internationale est intervenue directement : les Nations Unies, qui avaient certifié les résultats en faveur de M. Ouattara, et la France (au travers de la force Licorne) ont apporté un appui militaire décisif aux forces pro-Ouattara pour neutraliser les armes lourdes du camp Gbagbo. Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo fut arrêté à Abidjan par les forces républicaines appuyées par l’ONUCI et l’armée française, marquant la fin de la crise. Alassane Ouattara put alors exercer pleinement la fonction présidentielle, reconnu par le Conseil constitutionnel le 6 mai 2011 et investi à Yamoussoukro le 21 mai 2011 en présence de nombreux chefs d’État. Hélas, cette résolution du conflit s’est faite au prix d’un lourd bilan humain et matériel : environ 3 000 morts selon l’ONU, sans compter les blessés, les traumatismes, les déplacés et un tissu social profondément déchiré. L’élection présidentielle de 2010 restera comme la troisième élection ivoirienne ayant débouché sur un conflit sanglant (après celles de 1995 et 2000). Elle a mis en évidence des problèmes majeurs : un manque de transparence de la CEI (incapable d’annoncer les résultats dans les formes impartiales, certains de ses membres ayant été accusés de parti pris), une instrumentalisation du Conseil constitutionnel au profit d’un camp, et surtout l’absence de culture d’acceptation de l’alternance. Ce scrutin de 2010, qui aurait dû être une fête de la démocratie, a montré combien notre démocratie restait fragile si les institutions et les acteurs ne respectent pas les règles du jeu.Élection présidentielle de 2015 : Méfiance persistante malgré un apaisement relatifEn 2015, la Côte d’Ivoire a organisé sa première élection présidentielle post-crise, dans un pays réunifié et en paix relative. Comparée à 2010, l’élection de 2015 s’est déroulée sans affrontement armé majeur ni insurrection, ce qui constitue en soi un progrès notable. Toutefois, des incidents et dysfonctionnements ont perduré, témoignant de la persistance d’une méfiance politique et sociale.
Premièrement, une partie de l’opposition affichait un manque de confiance profond envers le pouvoir en place. Malgré la présence de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) instaurée pour panser les plaies de la crise précédente, de nombreux opposants considéraient que les conditions n’étaient pas totalement réunies pour un scrutin transparent. Cette défiance s’expliquait en partie par le sentiment d’une réconciliation incomplète : la CDVR, dirigée par Charles Konan Banny, a eu du mal à mener à bien sa mission, notamment faute de volet judiciaire dans son mandat. En clair, beaucoup de victimes de la crise de 2010-2011 estimaient ne pas avoir obtenu justice, et les tensions communautaires n’étaient pas entièrement résorbées.Deuxièmement, des divisions internes aux grands partis ont marqué le processus électoral de 2015. Le PDCI d’Henri Konan Bédié, allié au parti au pouvoir (le RDR de M. Ouattara) dans la coalition RHDP, a connu des dissensions : certains cadres et militants n’acceptaient pas que le PDCI ne présente pas de candidat propre et soutienne Ouattara dès le premier tour. Côté opposition, le Front Populaire Ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo était lui-même divisé en factions, entre ceux prêts à participer aux élections (sous la bannière d’Affi N’Guessan) et les “durs” refusant le processus en l’absence de Gbagbo (emprisonné à La Haye). Ces querelles intestines ont affaibli la cohésion des partis et brouillé leurs messages. Troisièmement, des contestations concernant les listes électorales ont surgi. La révision du fichier électoral a été laborieuse : des retards, des accusations d’enregistrements multiples ou d’omissions volontaires de certains électeurs ont fusé, entamant encore la confiance. Bien que la CEI ait tenté de corriger ces anomalies, le doute s’est installé dans l’opinion sur la fiabilité du registre électoral.En outre, certains partis ou mouvements d’opposition ont lancé des appels au boycott (certains parlaient de “boycott actif”) du scrutin, arguant que la compétition était jouée d’avance et que le pouvoir ne jouerait pas franc jeu. Ces appels n’ont pas été unanimement suivis, mais ils ont contribué à une faible participation dans certaines zones, les électeurs craignant aussi d’éventuels troubles. Parallèlement, la campagne a été entachée par une désinformation croissante sur les réseaux sociaux – fausses nouvelles, rumeurs alarmistes – ce qui a créé un climat de suspicion et de peur diffuse dans la population.
