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vendredi 28 mars 2025
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Politique

Politique (375)

Les Mardis de Nk/Joutes électorales en Côte d’Ivoire - Choisir la sagesse plutôt que le vertige du chaos

lundi, 24 mars 2025 20:51 Written by

Introduction : Une terre d’espérance hantée par les fantômes du passé

Octobre 2025. Le calendrier électoral, semblable à un fleuve impétueux, approche de ses berges, faisant renaître les souvenirs douloureux enfouis dans la mémoire collective. Le peuple ivoirien, encore fragile, porte en lui les cicatrices des violences passées. De 1999 à 2020, chaque rendez-vous électoral s’est trop souvent transformé en tornade, laissant derrière elle tristesse, méfiance et division.

C’est dans cette atmosphère lourde que la Conférence des Évêques Catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI) lance un cri profond, tel le tam-tam du village qui résonne dans la nuit pour rappeler chacun à sa responsabilité. Une voix de sagesse appelant à une élection juste, transparente, inclusive et apaisée.


I. Le message des Évêques : La parole-vérité au cœur du village

1. Un cri du cœur face à l’idolâtrie du pouvoir

La CECCI interpelle le pays avec une parole vraie, rappelant le proverbe africain :

> « Lorsque l’éléphant lutte contre l’éléphant, c’est toujours l’herbe qui souffre. »


Les crises successives (1999, 2002, 2010, 2020) ont meurtri les populations. En pointant du doigt « l’idolâtrie politique », les Évêques dénoncent clairement ceux qui sacrifient le peuple sur l’autel d’intérêts éphémères, oubliant que le pouvoir est semblable à une ombre : il passe vite, mais les conséquences demeurent.

2. Une parole destinée à tous : Le dialogue sous l’arbre à palabre

La CECCI invite chaque acteur – gouvernants, partis politiques, jeunesse, forces de sécurité, médias, guides religieux – à s’asseoir sous l’arbre à palabre, lieu sacré du dialogue et de la vérité. Car, rappelle un autre proverbe :

> « Seul, on va vite ; ensemble, on va loin. »


La nation ivoirienne n’ira loin que si chacun fait preuve de responsabilité et privilégie l’unité plutôt que les divisions destructrices.


II. Les leçons d’un passé douloureux : Éviter de tomber dans les mêmes pièges

1. Des élections comme un champ miné

La Côte d’Ivoire, au fil des décennies, semble piégée dans un cycle infernal où les élections deviennent des feux de brousse que nul ne parvient à maîtriser.

1999 : Un vent violent renverse le régime.

2002 : Le pays se fend en deux, semblable à une calebasse brisée.

2010, 2020 : Les larmes coulent comme des rivières.


Le souvenir de ces périodes doit rester vivant, non pour nourrir la peur, mais pour guider vers la prudence.

2. Le peuple, otage d’une pièce théâtrale tragique

Les Évêques dénoncent cette prise en otage par des élites politiques qui considèrent trop souvent les citoyens comme spectateurs impuissants de leurs jeux de pouvoir.

Rappelons-nous ce proverbe ivoirien :

> « Quand deux buffles s'affrontent, ce sont les fourmis qui souffrent. »


Le peuple ivoirien ne mérite pas de payer le prix des ambitions personnelles et partisanes.


III. À la croisée des chemins : Planter les graines de la paix

1. Avant l’élection : Préparer une terre fertile

La CEI doit être comme un juge impartial, sans parti pris, ni faveur. Car, comme le dit la sagesse ivoirienne :

> « Le chasseur qui ne connaît pas la forêt perd son gibier. »


Une liste électorale juste est comme une semence saine ; sans elle, aucune récolte démocratique n’est possible.

Les discours haineux doivent disparaître. Le proverbe enseigne :

> « La parole est comme l’eau, une fois versée, elle ne se ramasse plus. »


2. Pendant l’élection : Garder le feu sans incendier la maison

Les forces de sécurité doivent se rappeler que leur mission est de protéger la maison commune, non de l’incendier.

