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vendredi 25 avril 2025
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Les Mardis de NK/Le Silence Coupable et la Loi du Courage - Une Leçon pour Notre Temps

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Les Mardis de NK/Le Silence Coupable et la Loi du Courage - Une Leçon pour Notre Temps


Dans l’amphithéâtre d’un professeur de droit, une leçon éclate comme un coup de tonnerre, révélant une vérité que bien des consciences refusent d’affronter. Une injustice délibérément mise en scène, un silence pesant, puis un réveil brutal : tel un miroir tendu à la société, ce récit interroge nos lâchetés et nos renoncements face à l’inacceptable.

L’histoire est simple en apparence. Un étudiant, arbitrairement expulsé sous les regards de ses camarades, tente en vain de protester. Son exclusion est brutale, soudaine, illégitime. Et pourtant, personne ne bouge. Personne ne parle. Personne ne s’indigne. Ce n’est que lorsque le professeur retourne la question vers eux, que les langues se délient, que la raison se rappelle à eux. Oui, ils ont assisté à une injustice. Oui, ils ont gardé le silence. Et alors, vient l’interrogation qui dérange : à quoi servent les lois si ceux qui les connaissent le mieux choisissent de les taire ?

Le poison du silence : complice de l’injustice

La scène de cet amphithéâtre n’est pas qu’une simple illustration académique. Elle est un reflet fidèle de notre monde. Dans nos sociétés modernes, combien de fois détournons-nous les yeux face aux abus ? Combien de fois laissons-nous les plus vulnérables être écrasés par les puissants, murés dans une indifférence qui confine à la complicité ? Combien de fois préférons-nous le confort du silence à la tempête de l’engagement ?

Car c’est là le véritable drame : l’injustice ne triomphe pas par la force de ceux qui l’imposent, mais par la lâcheté de ceux qui la tolèrent. Elle se nourrit de notre immobilisme, grandit dans nos hésitations et prospère sur nos renoncements. À quoi servent les lois si elles ne sont que des textes sans porteurs ? À quoi bon proclamer les droits si personne n’a le courage de les revendiquer ?

Quand la justice devient un combat personnel

Le professeur, dans sa mise en scène magistrale, ne se contente pas de dénoncer un fait. Il impose un choix. Car la justice n’est pas une théorie abstraite, elle est une responsabilité quotidienne. Elle ne réside pas seulement dans les tribunaux, mais dans chaque prise de parole, dans chaque dénonciation du mal, dans chaque acte de résistance face à l’oppression.

Notre époque est marquée par des injustices criantes : la corruption qui gangrène les institutions, les inégalités sociales qui se creusent, les minorités écrasées par l’indifférence générale. Loin d’être de simples spectateurs, nous sommes tous appelés à être les gardiens de la justice, à briser le silence complice, à refuser la peur comme mode de gouvernance. Car comme le dit un proverbe africain : « L’injustice qui frappe ton voisin est une ombre qui s’approche de ta porte. »

L’humanité n’est pas négociable

Le professeur termine sa leçon par une phrase lourde de sens : « L’humanité n’est pas négociable. » Ces mots résonnent comme un avertissement et un appel. Si nous cessons de défendre l’humain, nous cessons d’être humains. Si nous laissons l’oppression se banaliser, elle finira par nous engloutir tous.

Il ne suffit pas de connaître les lois, il faut les porter avec courage. Il ne suffit pas de déplorer l’injustice, il faut la combattre avec détermination. Et il ne suffit pas de regretter nos silences, il faut apprendre à parler tant que la vérité a encore une voix.

L’étudiant expulsé est revenu. Mais combien d’autres, dans le monde réel, ne reviendront jamais ? Combien d’innocents restent à la porte de nos consciences, attendant que quelqu’un ose s’indigner ? L’histoire ne se souvient pas de ceux qui se sont tus. Elle célèbre ceux qui ont eu le courage de parler.

Alors, à la lumière de cette leçon, posons-nous cette question : quand l’injustice se présentera à notre porte, resterons-nous spectateurs ou deviendrons-nous la voix qui ose dire non ?

Norbert KOBENAN

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