Au final, Alassane Ouattara a été réélu dès le premier tour en 2015, dans le calme relatif. Mais l’élection présidentielle de 2015 a montré que malgré l’absence de crise aiguë, la confiance entre acteurs politiques n’était pas pleinement rétablie. Les plaies de 2010 n’étaient pas complètement refermées, et le spectre des violences passées planait encore, inhibant la pleine participation citoyenne et la compétition loyale. Cette situation nous rappelle qu’il ne suffit pas de reconstruire les ponts, il faut aussi restaurer la confiance et l’état de droit pour pérenniser la paix.
Élection présidentielle de 2020 : Contestations du 3ᵉ mandat et tensions généralisées
Le scrutin d’octobre 2020 est venu raviver, hélas, les démons de la division et de la violence politique. Cette élection a été marquée par des controverses institutionnelles, des violences meurtrières et une désinformation généralisée, dans un contexte où la cohésion nationale restait fragile.
L’élément déclencheur principal fut la candidature controversée du Président sortant Alassane Ouattara pour un troisième mandat consécutif. En effet, la Constitution limitait à deux le nombre de mandats, mais suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016 (instaurant la Troisième République), M. Ouattara a soutenu que le compteur de ses mandats était remis à zéro et qu’il pouvait légalement se représenter. Cette interprétation juridique a été vivement contestée par l’opposition et par une partie de l’opinion publique, qui y voyait une entorse à l’esprit de la démocratie. Beaucoup de citoyens se sont sentis trahis, d’autant plus que M. Ouattara lui-même avait, quelques mois plus tôt, exprimé son intention de passer la main à une “nouvelle génération”. Ce revirement a polarisé la scène politique : les partisans du pouvoir jugeant la candidature légale, les opposants la considérant illégitime.
En réaction, l’opposition (notamment incarnée par Henri Konan Bédié du PDCI, Pascal Affi N’Guessan du FPI et d’autres figures) a appelé non seulement au boycott du scrutin, mais aussi à la désobéissance civile. Ces appels à contester le pouvoir en place ont débouché sur des manifestations et parfois des affrontements violents entre jeunes partisans de l’opposition, forces de l’ordre et supporteurs du parti au pouvoir. Dans certaines régions, des routes ont été barrées, des bureaux de vote saccagés, et de tragiques incidents communautaires ont éclaté. On déplore ainsi qu’autour de l’élection de 2020, plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie dans des violences électorales, et de nombreux biens publics et privés ont été détruits.La désinformation a également atteint un niveau inédit en 2020. Sur les réseaux sociaux et dans certaines médias, de fausses rumeurs ont circulé massivement, jetant de l’huile sur le feu. Chaque camp accusait l’autre de comploter, des discours de haine ont prospéré en ligne, rendant encore plus difficile le retour au calme et à la raison.Sur le plan politique, le scrutin s’est tenu avec une participation très faible dans les zones acquises à l’opposition (boycott oblige), tandis que le candidat Ouattara l’emportait sans surprise dans les urnes. Après l’élection, l’opposition refusa d’en reconnaître le résultat et tenta même de créer un Conseil national de transition – une initiative finalement avortée, mais qui illustre le niveau de défiance vis-à-vis des institutions officielles. Il a fallu l’implication de médiateurs et la pression de la communauté internationale pour qu’un dialogue s’engage enfin en fin d’année 2020 entre le pouvoir et l’opposition, en vue de décrisper la situation.En résumé, l’élection présidentielle de 2020 a mis en lumière la confluence de facteurs néfastes pour notre démocratie : des querelles