 composantes à savoir la mise en œuvre de l'accord volontaire sur le FLEGT. Un accord commercial de bois entre la Côte d'Ivoire et l'Union Européenne. En suite une assistance technique prévue à la Banque Européenne d'Investissement qui va investir « 100 milliards de Fcfa » dans le pays, donc sur une vingtaine de forêts classées. Puis il y a le projet qui sera dédié à la sylviculture familiale.
Bamba M.( Sercom)

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