Les médias, eux, doivent être des phares éclairant la nuit, non des torches qui embrasent tout sur leur passage.

Les citoyens et observateurs doivent être comme des veilleurs, attentifs et vigilants.


3. Après l’élection : Reconstruire ensemble après la pluie

Accepter le résultat, c’est comprendre que perdre une élection n’est pas perdre sa dignité. Rappelons-nous :

> « Celui qui accepte la défaite gagne la sagesse. »


Le dialogue inclusif est indispensable : comme le dit l’adage :

> « On ne construit pas une maison avec une seule main. »


IV. De la peur à l’espérance : Guérir la psychose sociale

Former les citoyens dès maintenant, c’est préparer l’esprit à l’avenir.

Des forums de dialogue réguliers sont nécessaires pour prévenir la violence. La sagesse dit :

> « C’est pendant la paix qu’on prépare la guerre. »


Une coalition nationale pour la paix doit réunir toutes les voix qui comptent : leaders religieux, artistes, enseignants. La diversité de voix est la plus belle musique de la paix.

La culture ivoirienne, ses contes, proverbes et alliances traditionnelles doivent être mobilisés pour retisser les liens sociaux.


V. Résonance spirituelle : La symphonie des voix religieuses

Les Évêques catholiques ne chantent pas seuls. Leur appel résonne avec celui des autres communautés religieuses, comme les instruments d’un même orchestre jouant la partition de la paix.

Face au silence complice qui nourrit les crises, il est urgent d’élever les voix de tous les leaders spirituels pour rappeler cette vérité universelle :

> « Dieu ne fait pas de différence entre ses enfants. »


Conclusion : Que la Côte d’Ivoire se lève comme un soleil nouveau

Octobre 2025 est un rendez-vous historique avec notre conscience collective.

Le message des Évêques est un flambeau éclairant le chemin vers la paix. Il ne condamne personne, mais interpelle tout le monde : gouvernants, opposants, citoyens, jeunes et anciens.

À ceux qui recherchent le pouvoir, rappelons que le pouvoir passe, mais la paix reste.

Aux citoyens, disons que le vote n’est pas une arme mais une responsabilité.

À la communauté internationale, affirmons que son rôle est d’accompagner, jamais d’imposer.

Ensemble, répondons à l’appel de la sagesse.

Que cette terre d’espérance retrouve son plus beau visage, celui d’une Côte d’Ivoire où l’unité triomphe enfin des tempêtes électorales.

> « Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle ! »
Que cette élection soit celle où notre peuple se relève, uni et réconcilié, pour éclairer de nouveau l’histoire des nations.

Norbert KOBENAN

Présidence marocaine du CPS- Consultations informelles avec les pays en transition politique

mercredi, 19 mars 2025 21:13 Written by

Le Maroc qui préside le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS ) de l’Union africaine (UA) pour le mois de mars, a convoqué mardi à Addis-Abeba, des consultations informelles avec le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Soudan.

« C’est avec un profond sens de responsabilité et un engagement sans faille en faveur de l’unité, de la paix, de la stabilité et du progrès de notre cher Continent que le Royaume du Maroc, en sa qualité de Président du CPS, a convoqué ces consultations informelles avec nos frères du Burkina Faso, du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Soudan », a souligné l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui présidait une réunion par visioconférence du CPS consacrée à ces consultations.

M. Arrouchi a rappelé que ces échanges s’inscrivent pleinement dans le cadre du mandat du CPS, tel que défini par son Protocole, en particulier son Article 8 aliéna 11, qui prévoit la tenue de consultations informelles avec les parties concernées par une situation qu’il examine, chaque fois que cela est requis.

En mettant en œuvre cette disposition clé du Protocole, “notre réunion vise à renforcer le dialogue avec les États en transition politique, à les écouter et à explorer ensemble les meilleures voies pour favoriser la stabilité, la paix et leur retour à l’ordre constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à leur pleine réintégration de notre organisation continentale”, a affirmé le diplomate marocain.

