Prix garanti bord champ (campagne 2023-2024): CACAO 1800 Fcfa / KgCAFE 1500 Fcfa / Kg

jeudi 19 juin 2025
sys bannière

Region de LA ME- Interview/L’agro-entrepreneur Moussa Badoh aux jeunes : « L’agriculture vivrière c’est l’avenir de la jeunesse »

Facebook Twitter LINKEDIN
Region de LA ME- Interview/L’agro-entrepreneur Moussa Badoh aux jeunes : « L’agriculture vivrière c’est l’avenir de la jeunesse »

Parmi les agro-entrepreneurs présents à la 7e édition du Salon international de l’agriculture et des ressources animales, (Sara), nous avons M. Moussa Badoh de la Société agropastorale du Ketin( (l’Agropak) . Ici, il nous livre ses recettes sur la redynamisation de l’agriculture vivrière….
Présentez-nous Agropak et ses domaines d’interventions ?
Je suis le sénateur Moussa Badoh. Dans le cadre du Sara2025, nous exposons au nom de notre entreprise qui n’est autre que la Société agropastorale du Ketin qui est basée à Bonaouin, dans le département d’Akoupé. Nous exposons sur la banane plantain qui est notre grande spécialité. A cette période ci, nous avons des régimes de banane qui sont exceptionnels. Parce que nous produisons la banane plantain de manière professionnelle. C’est comme la production de la banane dessert. Nous en produisons qui vont jusqu’à 40 à 45 Kg. Produire cette qualité de banane, c’est tout un métier et nous faisons dans la maitrise de tous les éléments de production, depuis le matériel végétal, car nous produisons nous-mêmes les plantules, avec les variétés sélectionnées, faisons l’exploitation agricole et nous allons jusqu’ à la récolte.
Naturellement, la spécificité qui ne devrait pas en être une, c’est de la culture irriguée. La banane plantain est essentiellement constituée d’eau. Le bananier a un faux tronc qui est constituée d’eau. Quand vous lui donnez de l’eau, il vous donne un régime de banane de qualité.

Confirmez-vous que la banane plantain fait partie des trois grandes spéculations en Côte d’Ivoire ?

Je confirme. Nous avons en premier lieu l’igname, le manioc et en troisième position la banane plantain produite comme plante de couverture de plantation de de cacaoyères. Donc, elle n’est pas produite d’une manière professionnelle. Mais cette production offre moins de deux millions de tonnes alors que le besoin actuel au plan national est d’environ trois millions de tonnes par an.
Votre exploitation produit combien de tonnes par an ?
Nous ne raisonnons pas en termes de tonnage par an, parce que nous sommes dans un processus d’évolution et le processus de maitrise de l’itinéraire culturale.
Pour les professionnels de la banane plantain, nous avons commencé à nous constituer en association et nous sommes une dizaine de producteurs. En ce qui concerne Agropak, nous cultivons à peu près sur une trentaine d’hectares. Dans deux ans nous serons certainement à 100 hectares avec environs trois mille tonnes dans l’année. Nous produisons 12 mois sur 12. Pas de contre-saison parce que nous avons la maitrise de l’eau et du savoir- faire culturale.
Au niveau de la jeunesse, vous créez de l’emplois dans La Mé ?
Avant de répondre à cette préoccupation, il convient de rappeler que traditionnellement, c’est dans les champs de cacaoyers que se produit la banane plantain et le rendement de la banane plantain y est de 5 à 6 tonnes à l’hectare. Nous nous sommes à 30 tonnes à l’hectare sur notre site. Nous ne sommes donc plus dans les mêmes dimensions puisque nous cultivons de manière professionnelle. L’agriculture d’une manière générale et spécifiquement l’agriculture vivrière est l’avenir de la jeunesse.
Que fait l’Etat pour faciliter les choses ?
L’Etat est en train de mettre le dispositif en place, en termes de mécanisation, formation et d’encadrement de la jeunesse, pour inciter la jeunesse à s’intéresser à l’agriculture. C’est tout un changement culturel qu’il faut apporter. Parce que tout jeune, les parents vous disent comme vous n’avez pas réussi à l’école, retournez au village. Au plan social, c’est l’échec, alors que l’agriculture vivrière va permettre de créer des emplois et de la richesse. Il faut que notre jeunesse s’intéresse davantage à l’agriculture vivrière. Mais, à la vérité, il faut la mettre dans un cadre d’information, de formation, d’assurance et leur montrer que cela est possible.
Mais pour le faire, il faudrait qu’il y ait des promoteurs pour montrer la voie.
Effectivement ! Il faudrait des promoteurs pour leur montrer que cela est possible, pourque pratiquer l’agriculture, ça permet de vivre. Comme le monde agricole vit par l’exemplarité, plus il y aura des cadres, d’intellectuels qui vont s’intéresser à l’agriculture, plus des jeunes se rendront compte que cultiver d’une certaine manière, est possible et très rentable.
M. Moussa Badoh est un agriculteur modèle qui ne fait pas seulement que la banane plantain ?
Je suis un agriculteur complet qui touche à beaucoup de choses. Outre l’agroforesterie, je suis avant tout et un cacaoculteur. Je suis également dans l’hévéaculture et la culture du manioc sur billon sur lesquels on plante les boutures. Les rendements sont très excellents. Il en est de même pour l’Igname sur billon. Je suis également pisciculteur et je fais de la culture maraichère.
Parlez-nous un peu de la culture sur billon
La culture sur billon est une technique agricole qui consiste à cultiver en rangées sur de petites bandes de terres d’environ 15 à 20 cm de hauteur, préparées la saison précédente. Cette technique est utilisée pour limiter les effets d'une humidité ou pluviométrie importante ou pour permettre les cultures sur les sols trop argileux.
Il est à préciser que nous avons un département de production de matériel végétal. Ce département précis est une entreprise polyvalente qui offre des opportunités et de variétés culturales. Notre ambition, c’est de nous investir dans la promotion de la chaine de valeurs des spéculations dans lesquelles sommes.

Un Akye ne peut être ainsi, dans l’agriculture sans être dans la production d’escargot ?
Nous avons pratiqué sans véritablement développer l’héliciculture. C’est une filière à haut rendement et une filière d’avenir. C’est vrai, nous n’irons pas à la chasse d’escargots avec les fusils, mais nous -allons propulser sa culture. Parce que là on n’utilise pas de l’engrais et de vaccins. Il suffit simplement d’en faire un métier.
Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Moussa Badoh, agro-entrepreneur dans La ME : « Notre ambition, c’est de nous investir dans la promotion de la chaine de valeurs »

sys bannière