Côte d’Ivoire/"Sous l’ombre de la sagesse- Ne coupons pas l’arbre de notre avenir"
Quand l’arbre que l’on veut abattre devient notre refuge
Dans un contexte marqué par des tensions sociales et politiques récurrentes, l’histoire de cet homme qui, après avoir tenté d’abattre un arbre, s’endort sous son ombre par épuisement, nous interpelle. Cette allégorie, riche en enseignements, nous rappelle une vérité fondamentale : on ne détruit pas ce qui nous protège.
En Côte d’Ivoire, où les enjeux de stabilité et de développement sont cruciaux, cette leçon s’adresse à nous tous – citoyens, leaders politiques, société civile, médias – car elle met en lumière les risques que nous courons si nous laissons la division et la précipitation guider nos actions.
Des leçons de sagesse pour la paix et le vivre-ensemble
Dans la vie en société, il est tentant de remettre en cause ce qui existe, de critiquer les institutions ou de chercher à remplacer ceux qui nous dirigent. Pourtant, la vraie question est la suivante : avons-nous bien mesuré les conséquences de nos actes ? L’homme de l’histoire a voulu couper l’arbre, sans se rendre compte qu’il en aurait bientôt besoin pour se reposer.
1. Ne pas détruire ce qui nous unit
La Côte d’Ivoire a construit au fil des décennies des institutions, une stabilité économique et un cadre social qui, bien que perfectibles, constituent notre socle commun. Remettre tout en cause sans discernement, par des actions irréfléchies, c’est risquer de briser les piliers de la nation et d’exposer le pays à des turbulences.
Le débat d’idées est nécessaire, la critique constructive est essentielle, mais l’appel à la haine, la désinformation et les manipulations politiciennes fragilisent la cohésion nationale. Nous devons réfléchir à nos paroles et à nos actes, car ils ont un impact durable sur l’unité nationale.
2. L’ingratitude et l’oubli du bienfait reçu
Trop souvent, nous oublions ce qui a été fait pour nous. Dans le jeu politique, comme dans la vie sociale, nous voyons des alliances se faire et se défaire, des figures politiques être acclamées un jour et décriées le lendemain. Or, aucun développement durable ne peut se construire dans l’ingratitude et l’instabilité.
Se battre pour ses idées, oui. Détruire ceux qui ont contribué à la construction du pays, non. Car les institutions, les dirigeants et les figures influentes d’hier, même critiquables, ont posé des jalons qui servent aujourd’hui à avancer. Le rejet systématique du passé empêche la consolidation de l’avenir.
3. Réfléchir avant d’agir : l’urgence de la responsabilité
L’homme qui a voulu couper l’arbre a agi sans penser aux conséquences. Aujourd’hui, certains choix et comportements mettent en péril la stabilité sociale et politique. Que ce soit dans les sphères politiques, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, l’emballement, la désinformation et les discours de haine peuvent créer des crises profondes.
La Côte d’Ivoire a déjà traversé des périodes sombres. Faut-il attendre d’être épuisés par la discorde pour chercher de l’ombre sous l’arbre de la réconciliation ? Il est encore temps d’adopter une posture responsable, de mesurer nos paroles et nos actes avant qu’ils ne deviennent des regrets collectifs.
Un appel à la responsabilité collective
Les leçons de cette allégorie doivent nous inspirer à faire des choix plus sages et plus réfléchis. La Côte d’Ivoire appartient à tous ses fils et filles, au-delà des clivages ethniques, politiques et sociaux. Il est impératif que chaque acteur – citoyens, autorités, médias, société civile – prenne conscience de son rôle dans la préservation de l’unité nationale.
À nos dirigeants : La gouvernance doit être guidée par la recherche du bien commun, loin des calculs politiciens qui divisent et opposent. L’histoire jugera ceux qui auront détruit, tout comme elle honorera ceux qui auront bâti dans l’intérêt de tous.
Aux citoyens : Évitons de propager des discours haineux ou des rumeurs infondées. La manipulation politique et les conflits d’intérêts ne doivent pas nous détourner de l’essentiel : une Côte d’Ivoire stable, pacifique et prospère.
Aux médias et aux influenceurs : La parole est une arme puissante. Utilisons-la pour éclairer, éduquer et rassembler, plutôt que pour attiser les tensions et exacerber les divisions. L’avenir du pays dépend en grande partie de la responsabilité des communicants.
Conclusion : Un avenir à protéger ensemble
Comme l’arbre de l’histoire, la Côte d’Ivoire est notre refuge commun. Certains voudraient le déraciner, pensant pouvoir s’en passer, mais la réalité finit toujours par rattraper ceux qui agissent sans discernement.
Préservons ce que nous avons construit, respectons nos différences, débattons avec intelligence, mais surtout, agissons avec responsabilité. Car demain, quand la fatigue des conflits et des tensions se fera sentir, c’est sous l’ombre de la paix et de la cohésion que nous chercherons refuge.
Ne coupons pas l’arbre qui nous protège. Construisons, consolidons et avançons ensemble. C’est à ce prix que la Côte d’Ivoire restera debout.
Norbert KOBENAN