Ce cadre informel “nous offre, donc, l’opportunité d’aborder, en toute franchise et dans un esprit constructif, les défis et les attentes de ces pays frères, en tenant compte des réalités qui sont les leurs, leurs spécificités nationales et des dynamiques régionales dans lesquelles elles évoluent”, a mis en avant l’Ambassadeur.

Cette réunion se veut donc une étape essentielle pour renforcer le dialogue entre les pays en transition politique et les institutions de l’UA et identifier des pistes de convergence et renforcer la coopération interafricaine pour une paix et une stabilité durables, a ajouté M. Arrouchi.

“Notre action collective envers nos frères en transition doit être guidée par une approche multidimensionnelle, ancrée dans la coopération et la solidarité, afin d’identifier des solutions durables et adaptées aux contextes spécifiques de chaque pays”, a souligné l’Ambassadeur, notant que “cette réunion marque une avancée significative vers des solutions concertées et durables au service de la paix, de la stabilité et du progrès en Afrique”.
Source : MAP EXPRESS

Les Mardis de NK/Le Silence Coupable et la Loi du Courage - Une Leçon pour Notre Temps

lundi, 17 mars 2025 20:17 Written by


Dans l’amphithéâtre d’un professeur de droit, une leçon éclate comme un coup de tonnerre, révélant une vérité que bien des consciences refusent d’affronter. Une injustice délibérément mise en scène, un silence pesant, puis un réveil brutal : tel un miroir tendu à la société, ce récit interroge nos lâchetés et nos renoncements face à l’inacceptable.

L’histoire est simple en apparence. Un étudiant, arbitrairement expulsé sous les regards de ses camarades, tente en vain de protester. Son exclusion est brutale, soudaine, illégitime. Et pourtant, personne ne bouge. Personne ne parle. Personne ne s’indigne. Ce n’est que lorsque le professeur retourne la question vers eux, que les langues se délient, que la raison se rappelle à eux. Oui, ils ont assisté à une injustice. Oui, ils ont gardé le silence. Et alors, vient l’interrogation qui dérange : à quoi servent les lois si ceux qui les connaissent le mieux choisissent de les taire ?

Le poison du silence : complice de l’injustice

La scène de cet amphithéâtre n’est pas qu’une simple illustration académique. Elle est un reflet fidèle de notre monde. Dans nos sociétés modernes, combien de fois détournons-nous les yeux face aux abus ? Combien de fois laissons-nous les plus vulnérables être écrasés par les puissants, murés dans une indifférence qui confine à la complicité ? Combien de fois préférons-nous le confort du silence à la tempête de l’engagement ?

Car c’est là le véritable drame : l’injustice ne triomphe pas par la force de ceux qui l’imposent, mais par la lâcheté de ceux qui la tolèrent. Elle se nourrit de notre immobilisme, grandit dans nos hésitations et prospère sur nos renoncements. À quoi servent les lois si elles ne sont que des textes sans porteurs ? À quoi bon proclamer les droits si personne n’a le courage de les revendiquer ?

Quand la justice devient un combat personnel

Le professeur, dans sa mise en scène magistrale, ne se contente pas de dénoncer un fait. Il impose un choix. Car la justice n’est pas une théorie abstraite, elle est une responsabilité quotidienne. Elle ne réside pas seulement dans les tribunaux, mais dans chaque prise de parole, dans chaque dénonciation du mal, dans chaque acte de résistance face à l’oppression.

Notre époque est marquée par des injustices criantes : la corruption qui gangrène les institutions, les inégalités sociales qui se creusent, les minorités écrasées par l’indifférence générale. Loin d’être de simples spectateurs, nous sommes tous appelés à être les gardiens de la justice, à briser le silence complice, à refuser la peur comme mode de gouvernance. Car comme le dit un proverbe africain : « L’injustice qui frappe ton voisin est une ombre qui s’approche de ta porte. »

L’humanité n’est pas négociable

Le professeur termine sa leçon par une phrase lourde de sens : « L’humanité n’est pas négociable. » Ces mots résonnent comme un avertissement et un appel. Si nous cessons de défendre l’humain, nous cessons d’être humains. Si nous laissons l’oppression se banaliser, elle finira par nous engloutir tous.

