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samedi 15 novembre 2025
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Dossier/Bâtir l’avenir et la souveraineté économique de la Côte d’Ivoire- Comment l’Etat et le patronat sculptent les champions nationaux

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Dossier/Bâtir l’avenir et la souveraineté économique de la Côte d’Ivoire- Comment l’Etat et le patronat sculptent les champions nationaux


Lentement, mais surement, l’Etat de Côte d’Ivoire de concert avec le secteur privé ivoirien est en train d’achever la construction de la première vague de ses champions nationaux. Propositions des chefs d’entreprises et du gouvernement. Dossier
L’expression peut prêter à confusion quand on l’entend pour la première fois. Un champion national peut faire penser au gagnant d’une compétition sportive nationale telle que le championnat de football ou de basketball. Mais ici, le contexte est différent. Ici, nous sommes dans  l’entrepreunariat. Un champion national est une entreprise choisie par l'État pour devenir le producteur ou prestataire dominant sur le marché national et entraver les concurrents étrangers sur ce marché.
En Côte d’Ivoire, le dossier est au centre des préoccupations du secteur privé : les grandes entreprises et les Petites été moyennes entreprises, (Pme). Depuis une décennie, elles  attendent beaucoup de l’Etat ivoirien, pourtant sensible à l’aboutissement de ce dossier. M. Ahmed Cissé, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire,(Cgeci), se fait l’ambassadeur du secteur privé ivoirien, chaque fois qu’il a l’occasion.
Des propositions fortes du patronat ivoirien
« Les Champions nationaux constituent de puissants leviers de développement et des piliers essentiels pour transformer en un essor davantage inclusif, la croissance économique forte que notre pays enregistre ces dernières années. Nous en sommes convaincus. Par leur ancrage local et leur vision long-termite, ces entreprises sont en effet les mieux positionnées pour créer des emplois de qualité et durables, développer des chaînes de valeur locales robustes, stimuler l'innovation et la montée en puissance de notre économie, contribuer significativement aux recettes fiscales de l'État. C’est la raison pour laquelle l’émergence et le développement de ces champions nationaux figurent parmi les priorités de notre organisation qui porte cette problématique depuis quelques années », plaide le patron des patrons ivoiriens, dans une note publiée dans les colonnes d’une revue interne du patronat Ivoirien.
Pour donner force à ses arguments  dans le  dossier devant l’exécutif ivoirien, bien avant, la Confédération générale des entreprises de Côted’Ivoire(Cgeci), avait en 2015, produit une sorte de « livre blanc » intitulé : « Construire et accélérer l’émergence des champions nationaux », a été préparé par la Cgeci avec la facilitation de Entrepreneurial solutions paternes ( Esp). Ce précieux bréviaire produit en Novembre 2015, qui  tient sur une trentaine de pages campe bien les attentes du secteur privé ivoirien. Dans le sommaire exécutif, l’on peut lire : « Un consensus fort existe autour de la nécessité de bâtir les champions nationaux dans les secteurs stratégiques de l’économie ivoirienne. Comme le démontrent les expériences des pays émergents tels que la Turquie, le Maroc et le Brésil. Les champions nationaux doivent être au cœur de l’émergence… »
Plus loin, il est écrit que dans le contexte de la Côte d’Ivoire, « un champion national, est une personne morale dont l’actionnariat et le centre de décision doivent être contrôlés par des ivoiriens. Ces entreprises doivent figurer parmi les cinq premiers de leur secteur d’activité et disposer d’une expérience démontrée dans leur domaine d’activité. Enfin, les champions nationaux doivent être des entreprises responsables disposant d’éthique et de gouvernance »
En concevant « construire et accélérer l’émergence des champions nationaux », l’objectif du patronat ivoirien, était d’avoir à contribuer à l’horizon 2020, à l’émergence de 65 champions nationaux. « Plus particulièrement, nous visons la présence de 15 champions nationaux disposant d’un chiffre d’affaires de plus de 25 milliards de Fcfa soit trois par secteur prioritaires de l’émergence d’au moins 50 champions nationaux disposant d’un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de Fcfa », précise les patrons ivoiriens dans ledit document. Ils mettent en lumière cinq grappes prioritaires du Programme national de développement,(Pnd) qui sont en quelque sorte des niches où doivent éclore nos champions. Citons : les Bâtiments et travaux publics( Btp), l’immobilier, les transports et la logistique, les services financiers, l’agriculture et l’industrie. Qui sont effectivement les cinq secteurs prioritaires autour desquels, la Cgeci a décidé d’articuler sa stratégie. Mais, pour y réussir, il faut une volonté politique affichée. Car, on ne peut construire de champions nationaux, en l’absence d’une volonté politique forte.
