🇨🇮 PRÉSIDENTIELLE 2025

République de Côte d'Ivoire — 26 octobre 2025

📰 Actualités
M. OUATTARA Alassane
M. OUATTARA
Alassane
RHDP
Mme EHIVET Simone GBAGBO
Mme EHIVET
Simone GBAGBO
MGC
Mme LAGOU Adjoua Henriette
Mme LAGOU
Adjoua Henriette
GP-PAIX
M. BILLON Jean-Louis Eugène
M. BILLON
Jean-Louis Eugène
CODE
M. DON-MELLO Senin Ahoua Jacob
M. DON-MELLO
Senin Ahoua Jacob
Indépendant

Communiqué

Prix garanti bord champ (campagne 2025-2026): CACAO 2800 Fcfa / KgCAFE 1700 Fcfa / Kg

samedi 15 novembre 2025
sys bannière

Docteur Eddie Guipié, Enseignant-chercheur en Sciences politiques/Utilisation des Réseaux sociaux par les jeunes et mineurs – « Attention, vos publications vous engagent. ( ... )»

Facebook Twitter LINKEDIN
Docteur Eddie Guipié, Enseignant-chercheur en Sciences politiques/Utilisation des Réseaux sociaux par   les jeunes et mineurs – « Attention, vos publications vous engagent. ( ... )»

Les réseaux sociaux ne cessent d’impacter positivement ou négativement le quotidien des consommateurs dont les jeunes et les mineurs. Avec pour conséquences,  certaines dérives. Dans cette interview, le Docteur Eddie Guipié, enseignant-chercheur en Sciences politiques, explique, interpelle et prévient.

C’est quoi les Réseaux sociaux ?

Ce sont des plateformes qui sont liées par internet, soit avec un ordinateur ou un téléphone de dernière génération(un smartphone), qui permettent des interactions, des échanges de vidéo ou de photos de personnes qui entretiennent des relations sociales.

Ces réseaux- là, ont un impact sur la population ?

Bien entendu, puisqu’au départ, ces réseaux étaient des plateformes de retrouvailles. Elles permettent de retrouver des amis ou promotionnaires d’école, que vous avez perdus de vue et de garder des contacts avec ces personnes-là. Aussi, on en tire des profits entre différents adhérents qui y ont un centre d’intérêt qui concerne la vie culturelle, économique et politique.

Les réseaux sociaux un avantage pour les entreprises ?

Affirmatif. Puisque dans ce qu’on pourrait appeler le background des réseaux, il y a un espace de collectes des données qu’elles peuvent utiliser. Vous pouvez, vous inscrire continuellement. Les mineurs peuvent y accéder grâce à une fausse identité. Ce qui permet l’inscription d’un plus grand nombre. Avec la gratuité, il y a un plus grand nombre de personnes qui peuvent accéder auxdits réseaux pour inter agir. Par la suite, vous pouvez vous inscrire en donnant votre nom et prénoms, votre organisation, genre et votre âge par exemple.

Il y a de la publicité qui y transparait des fois et de voir votre profil et centre d’intérêts qui sont vendus aux entreprises. Ces dernières à qui ces données sont vendues ont ainsi la possibilité qu’axer leur politique marketing vers certains profiles dans une sorte de vase communicant.

Quid de l’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes et les mineurs ?

Ça dépend. A l’exclusion des mineurs qui fraudent pour s’inscrire sous de fausses identités, les réseaux sociaux sont devenus une double vie des jeunes et des mineurs. Pour eux, c’est tout à fait normal pour eux d’avoir un smartphone en main, et interagir directement. Il faut préciser qu’il y a des réseaux sociaux qui leur sont dédiés et liés aux questions de divertissements qui sont beaucoup rapides et qui vont faire l’économie des algorithmes. Pour les jeunes, il n’y a pas une vie qui se départie des réseaux sociaux.

Faut-il instaurer un « couvre-feu » sur les réseaux sociaux aux jeunes et aux mineurs ?