Il ne suffit pas de connaître les lois, il faut les porter avec courage. Il ne suffit pas de déplorer l’injustice, il faut la combattre avec détermination. Et il ne suffit pas de regretter nos silences, il faut apprendre à parler tant que la vérité a encore une voix.

L’étudiant expulsé est revenu. Mais combien d’autres, dans le monde réel, ne reviendront jamais ? Combien d’innocents restent à la porte de nos consciences, attendant que quelqu’un ose s’indigner ? L’histoire ne se souvient pas de ceux qui se sont tus. Elle célèbre ceux qui ont eu le courage de parler.

Alors, à la lumière de cette leçon, posons-nous cette question : quand l’injustice se présentera à notre porte, resterons-nous spectateurs ou deviendrons-nous la voix qui ose dire non ?

Norbert KOBENAN

Côte d’Ivoire/"Sous l’ombre de la sagesse- Ne coupons pas l’arbre de notre avenir" ( contribution)

lundi, 17 mars 2025 09:54 Written by

Côte d’Ivoire/"Sous l’ombre de la sagesse- Ne coupons pas l’arbre de notre avenir"


Quand l’arbre que l’on veut abattre devient notre refuge

Dans un contexte marqué par des tensions sociales et politiques récurrentes, l’histoire de cet homme qui, après avoir tenté d’abattre un arbre, s’endort sous son ombre par épuisement, nous interpelle. Cette allégorie, riche en enseignements, nous rappelle une vérité fondamentale : on ne détruit pas ce qui nous protège.

En Côte d’Ivoire, où les enjeux de stabilité et de développement sont cruciaux, cette leçon s’adresse à nous tous – citoyens, leaders politiques, société civile, médias – car elle met en lumière les risques que nous courons si nous laissons la division et la précipitation guider nos actions.


Des leçons de sagesse pour la paix et le vivre-ensemble

Dans la vie en société, il est tentant de remettre en cause ce qui existe, de critiquer les institutions ou de chercher à remplacer ceux qui nous dirigent. Pourtant, la vraie question est la suivante : avons-nous bien mesuré les conséquences de nos actes ? L’homme de l’histoire a voulu couper l’arbre, sans se rendre compte qu’il en aurait bientôt besoin pour se reposer.

1. Ne pas détruire ce qui nous unit

La Côte d’Ivoire a construit au fil des décennies des institutions, une stabilité économique et un cadre social qui, bien que perfectibles, constituent notre socle commun. Remettre tout en cause sans discernement, par des actions irréfléchies, c’est risquer de briser les piliers de la nation et d’exposer le pays à des turbulences.

Le débat d’idées est nécessaire, la critique constructive est essentielle, mais l’appel à la haine, la désinformation et les manipulations politiciennes fragilisent la cohésion nationale. Nous devons réfléchir à nos paroles et à nos actes, car ils ont un impact durable sur l’unité nationale.

2. L’ingratitude et l’oubli du bienfait reçu

Trop souvent, nous oublions ce qui a été fait pour nous. Dans le jeu politique, comme dans la vie sociale, nous voyons des alliances se faire et se défaire, des figures politiques être acclamées un jour et décriées le lendemain. Or, aucun développement durable ne peut se construire dans l’ingratitude et l’instabilité.

Se battre pour ses idées, oui. Détruire ceux qui ont contribué à la construction du pays, non. Car les institutions, les dirigeants et les figures influentes d’hier, même critiquables, ont posé des jalons qui servent aujourd’hui à avancer. Le rejet systématique du passé empêche la consolidation de l’avenir.

3. Réfléchir avant d’agir : l’urgence de la responsabilité

L’homme qui a voulu couper l’arbre a agi sans penser aux conséquences. Aujourd’hui, certains choix et comportements mettent en péril la stabilité sociale et politique. Que ce soit dans les sphères politiques, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, l’emballement, la désinformation et les discours de haine peuvent créer des crises profondes.