En Côte d’Ivoire, les opérateurs économiques aimant le goût du risque et qui ont au fil des années acquis une somme d’expériences dans leur secteur d’activité existent bien. L’Etat ivoirien aussi fait des efforts pour soutenir le secteur privé. Mais cela ne suffit pas pour l’éclosion des « Ali Dangoté et Tomy Mellu ivoiriens ». En parcourant le livret en question d’avant la pandémie de la Covid- 19, l’on se rend bien compte, que le secteur privé ivoirien attend bien quelque chose de l’Etat. L’attente depuis longue et dans cet environnement très mouvant des affaires, il y a eu des entrants et des sortants : Ils attendent toujours et beaucoup du coup de pouce de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Les recettes du gouvernement, de politiques et d’experts ivoiriens
Dans la mouvance de la campagne présidentielle de 2025, chaque candidats ou représentants de candidats, à la tribune « Face au patronat », eu sa dose de piqure sur le sujet. Avec un clin d’œil à la souveraineté économique et l’investissement direct étranger. Si d’autres préconisent la prédominance du contenu local ivoirien et la mise en place d’un fonds souverain (alimenté par les exportations du cacao, de l’anacarde et du pétrole), dans un environnement mondial où les plus forts mangent les plus faibles, l’ancien Premier ministre et ministre d’Etat conseiller à la Présidence de la République, Patrick Achi a dit : « Le Président Alassane Ouattara veut un secteur privé fort. Il va faire du privé un allié, un véritable complice. On ne peut pas tout faire sans le secteur privé. Il faut une cogestion, un co-financement, une co-responsabilité » (Voir encadré)
Mais avant cette déclaration, le gouvernement qui a dû retoucher sa copie à plusieurs reprises,  a  ouvert le jeu de la compétition aux Petites et moyennes entreprises et Petites et moyennes investissements, (Pme- Pmi). Du 03 au 07 Octobre 2022 a été marquée par des évènements majeurs dont, le lancement de l’appel à candidature du Programme économique pour l’innovation et la transformation des entreprises (PEPITE). Considéré comme l’un des programmes clés de la « Vision 2030 » du gouvernement ivoirien, pour le renforcement des chaînes de valeur domestiques. PEPITE s’inscrit dans la continuité des Plans de développement nationaux (Pnd), en mettant l’accent sur plusieurs « grappes » sectorielles, prioritaires pour accélérer la transformation productive du pays. Également, en attendant la publication des résultats, le Guichet unique de garantie des Pme- Pmi a reçu et traité plus de 2mille dossiers en moins d’un an et demi. « Des initiatives ont été prises en faveur des Pme, pour adresser la question. Notamment, l’appuis au développement des Pme qui est actuellement mis en œuvre, la création du Guichet unique pour le développement des entreprises et des Pme (GUDE) qui comprend essentiellement qui comprend deux grands volets : Recevoir les Pme, les aider à formaliser leurs plans de développement, les aider à avoir du personnel de qualité ou les former, la mise en place d’un fonds de garantie qui permet d’apporter aux Pme, les garanties nécessaires, pour obtenir un prêt bancaire. Cette institution de garantie a signé avec les banques locales commerciales des accords pour financer les projets. En 2025, en l’espace d’un an et demi, deux mille projets ont été financés. L’on note que c’est une stratégie qui marche. Dans les prochaines années, ça ne sera pas deux mille, mais 20 mille voire 50 mille projets qui seront financés. Cette initiative est fortement appuyée par les bailleurs de fonds qui y voient une certaine originalité, pour le développement des Pme ivoiriennes (60 à 70% entreprises). Il faut préciser que le développement des Pme est au cœur de notre stratégie et naturellement, toutes leurs conditions de survie de cette forme d’entreprises », a annoncé Patrick Achi, lors de l’émission « Face aux électeurs » Simples promesses de campagne ou du concret ? Des patrons de grandes entreprises et de Pme-Pmi, las d’attendre depuis une dizaine d’années, croient en l’aboutissement de ce dossier stratégique. L'attente dure et  il faudrait ni laisser la place au  doute. "En même temps est mieux" comme on le dit à Abidjan. 
Les chiffres du ministère ivoirien du Budget et des Finances, indiquent que l’embellie économique enregistrée par la Côte d’Ivoire au cours de ces dernières années a été principalement tirée par le secteur privé. De 2016 à 2021, il a contribué, en moyenne, à 4,7 points de croissance sur un taux moyen global de 6,2 points, soit 75,8% de contribution à la croissance du Produit intérieur brut (PIB). L’Etat donc, après la phase de sélection, doit y aller soit à travers un carnet de commande publique  bien  fourni  soit par aide financière ou fiscale.  Dans l'attente  de lendemain qui chantent,  un acteur majeur ivoirien  des Btp   un peu agacé  estime:  « Nous n’avons pas besoin d’un nouveau plan, mais d’un carnet de commandes. »