Je pense que s’ils sont majeurs, ça sera quand même compliqué. Pour moi, les Réseaux sociaux sont par définition inaccessibles aux mineurs. Un majeur a droit à ces plateformes. Il incombe aux parents d’éduquer leurs enfants dans ce sens afin qu’ils n’aient aucunement accès, à des plateformes qui ne leur sera pas tout à fait profitables. Je sais que c’est difficile. Dans certaines écoles, lorsque l’enfant dispose d’un smartphone, il y a des applications qui sont liées aux Réseaux sociaux ne serait-ce que pour échanger des informations sur la classe et les cours. Pour ma part, la responsabilité incombe aux parents qui n’ont pas à confier cela à quelqu’un d’autre. Pas d’accès au téléphone, pas d’accès smartphone.

Une question banale, Docteur Guipié est en face d’un jeune. Que pourriez-vous lui dire par rapport aux RS. ?

Je lui dirais que les réseaux sociaux sont interdits aux mineurs. Pour ceux qui sont jeunes, je leur dirais de faire attention à ce qu’ils publient. Quand vous êtes sur une plateforme, vous vous adressez à des millions de personnes. Les réseaux sociaux ne sont pas règlementés comme il se doit, je demanderais aux jeunes de ne pas trop exhiber  leur vie privée. ( …). Ils peuvent publier leurs centres d’intérêts (culture, la santé et le sport …).

Une fois publiée, votre parole, vos vidéos et photos ne vous appartiennent plus et cela de façon instantanée. C’est là le caractère volatil des réseaux desdits réseaux. Aussi, ils doivent veiller à ne pas porter atteinte à la vie privée d’autrui. Cela est très important.

Vous avez travaillé sur l’impact des réseaux sociaux sur la population ivoirienne. Pouvez-vous levez un coin de voile sur votre constat ?

La question mérite d’être plus affinée. Moi je travaille sur la vie politique. Les adultes et ce qu’on appelle en sociologie politique, la participation à la vie publique, dans un espace public comme les réseaux sociaux. Comme je le disais au départ, il s’agissait d’un espace de retrouvaille entre cercles d’amis. Mais, la donne a changé. Vous avez un Président comme Donald Trump qui a surpris tout le monde, en publiant sur ses comptes, ses opinions, ses prises de positions politiques et autres déclarations. Cela avait choqué au départ, mais, les gens ont fini par s’y habituer. Désormais on fait de la politique sur les réseaux sociaux. En Côte d’Ivoire, on essaie de voir quels sont les profils ? Les taux de participation à la vie politique (…)

Que dites-vous de la montée en puissance du phénomène des influenceurs ?

Ils sont sur les réseaux sociaux, bloggeurs et porteurs de messages qui pour la plupart du temps sont  liés à ce qu’on pourrait qualifier d’industrie du divertissement. Ce n’est pas forcément le cas. Ça peut être autre chose. Ils influencent un certain nombre de personnes qui sont abonnées à leurs pages. Ces influenceurs apparaissent pour ces abonnés comme des références de premiers choix.

Ces influenceurs vivent de cette activité en monétisant leur page et sont réénumérés en fonction du nombre de vues sur leurs pages. Ils sont très exposés sur les réseaux sociaux. Ce sont des cercles vicieux ou vertueux. En monétisant leurs pages, cela donne beaucoup plus de moyens aux influenceurs. C’est une économie de notre temps qu’on ne devrait pas négliger.
Il faudrait avoir de la retenue sur certaines informations dont ils n’ont souvent recoupé ?
Ça peut être le cas aussi. Ce sont des personnes qui se prononcent sur des problèmes socio-politiques. Ils sont aussi beaucoup informés. Ils se font beaucoup plus voir dans le domaine du divertissement. Ils peuvent être au tant prudents aux pulsions sociales et politiques. D’ailleurs vous voyez qu’à chaque fois qu’il y a un problème social, les politiques qui sont beaucoup muets, font souvent appel aux influenceurs que ce soit en Côte d’Ivoire ou au Cameroun par exemple. Ils portent la parole mais ils veillent souvent à les équilibrer. Toutefois, il faudrait qu’ils restent dans leurs champs d’expertise, pour ne franchir le pas dans un domaine qu’ils ne maitrisent pas.

La monétisation à outrance des Réseaux sociaux, n’est pas en train de les dévoyer de leur objet initial ?