La Côte d’Ivoire a déjà traversé des périodes sombres. Faut-il attendre d’être épuisés par la discorde pour chercher de l’ombre sous l’arbre de la réconciliation ? Il est encore temps d’adopter une posture responsable, de mesurer nos paroles et nos actes avant qu’ils ne deviennent des regrets collectifs.

Un appel à la responsabilité collective

Les leçons de cette allégorie doivent nous inspirer à faire des choix plus sages et plus réfléchis. La Côte d’Ivoire appartient à tous ses fils et filles, au-delà des clivages ethniques, politiques et sociaux. Il est impératif que chaque acteur – citoyens, autorités, médias, société civile – prenne conscience de son rôle dans la préservation de l’unité nationale.

À nos dirigeants : La gouvernance doit être guidée par la recherche du bien commun, loin des calculs politiciens qui divisent et opposent. L’histoire jugera ceux qui auront détruit, tout comme elle honorera ceux qui auront bâti dans l’intérêt de tous.

Aux citoyens : Évitons de propager des discours haineux ou des rumeurs infondées. La manipulation politique et les conflits d’intérêts ne doivent pas nous détourner de l’essentiel : une Côte d’Ivoire stable, pacifique et prospère.

Aux médias et aux influenceurs : La parole est une arme puissante. Utilisons-la pour éclairer, éduquer et rassembler, plutôt que pour attiser les tensions et exacerber les divisions. L’avenir du pays dépend en grande partie de la responsabilité des communicants.


Conclusion : Un avenir à protéger ensemble

Comme l’arbre de l’histoire, la Côte d’Ivoire est notre refuge commun. Certains voudraient le déraciner, pensant pouvoir s’en passer, mais la réalité finit toujours par rattraper ceux qui agissent sans discernement.

Préservons ce que nous avons construit, respectons nos différences, débattons avec intelligence, mais surtout, agissons avec responsabilité. Car demain, quand la fatigue des conflits et des tensions se fera sentir, c’est sous l’ombre de la paix et de la cohésion que nous chercherons refuge.

Ne coupons pas l’arbre qui nous protège. Construisons, consolidons et avançons ensemble. C’est à ce prix que la Côte d’Ivoire restera debout.


Norbert KOBENAN

France - États Francophones -Ruptures et Réinventions, vers un Partenariat d’Égalité ?"

jeudi, 13 mars 2025 21:52 Written by


« L’histoire des relations entre la France et ses anciennes colonies est un fleuve tumultueux où se mêlent courants de coopération et tourbillons de tensions. Aujourd’hui, face aux mutations géopolitiques et à l’émergence de nouveaux pôles d’influence, ces relations doivent être repensées pour s’inscrire dans un véritable partenariat équilibré. »

Introduction : Une Histoire Partagée, Une Relation Contestée

Depuis les indépendances des années 1960, la France a conservé des liens privilégiés avec ses anciennes colonies africaines. Ces relations, marquées par des accords de coopération et une forte empreinte culturelle, ont oscillé entre aides substantielles, dépendances économiques et tensions politiques croissantes. La montée des contestations, notamment dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) – Mali, Burkina Faso, Niger – pose aujourd’hui la question d’un renouveau des relations franco-africaines.

Quels ont été les acquis et les écueils de cette coopération ? Quelles alternatives s’offrent aux États francophones face à la réorganisation géopolitique du continent ? Quelles solutions pour une relation équilibrée et mutuellement bénéfique ?


I. Lumières des Relations : Une Coopération Plurielle et Structurée

1.1. Soutien Économique et Financier : Entre Opportunités et Dépendance

Depuis 1960, la France a accompagné le développement de ses partenaires africains à travers l’aide publique au développement (APD), la présence de grandes entreprises françaises (Total, Bolloré, Orange) et le soutien aux institutions monétaires, notamment la zone CFA.

En 2022, la France a octroyé plus de 10 milliards d’euros d’APD aux pays francophones d’Afrique, faisant d’elle le premier bailleur bilatéral de la région.