autour du cadre institutionnel (Constitution et Conseil constitutionnel), un manque de consensus politique, et des fractures profondes au sein de la société. Elle a montré que sans respect des règles et sans esprit de compromis, une élection peut à nouveau plonger le pays dans la tourmente. C’est un avertissement sérieux : on ne doit plus jamais prendre à la légère les préoccupations de l’opposition ni la colère citoyenne, au risque d’en payer le prix en vies humaines et en cohésion nationale.En somme, de 1990 à 2020, notre pays a expérimenté presque tous les écueils possibles en matière d’élections : transitions bâclées, modifications opportunistes des règles, exclusion de candidats majeurs, instrumentalisation des identités ethniques, fraudes ou suspicions de fraudes, institutions électorales partisanes, refus d’accepter la défaite, appels à la violence, désinformation, etc. Chaque fois, ces problèmes ont débouché sur des crises qui ont freiné le développement et entamé l’unité nationale. Il faut le dire clairement : plus jamais ça ! À l’approche de 2025, il est de notre devoir collectif de briser ce cycle infernal. L’élection à venir doit être celle de la maturité démocratique, de l’apaisement et de l’union retrouvée entre Ivoiriens.II. Les propositions de l’UHR pour une élection 2025 équitable et apaiséeFort de ces enseignements du passé, notre parti UHR formule une série de propositions concrètes pour garantir que l’élection présidentielle d’octobre 2025 se déroule dans la crédibilité, la paix et la cohésion sociale. Il s’agit de mesures préventives et correctives, touchant tous les aspects du processus électoral, afin que chaque acteur – institutions, gouvernement, opposition, candidats, forces de l’ordre, médias, citoyens – joue pleinement son rôle en faveur d’élections réussies. Voici nos dix propositions principales : Respect strict du calendrier constitutionnel : L’élection présidentielle doit se tenir impérativement à la date prévue par la Constitution, soit le 25 octobre 2025. Aucun report injustifié ou manœuvre dilatoire ne doit venir compromettre cette échéance. Le respect de la date légale est la première garantie contre les tensions inutiles – rappelons-nous que l’incertitude sur le calendrier ou les prolongations de mandat créent méfiance et suspicion.
Inclusion de tous les acteurs politiques éligibles : Toutes les candidatures éligibles et conformes à la loi doivent être acceptées, sans exclusion arbitraire. Plus jamais d’“ivoirité” instrumentalisée ou de prétexte fallacieux pour écarter un adversaire ! Chaque Ivoirienne et Ivoirien qui remplit les conditions constitutionnelles pour se présenter doit pouvoir le faire librement. Cela garantira que le choix offert au peuple soit large et légitime. L’UHR insiste : la compétition électorale doit être ouverte à tous les courants politiques significatifs, afin d’éviter frustrations et sentiments d’injustice qui mènent au boycott ou à la violence.
Transparence et crédibilité des organes électoraux : La Commission Électorale Indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel ont une responsabilité historique pour 2025. Ils doivent garantir un processus impartial et transparent de bout en bout. Concrètement, cela signifie une composition équilibrée de la CEI, des opérations de vote sécurisées et surveillées, et la proclamation des résultats dans les délais prescrits par la loi et de manière totalement neutre. Plus aucune opacité dans le comptage des voix ne sera tolérée. Les résultats provisoires doivent être annoncés publiquement par la CEI en toute clarté, et le Conseil constitutionnel doit exercer son rôle de validation finale dans la transparence, sans parti pris. La confiance du peuple envers ces institutions en dépend.
