« Il faut faire un témoignage, de l'expérience que nous avons eue avec son excellence, M. Président Alassane Ouattara, au cours de la longue période pendant laquelle, ensemble, nous avons franchi un certain nombre d 'étapes. Nous avons mené un certain nombre de combats et il est évident qu'à la faveur de ces combats menés ensemble de jour comme de nuit, on apprend à mieux connaître l 'homme et on apprend à mieux connaître sa proximité et en fait ce que le grand public ne voit pas. Donc je ne suis pas ici pour dire ce que les autres vont dire tout à l 'heure. Je pense que les éminents panelistes entreront certainement dans le détail de toutes les actions que nous avons accomplies au cours de ces quinze dernières années, bien au -delà, et nous dirons certainement bien mieux que moi.
Je voudrais simplement m'attarder sur un point particulier, parce qu'également, j 'ai eu l 'opportunité en d 'autres circonstances de parler de l'homme sous d'autres angles. Je prendrai aujourd'hui un des angles sur lequel j 'ai appris à nous connaître ou peut -être on peut également moins nous connaître afin d 'éclairer l 'assistance sur la personnalité de ce grand homme.
Le président de la République théoriquement est supposé maîtriser un certain nombre de domaines qui font partie de la gestion de l 'État, qui touchent à la diplomatie aux relations internationales, qui touchent à l 'économie, développement donc et aux finances, qui touchent aux questions politiques et qui touchent aux questions de sécurité. Chaque jour au quotidien de votre mission vous fait face à un moment ou à un autre à des sujets qui portent sur ces questions importantes et de la façon dont vous êtes capable de les traiter avec brio dépend du succès auquel vous allez parvenir. Donc, comme je le disais, je me suis déjà exprimé sur les capacités du président de la République en matière de diplomatie et de relations internationales, en matière de l 'économie et de finances, en matière de politiques naturellement, ce sur lequel je me suis moins et on s 'attarde souvent moins, c 'est sur la question de sécurité de la défense.
C 'est le taux d 'investissement qui dé termine donc également la croissance…
Et pourtant, on devrait reconnaître avec moi et les économistes le savent, le développement et la croissance d'un pays, donc le taux de croissance, c 'est bien sûr la productivité qu’'il a, sa croissance mais surtout le taux d 'investissement. C 'est le taux d 'investissement qui dé termine donc également la croissance et ce taux d 'investissement, il y a des investissements publics et des investissements privés. En général, les investissements publics ont fait en sorte qu 'ils soient le moins possible, parce que c 'est eux qui génèrent de la dette et qui donc on tienne beaucoup de contraintes pour l 'État. Par contre, on fait en sorte que l'investissement privé soit le plus important. Il peut représenter, vraiment plus de 75, 80 %. Je dirais de l'investissement global. Mais cet investissement privé là, il ne vient que lorsqu’ 'on se sent en sécurité et lorsqu’ 'on a de la visibilité. Donc le travail dont on parle, que le président Alassane a réalisé, il y a ce qu'on voit, ses infrastructures, sa santé, l 'éducation, toutes ces questions sur lesquelles on s 'attarde souvent. Mais ceux sur lesquelles on ne s'attarde pas et quelquefois lui prennent plus de temps, c'est ce qu'il a fait pour pouvoir ramener le pays à un niveau de sécurité normale, permettre d 'avoir une vie paisible au point où les gens ne s'en rendent plus compte. Alors qu'on a tous été ici à Abidjan, dans le pays, et vous vous saurez mieux ce qu'on a appris.
La sécurité, c’est d’abord la santé
La sécurité, c 'est comme la santé. Quand vous êtes en bonne santé, vous n 'avez pas conscience que c 'est la chose la plus importante et la plus précieuse. Et on s 'y attarde peu. Bien sûr, ajoutez à cela le fait que les forces de défense et de sécurité sont appelées la grande vieille. Mais eux ne parlent pas, je dirais, de ce qui est fait de ce côté -là. Mais on sait comment on est sortis du golf. On sait au moment où le président était investi, ce qui s 'est passé encore à Abidjan. On sait que les gens ne pouvaient pas sortir, il y avait des snipers ici et là, que la vie était menacée et que la sécurité était totale. On l'a dit tout à l'heure. Mais pendant que les populations attendent l'accès à l'hôpital, l'accès à l'électricité, l'accès à la nutrition, l'accès au développement, tout court. Vous savez que l 'investissement privé est ce qui va tirer de la croissance et que revenir à un niveau de sécurité et de paix, conforme à tout ce qui se trouve par le monde, est la voie par laquelle vous allez véritablement réussir. Donc c'est un travail quotidien, c 'est un travail de tous les jours. C'est un travail qui n'est pas visible et qui également exige des qualités.
Et ce qui fait l'unicité d'un personnage, c'est la multitude des capacités qu'on lui connaît lorsque surviennent les situations dans les différents domaines que j 'ai cités. Moi, sur ces questions-là, je n 'en savais pas grand -chose. Parfois la vérité, lorsque vous êtes ministre, ce ne sont pas des choses qui sont dans votre quotidien.