La Banque Mondiale et le FMI, sous forte influence française, ont également structuré les politiques économiques de nombreux États via les programmes d’ajustement structurel (PAS) dès les années 1980.


1.2. Coopération Éducative et Culturelle : Un Pilier Durable

La promotion du français via l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) renforce l’influence culturelle de la France en Afrique.

Des partenariats académiques avec des institutions comme Campus France facilitent l’accès des étudiants africains aux universités françaises, bien que la politique migratoire stricte limite aujourd’hui ces opportunités.


1.3. Sécurité et Défense : Une Présence Contestée

La France a historiquement joué le rôle de garant de la sécurité régionale, avec des interventions militaires marquantes :

Opération Serval (2013) et Barkhane (2014) contre le terrorisme au Sahel.

Accords de défense avec plusieurs États, permettant une présence militaire permanente (Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon).


Pourtant, cette présence militaire est aujourd’hui fortement critiquée par des populations et gouvernements dénonçant un néocolonialisme déguisé.


II. Zones d’Ombre : Critiques et Contestations Croissantes

2.1. Dépendance Économique et Franc CFA : Une Emprise Persistante ?

Le Franc CFA, arrimé à l’euro et garanti par le Trésor français, est perçu comme un outil de contrôle monétaire limitant la souveraineté des États africains.

Plusieurs pays (Bénin, Côte d’Ivoire) restent attachés au CFA, tandis que d’autres comme le Mali ont amorcé une réflexion sur une monnaie nationale.


2.2. Sentiments Antifrançais : Une Montée des Contestations

Depuis les années 2010, un rejet croissant de la France s’observe dans plusieurs pays francophones :

Manifestations anti-françaises au Mali, Burkina Faso, Niger, accompagnées d’un rejet de la présence militaire.

Accusations d’ingérence politique et d’un soutien supposé à certaines élites corrompues.

L’influence de nouvelles puissances (Russie, Chine, Turquie) redessine les alliances traditionnelles.


2.3. Immigration et Réactions en France

La migration subsaharienne vers la France est devenue un sujet politique majeur, avec une perception souvent négative alimentant des tensions sociales et politiques.

En 2023, la France a adopté des restrictions accrues sur les visas pour les ressortissants africains, renforçant le malaise diplomatique.


III. L’Avènement de l’AES : Une Réorganisation Géopolitique en Cours

Les pays du Mali, Burkina Faso et Niger, regroupés sous l’Alliance des États du Sahel (AES), ont choisi de rompre avec la France, tant sur le plan militaire qu’économique.

Changement d’alliances avec un rapprochement fort vers la Russie (Wagner) et la Chine.

Recherche de nouveaux modèles économiques plus indépendants des institutions occidentales.

Réaffirmation de la souveraineté face à toute ingérence extérieure.


L’AES constitue un symbole fort du rejet des anciens schémas coloniaux, mais son succès dépendra de sa capacité à proposer une alternative économique et sécuritaire crédible.


IV. Solutions Concertées : Quel Avenir pour la Coopération France-Afrique ?

4.1. Redéfinir les Partenariats sur une Base d’Égalité

Réformer la coopération économique, en favorisant l’industrialisation locale et l’indépendance monétaire.

Développer des relations bilatérales sans interférence politique, en mettant fin aux accords jugés déséquilibrés.


4.2. Moderniser les Relations Sécuritaires

Plutôt qu’une présence militaire permanente, la France pourrait favoriser le renforcement des armées locales.

Développer une coopération en matière de renseignement et d’équipements, plutôt qu’une intervention directe.


4.3. Construire une Diplomatie de Proximité

Écouter et comprendre les aspirations africaines, au lieu d’imposer des modèles exogènes.

Développer un dialogue intercontinental équitable, où les pays francophones africains sont de véritables partenaires et non des dépendants.


Conclusion : Vers un Nouveau Chapitre des Relations Franco-Africaines ?