Sécurité électorale assurée par des forces de l’ordre impartiales : La prévention des violences est un pilier incontournable d’une élection apaisée. Nous proposons que les forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, armée) soient particulièrement formées et déployées pour sécuriser tout le processus électoral, dans la plus stricte neutralité. Il faut éviter tout comportement partisan des forces de l’ordre. Leur mission sera de protéger tous les citoyens, tous les candidats et tous les bureaux de vote sans discrimination, et de réagir avec professionnalisme à la moindre tentative de trouble. Aucune force parallèle ou milice d’aucun parti ne doit être tolérée. La sécurité du vote est un bien public, elle doit être assurée exclusivement par l’État, de manière républicaine et impartiale.Équité financière et engagement des candidats : Pour garantir l’égalité des chances, l’UHR préconise d’octroyer à chaque candidat retenu un financement public de campagne équitable (aide financière ou accès équitable aux médias d’État, par exemple). En contrepartie, chaque candidat devrait signer un engagement solennel à respecter le verdict des urnes. Cela implique d’accepter les résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel, et en cas de contestation, de recourir uniquement aux voies légales (dépôts de recours devant les juridictions compétentes, dans les délais fixés par la loi électorale). De plus, tous les candidats – ainsi que leurs partis et soutiens – doivent s’engager à appeler leurs partisans au calme et à l’acceptation du résultat quel qu’il soit. La compétition électorale n’est pas une guerre : ce n’est pas la victoire d’un camp contre un autre, c’est la démocratie qui gagne si le processus est accepté de tous. Nous demandons donc un pacte de responsabilité de la part des candidats : pas de violences, pas d’incitation à troubler l’ordre public, mais le fair-play républicain.Sensibilisation à la paix et à l’unité nationale : Avant même le démarrage de la campagne officielle, il est crucial de préparer les esprits à des élections apaisées. L’UHR propose que les leaders d’opinion – notamment les chefs traditionnels, les guides religieux, les organisations de la société civile, les artistes influents – s’engagent dans une vaste campagne de sensibilisation populaire. Ces acteurs respectés doivent porter des messages d’appel au calme, de tolérance, de respect mutuel et de cohésion sociale. Par leurs voix, il faut rappeler aux citoyens que l’adversaire politique n’est pas un ennemi, que les différends doivent se régler par le dialogue et les urnes, pas par la violence. Nous devons réapprendre à nos communautés que nous sommes tous frères et sœurs d’une même nation, la Côte d’Ivoire, unie dans sa diversité. « Nous n’avons qu’un seul ennemi : la guerre, et une seule obsession : la paix, la paix des cœurs, la paix sociale » disait le Président Félix Houphouët-Boigny. Que ce message résonne dans chaque village et chaque quartier avant les élections !Engagement solennel du Chef de l’État en exercice : Le Président de la République en fonction, garant de la Constitution, doit montrer l’exemple et rassurer tout le monde. L’UHR recommande qu’avant l’ouverture de la campagne électorale, le Chef de l’État s’adresse officiellement à la Nation – dans un message télévisé par exemple – pour réaffirmer son attachement à des élections justes, transparentes et pacifiques. Il devra garantir que toutes les mesures seront prises par le gouvernement pour une compétition équitable : neutralité de l’administration, sécurité de tous, liberté de campagne pour chaque candidat, etc. Ce geste d’apaisement venant du sommet de l’État aura un impact fort sur l’opinion et les acteurs politiques. De plus, nous suggérons que le Président annonce dès à présent son intention de convoquer, dans l’année qui suivra l’élection, une consultation nationale inclusive (impliquant toutes les forces politiques, les organisations de la société civile, les autorités traditionnelles, la jeunesse, etc.) afin de faire le bilan du processus électoral de 2025. L’objectif de cette consultation post-électorale sera de tirer ensemble les leçons de l’élection, de proposer d’éventuelles réformes structurelles (institutionnelles, juridiques) et d’adopter des mesures pour consolider durablement la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale. Un tel engagement prospectif montrerait que l’État ivoirien ne cherche pas seulement à gagner une élection, mais bien à renforcer la démocratie sur le long terme, quel que soit le vainqueur du jour.