Ce sont des choses qui se passent dans un cercle qui en général est un peu au-dessus de vous et vous n'en voyez que les résultats. J 'ai eu le privilège d'accéder, je dirais, à ce niveau, à ce cercle et donc, j 'ai bien sûr vu un certain nombre de choses sur lesquelles je dirais quelques mots, mais qui me semblent importants.
On parle de beaucoup d'économie et développement de ceci et de cela en oubliant qu 'on a pris un pays qui avait d 'abord des problèmes de sécurité et qu 'en même temps qu 'il fallait développer le pays, il fallait s 'assurer que le pays reste en sécurité et qu 'à quelques fois on a consacré plus d 'argent et plus de temps à la sécurité qu'aux questions de développement parce que l 'un sans l 'autre, on n 'y arrivait pas.
Et les années qui ont suivi la crise, vous savez qu 'on était dans la peur permanente, que des gens reviennent, que la crise recommence, donc les gens n'étaient toujours pas très rassurés. Chaque fin de l'année, on passait la fin de l'année avec quelques difficultés.
Aujourd'hui, vous ne faites même plus attention à ça. Vous allez du nord au sud, de l'est à l'ouest, vous traversez à biens, à pied ou nus, peu importe. Ce n'est pas normal. Surtout qu 'on est dans un contexte et dans une région où vous voyez bien que c 'est un sujet de préoccupation majeure.
Il s'est trouvé que la Côte d 'Ivoire a traversé des moments difficiles, mais on a connu particulièrement un certain nombre de crises parce que de maintenir un pays en paix, une chose, mais gérer les crises. C 'est ça qui est un sujet de délit. Vous pouvez être un très bon diplomate, une crise vous emporte. Vous êtes un très bon économiste, une crise vous emporte. Vous pouvez être un très bon politicien, une crise vous emporte.
Donc, si vous considérez que la crise est un sujet secondaire, il n 'y a pas de développement parce qu 'un matin vous vous levez, vous n'êtes plus sur le fauteuil vous êtes assis. Mais je ne vois pas les crises que vous gérez tous les jours et toutes les nuits. Il ne voit que ce qui est visible à l 'œil nu. Et pourtant, ça requiert de la qualité, beaucoup de qualité, et ça requiert des efforts, ça requiert des ressources. On a connu la crise terroriste à Bassam. On a connu la crise militaire interne. On a connu la crise de COVID. On a connu la crise des 49 soldats. Ça, ce sont des crises que vous avez vues. Mais chaque jour, ce que vous ne voyez pas, pendant que vous dormez tranquille, paisiblement (…) il y a des crises. Certaines sont gérées sans qu'on ne vous le dise. Et chacune de ces crises peut détruire tout ce que vous avez fait depuis 2011. Donc, il se lève, il va au conseil des ministres qu 'il parle, etc., quelquefois, vous voyez, il se lève, il sort. Ça, c 'est la question qui vous intéresse, vous les économies, cette réconciliation sécuritaire, souvent pour lequel, dans l 'université, il faut décider.
Alors, il a mis en place, effectivement, moi, je l 'avais vu parce que je n'y assisterais pas, je n'y allais pas droit, ce qu 'on appelle le Conseil National de sécurité. Il avait deux projets, le Conseil National de sécurité et le Conseil National de politique économique pour gérer ces deux aspects clics. Mais, d 'abord, c 'est le Conseil National de sécurité qui a été mis en place, puisque c'était le sujet le plus préoccupant au moment où on sortait de la crise tout fait pour ne pas y revenir. (…)
Et puis, en cas de besoin, les personnes qu 'il faut pour pouvoir discuter d'un certain nombre de sujets. Et tous ces sujets, toutes ces crises ont été négociées là. Je me souviendrai, je retiendrai juste une seule, parce qu 'on ne peut pas rentrer dans ce détail- là. C 'est la crise de 49 soldats. Qu'est-ce qu'il n'y a pas eu? Parce qu 'à ce point- là, dans le CNS, vous découvrez effectivement le président de la République, pas dans son image du Conseil des ministres, mais dans son image de force, chef de force d'armée, de défense et de sécurité. Et là, vous vous rendez compte de quelqu'un qui écoute, parce que ce n'est pas votre sujet naturel, vous n'avez pas de formation militaire.
Si vous ne l'écoutez pas, vous êtes perdu. Dans un contexte où le débat est ouvert, vous êtes obligés de laisser des gens parler, parce que s’ils ont peur qu'ils ne parlent pas, vous ne sortez pas de la crise. Vous êtes obligé de faire des analyses ensemble pour pouvoir essayer de trouver des solutions. Et vous êtes obligés, bien sûr, à devenir un sort de décider. Parce que quand on a fini de faire tous ces débats-là, on ne rentre pas dormir. Il faut décider les gens qui sont là, qui sont des forces de sécurité, attendez -vous que le chef décide. Mais qu'est-ce qu'on n 'a pas entendu sur cette crise ? Des majorités. Je ne vous dirais pas si j'étais dedans ou pas. Non, ça, on ne peut pas laisser comme ça.