Les relations entre la France et les États francophones sont à un tournant historique. L’heure n’est plus à la coopération paternaliste, mais à un partenariat repensé sur la base du respect mutuel, de l’indépendance et du pragmatisme. L’émergence de l’AES et la diversification des alliances africaines montrent que les schémas du passé sont révolus.

Pour que la France conserve une place dans le nouvel échiquier africain, elle devra réinventer son approche, en abandonnant l’ingérence et en proposant des solutions adaptées aux réalités africaines. Le futur des relations franco-africaines se jouera dans la capacité des deux parties à co-construire une coopération renouvelée, acceptée par tous et fondée sur un respect réciproque.


Norbert KOBENAN

Politique/ Perte de la nationalité française - Jean Louis Billon obtient son décret de libération

samedi, 08 mars 2025 20:19 Written by

Après plus de dix mois de procédure, le candidat déclaré à la présidentielle d'octobre 2025, Jean-Louis Eugène Billon, a obtenu le 7 mars 2025, son décret de libération de son allégeance française (perte de la nationalité française). Rapporte le site du quotidien pro-gouvernemental www.fratmat.info.
L’information est aussi confirmée par plusieurs sources proches du député de Dabakala, avec à la clé un extrait du décret en date du 07 Mars 2025, publié au journal officiel français portant la signature du Premier ministre Français François Bayrou. (Voir fac-scimilé).
Depuis le dernier trimestre 2024, Jean Louis Billon, par ailleurs cadre du Pdci Rda, a déclaré officiellement sa candidature à la prochaine présidentielle prévue en Côte d’Ivoire en Octobre 2025.
Contrairement à Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo qui ne sont toujours pas éligibles à ce jour, Jean-Louis Billon vient de rejoindre le cercle restreint des personnalités de l’opposition qui peuvent se présenter à l’élection présidentielle de 2025. Par ailleurs, l’affichage de la liste provisoire du dernier Rle est annoncé pour environ 10 jours.
Ayoko Mensah

Au panel du Rhdp - L’expérience de Ouattara racontée par Patrick Achi

samedi, 08 mars 2025 13:12 Written by

« Il faut faire un témoignage, de l'expérience que nous avons eue avec son excellence, M. Président Alassane Ouattara, au cours de la longue période pendant laquelle, ensemble, nous avons franchi un certain nombre d 'étapes. Nous avons mené un certain nombre de combats et il est évident qu'à la faveur de ces combats menés ensemble de jour comme de nuit, on apprend à mieux connaître l 'homme et on apprend à mieux connaître sa proximité et en fait ce que le grand public ne voit pas. Donc je ne suis pas ici pour dire ce que les autres vont dire tout à l 'heure. Je pense que les éminents  panelistes entreront  certainement dans le détail de toutes les actions que nous avons accomplies au cours de ces quinze dernières années, bien au -delà, et nous dirons certainement bien mieux que moi.

Je voudrais simplement m'attarder sur un point particulier, parce qu'également, j 'ai eu l 'opportunité en d 'autres circonstances de parler de l'homme sous d'autres angles. Je prendrai aujourd'hui un des angles sur lequel j 'ai appris à nous connaître ou peut -être on peut également moins nous connaître afin d 'éclairer l 'assistance sur la personnalité de ce grand homme.

 

 

 

Le président de la République théoriquement est supposé maîtriser un certain nombre de domaines qui font partie de la gestion de l 'État, qui touchent à la diplomatie aux relations internationales, qui touchent à l 'économie, développement donc et aux finances, qui touchent aux questions politiques et qui touchent aux questions de sécurité. Chaque jour au quotidien de votre mission vous fait face à un moment ou à un autre à des sujets qui portent sur ces questions importantes et de la façon dont vous êtes capable de les traiter avec brio dépend du succès auquel vous allez parvenir. Donc, comme je le disais, je me suis déjà exprimé sur les capacités du président de la République en matière de diplomatie et de relations internationales, en matière de l 'économie et de finances, en matière de politiques naturellement, ce sur lequel je me suis moins et on s 'attarde souvent moins, c 'est sur la question de sécurité de la défense.