Respect du verdict et retour à la vie normale dès le lendemain du scrutin : L’UHR en appelle au sens civique de tous. Le 26 octobre 2025 – lendemain du vote – ne doit pas être un jour de crise, mais un jour comme les autres dans une démocratie apaisée. Le peuple doit pouvoir vaquer librement à ses occupations au lendemain de l’élection, en toute sécurité. Nous demandons à tous les citoyens et à tous les acteurs politiques d’attendre calmement la proclamation des résultats officiels sans tomber dans la provocation ni la rumeur. Surtout, chacun devra accepter uniquement les résultats officiels et définitifs annoncés par le Conseil constitutionnel, qui est l’organe habilité à valider le scrutin. Il ne doit pas y avoir de “deuxième verdict” donné dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Si des contestations doivent avoir lieu, qu’elles se fassent dans la légalité, pas par des appels à manifester ou à la désobéissance. Le vrai gagnant d’une élection pacifique, c’est le peuple entier : ainsi, quel que soit le candidat victorieux, dès le lendemain du scrutin, tout le monde doit reprendre le cours normal de la vie, dans la concorde. Plus jamais de villes mortes ou de barricades après une élection chez nous ! La maturité démocratique, c’est aussi de savoir tourner sereinement la page d’un scrutin une fois le verdict tombé.
Responsabilité citoyenne des médias et de la presse : Nous exhortons les médias ivoiriens – radios, télévisions, presse écrite, sites internet, blogs, sans oublier les utilisateurs des réseaux sociaux – à adopter une attitude patriotique et professionnelle durant toute la période électorale. La liberté de la presse est un pilier de la démocratie, mais elle s’accompagne d’une responsabilité : celle de ne pas attiser les haines ni propager de fausses nouvelles. Concrètement, cela signifie que les journalistes et animateurs doivent vérifier leurs informations avant de les diffuser, donner la parole équitablement aux différentes parties, et refuser d’être les amplificateurs de messages de violence, d’insultes ethniques ou de consignes contraires à l’unité nationale. La presse doit informer, éclairer, analyser, certes, mais sans jamais devenir un outil de propagande de la division. Une information juste et équilibrée contribuera à rassurer la population et à maintenir un climat serein. Nous appelons également les autorités compétentes à veiller au respect de la déontologie journalistique et, le cas échéant, à sanctionner les dérapages graves (par la HAC – Haute Autorité de la Communication, par exemple), tout en préservant bien entendu la liberté d’expression. Chaque journaliste, chaque média doit se sentir investi d’une mission : préserver la cohésion nationale. Comme le dit un proverbe, “la parole est comme un œuf : une fois lâchée, elle peut se briser et causer des dégâts irréparables”. Mesdames et messieurs de la presse, gardez cela à l’esprit dans vos publications pendant cette période sensible.Responsabilité des candidats non retenus (candidats disqualifiés) : Enfin, l’UHR tient à souligner un point souvent négligé : le comportement des acteurs politiques dont la candidature n’aurait pas été validée par le Conseil constitutionnel. Il arrive, pour diverses raisons (casier judiciaire, non-conformité du dossier, etc.), que des personnalités politiques voient leur candidature rejetée. Dans le passé, certaines de ces figures écartées ont néanmoins mobilisé leurs partisans pour contester leur exclusion, parfois en dehors de tout cadre légal, contribuant ainsi à troubler le processus électoral (on se souvient par exemple d’appels à la résistance ou à la création d’organes parallèles de transition). Nous lançons donc un appel au sens républicain de tous les leaders politiques : si votre candidature est invalidée juridiquement, abstenez-vous de toute action pouvant nuire au bon déroulement du scrutin ou mettre en péril la sécurité et la paix publique. Même