Les Réseaux sociaux ont très vite évolué comme on l’avait dit plus haut. Passant d’une fonction lucide au départ, à autre chose. C’est- à dire, devenir une arène politique. La question de l’argent se pose avec acuité. Vous êtes populaires, vous êtes tentés de savoir si l’ensemble des personnes qui vous suit ne pouvez pas bénéficier d’eux. Donc la question de la monétisation, pour ma part, n’est pas antinomique et en déphasage. C’est une suite et une conséquence logique pour les personnes qui transforment leurs contenus qu’elles produisent en produits marchandables. C’est une nouvelle forme d’économie qui apparait sous nos yeux : l’économie numérique avec la possibilité pour certaines personnes de monétiser leurs comptes.

Peut-on considérer les réseaux sociaux comme des instruments de lutte contre la pauvreté ?

Dans l’absolue, pour le moment de je ne vois de cause à effet dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ce sont des choses qui sont individuelles et donc on ne peut en faire un programme de lutte contre la pauvreté. Ça peut aider certaines personnes de sortir de l’ornière. C’est certain ! Mais de là à être un programme de lutte contre la pauvreté, je ne pense pas.

Avez -vous à redire sur l’utilisation de ces plateformes- là par des cyberactivistes avec la propagation d’informations alarmantes surtout en période de crise ?

Les cyberactivistes sont des acteurs politiques qui sont sur les Réseaux sociaux et qui ont un public à alerter. Ils travaillent la plupart du temps en fonction de leur conviction politique. On peut les répertorier en trois types schématisés comme suit :Il y a ceux qui appartiennent à la société civile. Cette dernière est neutre comme on le souhaiterait. Les seconds sont proches du pouvoir en place et font la promotion des actes qu’il pose. Les troisièmes sont dans la dénonciation des actions menées par le régime en place. Ce sont des positions qui sont antagonistes et des clivages peuvent apparaitre entre eux.

Bien entendu, eu égard à la dématérialisation de l’espace des réseaux sociaux, ils peuvent dénoncer ou soutenir certaines positions, avec des excès qu’on peut connaitre, en prenant une certaine liberté avec les textes règlementaires.

Toujours est-il qu’il faudrait que dans ce nouveau métier, les gouvernants doivent mettre des balises ?

Oui ! Je sais qu’en Côte d’Ivoire, il y a une loi qui responsabilise la parole publique, une fois que vous avez dépassé un certain nombre d’abonnés (25 mille abonnés) cette loi donne une définition du profil des blogueurs et influenceurs. Donc ils sont pris en compte par cette loi. Par conséquents, ils devraient en tenir compte dans leurs propos.
Que dit cette charte des réseaux sociaux ?

A travers cette charte, les blogueurs et influenceurs de Côte d’Ivoire ont pris en engagement fort, conformément à la loi en vigueur : « Conforment à la loi n°2017-868 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la communication audiovisuelle, telle que modifiée par la loi n°2022-979 du 20 décembre 2022 susvisée, aux termes de laquelle la communication audiovisuelle est libre ; Considérant la loi n°2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse telle que modifiée par la loi n°2022-978 du 20 décembre 2022 ; Considérant toutefois que l’exercice des droits et libertés implique le respect des limites légales prévues ;Considérant la loi susvisée, qui énonce que la diffusion du contenu audiovisuel de tout site de blogueur, activiste ou influenceur disposant de 25.000 abonnés en ligne n’a pas le caractère de correspondance privée et est par conséquent soumise au respect des principes généraux de la communication audiovisuelle ; Fermement convaincus qu’il est essentiel de veiller au respect de la dignité de la personne humaine et de l’ordre public ; Faisons nôtre, les principes suivants :
Engagement envers l'intégrité et l'exactitude de l’information :
S’engager à fournir des informations exactes, vérifiées et objectives dans nos publications ; S’interdire la diffusion de fausses informations ou de rumeurs. Respect des droits et de la dignité d’autrui : Respecter la vie privée et la dignité des individus en évitant toute atteinte à leur honneur, leur réputation ou leur vie personnelle ; Eviter les propos grossiers et injurieux faisant référence au physique ; Eviter les discours haineux, diffamatoires, discriminatoires ou offensants fondés sur la race, l'ethnie, la religion, le genre, l'orientation sexuelle ou toute autre caractéristique protégée ( …) Pour ne citer que cet extrait » (Voir Charte des réseaux sociaux)