 
Bamba Mafoumgbé ,Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Légende photo : Ici des présidents de groupements, associations professionnelles et chambre consulaire avec un émissaire du gouvernement ivoirien
Encadré : Un échantillon de 850 entreprises a été arrêté dans 18 secteurs
Lors de la campagne présidentielle 2025, qui a pris fin le jeudi 23 Octobre 2025, en Côte d’Ivoire, les candidats ont profité des différentes tribunes, pour exposer leurs projets de société. Avec une place de choix à la maîtrise et la gestion de l’économie nationale par les nationaux. En principe, dans les prochaines semaines, le processus de sélection des champions nationaux aussi bien dans la catégorie que des Petites et moyennes entreprises (Pme), que dans la catégorie des grandes entreprises devrait s’accélérer. L’ancien Premier ministre Jérôme Patrick Achi qui connait bien le dossier, a donné l’assurance aux chefs d’entreprises, qui attendent beaucoup de l’Etat de Côte d’Ivoire sur le chantier de la création des champions nationaux. Qui ont de l’expertise et du talent à revendre pour faire de l’économie ivoirienne championne d’Afrique toute catégorie.
Dans ce sens, les choses devraient s’accélérer. Le ministre d’Etat Conseiller Patrick Achi sous le feu roulant des questions du patronat ivoirien  a dit : « On a parlé des champions nationaux. Une fois de plus, je ne souhaiterais pas qu’on entre dans la démagogie(…) C’est ce qui se fait dans tous les pays au monde. Ce n’est pas parce que la dimension des champions nationaux est une priorité pour nous, que l’Investissement direct étranger change. Il y a une bataille quotidienne pour attirer les Investissements directs étrangers. Chaque pays cherche à  attirer le maximum d’IDE sur son territoire. Il nous faut continuer à faire de telle sorte que l’environnement des affaires soit des plus attractifs »
L’évolution du dossier stratégique
« Le gouvernement a mis en place deux projets. Il y a celui que nous avons appelé le Projet PEPITE qui a pour objet de faire éclore et faire grandir les Pme dans des niches. Quand on les voyait on se rendait compte qu’elles pouvaient grandir et devenir de grandes entreprises. ( …). Il ne faudrait pas croire que les champions nationaux ce sont les grandes entreprises seulement. Le Premier ministre et le ministère de l’Economie dans le cadre d’un comité, a travaillé sur 700 entreprises qui sont aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays. Après une semaine de travail, ils ont arrêté la liste. Le second, c’est la catégorie des grandes entreprises. C’est-à dire vous qui êtes devant moi ce soir. Un échantillon de 850 entreprises a été arrêté dans 18 secteurs d’activités qui a été arrêté. Avec l’implication d’un cabinet extérieur. Aujourd’hui, ils sont arrivés aux dix premières de chacun des secteurs. Il est extrêmement important de ne pas se tromper. Car si vous trompez, ça devient plus cher. ( …). Moi je pense que nous sommes prêts et très rapidement les résultats devraient être publiés après la présidentielle. Il s’agit de s’engager ensemble et il n’y a pas d’autre alternative. »
L’Etat est obligé de faire avec les champions nationaux pour une Côte d’Ivoire qui gagne, dans un environnement compétitif et concurrentiel où de grands capitaines d’entreprises ivoiriennes devraient continuer d’émerger dans tous les secteurs stratégiques.

B. M

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