Il faut attaquer, c 'est trop facile. On est comme ça. Le monsieur écoutait seulement. On ne serait pas là où on est aujourd'hui. Chaque fois, il nous disait de nous calmer. Mais quand la réunion finit et que lui va, il continue la réunion là-bas. Il appelle ses relations internationales, la nuit à peine, il y'a des envoyés qui vont. Vous vous dormez. Vous venez au conseil des ministres. Vous êtes au temps du conseil des ministres. Je suis ministre. (…) Ecoutez, pendant que vous avez cette joie de vivre, quelqu'un ne dort pas. Et ce temps, on ne dort pas. Ce temps pour nous à consacrer de veille et d’ambiance. On nous voit qu'on a des cérémonies officielles, en train de faire des discours d 'inauguration. On peut faire ça parce que la sécurité et la paix sont maintenues. Et cette charge de travail du président, ce souci, majeur, on ne le connaît pas. Non, c 'est seulement lui. Vous ne pouvez pas partager ça avec quelqu 'un. Ils vont regarder vos figures serrées. Vous ne pouvez pas dire pourquoi.
Vous dites des choses derrière les crises. Vous ne savez pas pourquoi. Ils vivent dans un autre monde. Et pour tout un pays, on a tous été dans ce pays, hein. Au cours des 30 dernières années, on a vu des choses se passer. On a vu ces crises se gérer. On a vu des crises emporter. Je parle d 'un précédant. Mais vous qui me regardez, vous savez ce que vous avez vu là -bas. On avait chacun trois portefeuilles ministériels. Donc, la crise du golf, il fallait la gérer. Mais toutes les crises subséquentes, visibles, mais beaucoup non visibles, ont pris beaucoup de temps au chef d 'État. Beaucoup de temps. Et je voudrais que, nous, on fasse un ban d 'applaudissements. Le remercier pour ce qu 'il fait au quotidien, pour le sacrifice que cela constitue, sans qu’aucun de vous ne le sache. Et sans qu 'il ait besoin de le dire. Quelqu 'un voit ça, te gratte, tu en veux le dire, mais tu ne peux pas. Et pourtant, tu as cette lourde chasse, ces grandes peines que tu portes en toi et que tu dois amener. Et je crois que ce sont les résultats qui parlent plus que les discours. Et honnêtement, quand vous voyez ce qui se passe dans le monde, quand vous voyez ce qui se passe dans notre pays, dans notre sous-région, et que vous voyez, d 'où on vient, je ne sais pas si véritablement la meilleure qualité du président qu 'il faut lui reconnaître. C 'est celui de sa formation initiale, économiste et manager, ou acteur, majeur, je dirais, de la sécurité et de la défense. Donc, je dirais qu 'on rajoute ce pan à toutes les qualités qu 'on a citées et qu'on connaît.
Qu’on lui sache gré, parce que quand on dit que la fonction, c'est un sacerdoce, c'est un don de soi. C'est que vous travaillez avec les autres dans la journée et la nuit, on peut vous réveiller à n 'importe quelle heure du matin. Parce que quand une crise survient, il n 'y a pas d’heure et vous devez être prêts. Il a fait preuve, dans ce Conseil national de sécurité, d 'un niveau de professionnalisme qu 'en dehors du privé, je n 'ai jamais vu au niveau du sommet de l'Etat. Et diantre, j 'en ai quand même, j 'ai quelques kilomètres, suivez mon regard, d'une rigueur sans faille, mais en même temps d 'une grande humilité d 'écoute et d 'un sens de leadership et de la décision. Ces qualités -là sont celles, véritablement, que je pense, à mon avis, sont parmi les plus importantes. Même si, c 'est même qu 'il l'applique ailleurs pour réussir, je voudrais quand même que cette hommage -là, pendant qu 'on décrit toutes les réussites économiques, ne soit pas à passer sous silence. Parce que c 'est ce qui vous donne le plus de soucis, c 'est ce qui vous empêche de dormir, c 'est ce qui appelle de vous les meilleures qualités au monde et pour conclure, bien sûr, pour ne pas être trop long. En disant que, souvent, on prend la mesure d'un grand homme au jour quand il n'est pas là, mais de grâce.
Pendant que le Président est encore là, pendant qu'il est avec nous, faisons en sorte de lui rendre au centuple ce qu'il nous donne chaque jour de son temps, de son savoir, de son sacrifice.
Prions tous pour que Dieu lui donne santé et longue vie
Prions tous pour que Dieu lui donne santé et longue vie afin que le pays puisse connaître cette période de prospérité et nous puissions, un jour, rendre aux jeunes générations un pays meilleur que nous l 'avons reçu nous -mêmes des générations antérieures. Je vous remercie. »
Retranscrit par la rédaction