en étant non-candidat, on reste un leader d’opinion dont les paroles peuvent influencer la rue – pour le meilleur ou pour le pire. Nous demandons à ces leaders d’avoir la grandeur de mettre la Nation au-dessus de leur ambition personnelle : qu’ils acceptent le verdict des institutions sur leur éligibilité et qu’ils découragent fermement toute violence de la part de leurs sympathisants. Leur rôle, s’ils aiment vraiment la Côte d’Ivoire, sera d’appeler au calme et de continuer la lutte politique dans le respect des lois, par d’autres moyens que la candidature. En 2025, aucun acteur politique ne doit jeter de l’huile sur le feu parce qu’il n’est pas sur le bulletin de vote. Il en va de la stabilité du pays.Mesdames et Messieurs, chers compatriotes, l’Union des Houphouëtistes pour la République est convaincue que ces mesures, si elles sont adoptées et appliquées, permettront de faire de l’élection présidentielle d’octobre 2025 un succès démocratique retentissant. Notre pays a trop souffert de conflits électoraux pour répéter les mêmes erreurs. Il est temps de renouer avec l’esprit de tolérance et de fraternité légué par le Père de la Nation. Comme le disait si bien Félix Houphouët-Boigny : « La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement. » À l’UHR, nous faisons nôtre cette maxime. La paix doit se vivre et se pratiquer au quotidien, surtout pendant les périodes électorales qui sont des moments de vérité pour une Nation.Nous appelons tous les acteurs ivoiriens – le gouvernement, l’opposition, les institutions, la société civile, les chefs coutumiers, les jeunes, les femmes, les leaders d’opinion – à s’unir derrière un seul et même objectif : réussir ensemble une élection apaisée et crédible, dans l’intérêt supérieur du peuple. Au-delà des divergences partisanes, nous appartenons tous à la même famille nationale. Notre devise « Union – Discipline – Travail » doit nous guider : l’Union de tous les fils et filles de Côte d’Ivoire, la Discipline dans le respect des règles démocratiques et républicaines, le Travail acharné pour développer notre pays dans la stabilité.Que chacun, à son niveau, adopte le comportement de paix et de responsabilité qu’appelle de ses vœux la sagesse houphouëtiste. Nous refusons la fatalité de la violence politique. Oui, il est possible que l’élection de 2025 se passe bien, que le vaincu félicite le vainqueur, que la passation de pouvoir (si alternance il y a) se fasse dans la courtoisie républicaine, et que le pays continue d’avancer sans crise. Cela dépend de nous, de notre maturité et de notre amour pour la Côte d’Ivoire.L’UHR prend aujourd’hui l’engagement solennel de jouer pleinement sa partition pour une élection apaisée. En tant que parti de dialogue, de paix et de développement, nous serons vigilants et constructifs. Nous tendons la main à toutes les bonnes volontés pour qu’ensemble nous fassions mentir les prophètes de malheur. Plus jamais de sang versé pour une élection en Côte d’Ivoire ! Plus jamais de frères contre des frères pour des ambitions politiques ! Le temps est venu d’écrire une nouvelle page, exemplaire, de notre histoire démocratique.Je vous remercie de votre attention. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et chacun de ses enfants. Préservons la paix, car elle est le socle de tout développement. Et souvenons-nous, comme nous y invite notre guide Félix Houphouët-Boigny, que « le dialogue est l’arme des forts, non celle des faibles ». C’est par le dialogue, la confiance et l’unité que nous sortirons tous gagnants de l’élection de 2025.Que vive la démocratie ivoirienne dans la paix ! Que vive la Côte d’Ivoire, une et indivisible !
Document conférence de presse de l’UHR
Conférence de Presse de M. Touré Valy, président UHR/ Élection présidentielle d’Octobre 2025 - « Nous refusons que le peuple ivoirien continue d’être l’herbe foulée dans les luttes de pouvoir. » ( Document)
Publié le 4 juillet 2025