Bamba Mafoumgbé, Cette adresse courriel est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Légende photo : Docteur Eddie Guipié : « Les cyberactivistes sont des acteurs politiques qui sont sur les Réseaux sociaux et qui ont un public à alerter. »
Encadré : Ce que dit la Charte des réseaux sociaux

« NOUS, Activistes, Blogueurs et Influenceurs de Côte d’Ivoire, parties à la présente Charte : Considérant la loi n°2017-868 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la communication audiovisuelle, telle que modifiée par la loi n°2022-979 du 20 décembre 2022 susvisée, aux termes de laquelle la communication audiovisuelle est libre ;

Considérant la loi n°2017-867 du 27 décembre 2017 portant régime juridique de la presse telle que modifiée par la loi n°2022-978 du 20 décembre 2022 ;

Considérant toutefois que l’exercice des droits et libertés implique le respect des limites légales prévues ;

Considérant la loi susvisée, qui énonce que la diffusion du contenu audiovisuel de tout site de blogueur, activiste ou influenceur disposant de 25.000 abonnés en ligne n’a pas le caractère de correspondance privée et est par conséquent soumise au respect des principes généraux de la communication audiovisuelle ;

Fermement convaincus qu’il est essentiel de veiller au respect de la dignité de la personne humaine et de l’ordre public ;

Faisons nôtre, les principes suivants :

Engagement envers l'intégrité et l'exactitude de l’information :

S’engager à fournir des informations exactes, vérifiées et objectives dans nos publications ;

S’interdire la diffusion de fausses informations ou de rumeurs.

Respect des droits et de la dignité d’autrui :

Respecter la vie privée et la dignité des individus en évitant toute atteinte à leur honneur, leur réputation ou leur vie personnelle ;

Eviter les propos grossiers et injurieux faisant référence au physique ;

Eviter les discours haineux, diffamatoires, discriminatoires ou offensants fondés sur la race, l'ethnie, la religion, le genre, l'orientation sexuelle ou toute autre caractéristique protégée ;

Eviter la diffusion de propos appelant, à la xénophobie, au racisme, à la violence sous toutes ses formes, au sexisme et à la pédophilie.

Transparence dans les partenariats et les intérêts commerciaux :

Déclarer clairement les partenariats, les collaborations, les parrainages ou les intérêts commerciaux qui pourraient influencer notre contenu ;

Veiller à ce que les partenariats commerciaux ne compromettent pas l'intégrité de notre contenu et que les recommandations faites soient honnêtes et objectives.

Respect des droits d'auteur et de la propriété intellectuelle :

Respecter les droits d'auteur en obtenant les autorisations nécessaires avant d'utiliser ou de partager des contenus protégés par des droits d'auteur ;

Créditer correctement les sources d'information, les citations et les contenus réutilisés, conformément aux pratiques éthiques et légales.

Promotion du débat constructif et du dialogue ouvert :

Encourager le débat constructif, la diversité des opinions et le respect des différents points de vue ;

Eviter les attaques personnelles, les discours incitant à la violence ou à la haine, et promouvoir la discussion basée sur des arguments raisonnés.

Protection des données à caractère personnel :

Respecter la confidentialité des données personnelles des individus conformément aux lois et règlements en vigueur ;

Obtenir le consentement approprié lors de la collecte, de l'utilisation ou de la divulgation de données personnelles.

Responsabilité envers la société et l’environnement :

Promouvoir des valeurs sociales positives, telles que la tolérance, l'inclusion, la justice sociale et le respect de l'environnement ;

Contribuer activement à des initiatives bénéfiques pour la société, en utilisant notre influence pour sensibiliser aux problèmes sociaux et environnementaux.

En adhérant à cette Charte, Nous, Activistes, Blogueurs et Influenceurs en Côte d'Ivoire, nous engageons à respecter ces principes et à être des acteurs responsables et éthiques au sein du paysage médiatique.

 

Nous reconnaissons notre responsabilité dans la diffusion d'informations précises, l'encouragement du débat constructif et la promotion de valeurs positives au sein de la société.

Source : www.haca.ci

sys bannière