Docteur N’GORAN Kouadio Emmanuel, est chercheur agronome au Programme coton et Directeur de la station de Recherche sur le Coton au Cnra à Bouaké. Dans cette interview, il nous parle des activités dudit programme et fait des révélations sur la lutte contre la Jasside
Qu’est-ce que vous faites concrètement au niveau du programme ?
Nous menons tout ce qui est activités de recherche. Nous travaillons sur l’amélioration variétale du cotonnier, les itinéraire techniques (Agronomie), la malherbologie c’est-à-dire tout ce qui concerne les mauvaises herbes, l’entomologie (tout ce qui concerne les insectes ravageurs) du cotonnier et la technologie, c’est-à-dire qu’après vient après la récolte, tout ce qui touche au coton graine.
Que reste-t-il de la station de recherche sur le cotonnier de Bouaké après la grave crise qui a éclatée en septembre 2002 ?
La station de Recherche en question avant cette crise-là était l’une de plus belle station de l’Afrique de l’Ouest. La crise étant passée par là, cette station n’existe que de nom. Il n’y a plus de bâtiment pour les chercheurs. Nous sommes actuellement logés au sein de la Station de Recherche sur les Cultures vivrières. Nous profitons de l’occasion pour montrer à a population que nous sommes bel et bien présents et menons nos activités de recherche. Heureusement, à la faveur du projet RESCO financé par l’AFD et l’Etat de Côte d’Ivoire la station est en début de réhabilitation. Pour le moment, nous avons une clôture qui est en train d’être construite pour pouvoir sécuriser le site. Dans les mois avenirs, nous aurons trois bâtiments qui vont être construites pourque nous puissions travailler en toute sérénité.
Que devient la variété Glandless qui était prisée par les producteurs ?
La variété Glandless n’est plus cultivée par les producteurs. Mais nous en tant que Programme de recherche, nous l’avons dans notre banque de gênes. Cette variété avait connu du succès auprès des producteurs. Cependant pour la cultiver, il fallait un itinéraire particulier et très rigoureux. Le Glandless était beaucoup prisé par les insectes et les animaux. A tel point que son entretien était délicat. Malheureusement, elle n’est plus cultivée. Nous avons de nouvelles variétés qui ont été sélectionnées et proposées par la recherche à la filière.
La filière cotonnière est également passée par la crise du Jasside. Peut-on dire aujourd’hui qu’elle est sous contrôle ?
Nous pouvons affirmer ce phénomène est derrière nous. Quand le phénomène est apparu, c’était la débandade. Il fallait parer au plus pressé. Mais Dieu aidant, nous avons trouvé deux molécules qui nous ont permis de relever la filière cotonnière. Avec le phénomène la production a chuté de 50%. Après avoir trouvé ces deux matières actives, la production cotonnière a repris de plus belle. Rappelons-nous beaucoup de paysans avaient délaissé la culture du coton. Nous avons travaillé en réseau au niveau de la sous-région à travers le Programme Régional de Production intégrée du Coton en Afrique. C’est sur la base des deux matières actives que nous avons trouvées que les autres pays ont pu travailler pour pouvoir combattre la Jasside en culture cotonnière.
Nous sommes à combien de Kg en termes de rendement ?
Avant la crise de 2002, la Côte d’Ivoire avait un rendement de 1400kg à l’hectare. Ce rendement a chuté à 900 Kg/h. Entre 2008 et 2020, l’Etat de Côte d’Ivoire s’est beaucoup investi et le rendement est monté à plus d’une tonne/ha. Avec la crise des Jassides nous avons rechuté à 700 kg/ha. A ce jour la tendance est bonne nous sommes à une tonne de rendement à l’hectare. Au niveau de la station, les perspectives sont bonnes avec un certain nombre de projets. Nous sommes en train de doter la station d’un système d’irrigation pour être à l’abri des effets du dérèglement climatique. Nous devons pouvoir cultiver à tout moment et fournir des semences de qualité aux producteurs.
Bamba Mafoumgbé,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Recherche agronomique/Coton-« Le phénomène de Jasside est sous contrôle »(Dr N’GORAN Kouadio Emmanuel , Cnra)