 C 'est le taux d 'investissement qui dé termine donc également la croissance…

Et pourtant, on devrait reconnaître avec moi et les économistes le savent, le développement et la croissance d'un pays, donc le taux de croissance, c 'est bien sûr la productivité qu’'il a, sa croissance mais surtout le taux d 'investissement. C 'est le taux d 'investissement qui dé termine donc également la croissance et ce taux d 'investissement, il y a des investissements publics et des investissements privés. En général, les investissements publics ont fait en sorte qu 'ils soient le moins possible, parce que c 'est eux qui génèrent de la dette et qui donc on tienne beaucoup de contraintes pour l 'État. Par contre, on fait en sorte que l'investissement privé soit le plus important. Il peut représenter, vraiment plus de 75, 80 %. Je dirais de l'investissement global. Mais cet investissement privé là, il ne vient que lorsqu’ 'on se sent en sécurité et lorsqu’ 'on a de la visibilité. Donc le travail dont on parle, que le président Alassane a réalisé, il y a ce qu'on voit, ses infrastructures, sa santé, l 'éducation, toutes ces questions sur lesquelles on s 'attarde souvent. Mais ceux sur lesquelles on ne s'attarde pas et quelquefois lui prennent plus de temps, c'est ce qu'il a fait pour pouvoir ramener le pays à un niveau de sécurité normale, permettre d 'avoir une vie paisible au point où les gens ne s'en rendent plus compte. Alors qu'on a tous été ici à Abidjan, dans le pays, et vous vous saurez mieux ce qu'on a appris.

 La sécurité, c’est d’abord la santé

  La sécurité, c 'est comme la santé. Quand vous êtes en bonne santé, vous n 'avez pas conscience que c 'est la chose la plus importante et la plus précieuse. Et on s 'y attarde peu. Bien sûr, ajoutez à cela le fait que les forces de défense et de sécurité sont appelées la grande vieille. Mais eux ne parlent pas, je dirais, de ce qui est fait de ce côté -là. Mais on sait comment on est sortis du golf. On sait au moment où le président était investi, ce qui s 'est passé encore à Abidjan. On sait que les gens ne pouvaient pas sortir, il y avait des snipers ici et là, que la vie était menacée et que la sécurité était totale. On l'a dit tout à l'heure. Mais pendant que les populations attendent l'accès à l'hôpital, l'accès à l'électricité, l'accès à la nutrition, l'accès au développement, tout court. Vous savez que l 'investissement privé est ce qui va tirer de la croissance et que revenir à un niveau de sécurité et de paix, conforme à tout ce qui se trouve par le monde, est la voie par laquelle vous allez véritablement réussir. Donc c'est un travail quotidien, c 'est un travail de tous les jours. C'est un travail qui n'est pas visible et qui également exige des qualités.

Et ce qui fait l'unicité d'un personnage, c'est la multitude des capacités qu'on lui connaît lorsque surviennent les situations dans les différents domaines que j 'ai cités. Moi, sur ces questions-là, je n 'en savais pas grand -chose. Parfois la vérité, lorsque vous êtes ministre, ce ne sont pas des choses qui sont dans votre quotidien.

Ce sont des choses qui se passent dans un cercle qui en général est un peu au-dessus de vous et vous n'en voyez que les résultats. J 'ai eu le privilège d'accéder, je dirais, à ce niveau, à ce cercle et donc, j 'ai bien sûr vu un certain nombre de choses sur lesquelles je dirais quelques mots, mais qui me semblent importants.

On parle de beaucoup  d'économie et développement de ceci et de cela en oubliant qu 'on a pris un pays qui avait d 'abord des problèmes de sécurité et qu 'en même temps qu 'il fallait développer le pays, il fallait s 'assurer que le pays reste en sécurité et qu 'à quelques fois on a consacré plus d 'argent et plus de temps à la sécurité qu'aux questions de développement parce que l 'un sans l 'autre, on n 'y arrivait pas.

Et les années qui ont suivi la crise, vous savez qu 'on était dans la peur permanente, que des gens reviennent, que la crise recommence, donc les gens n'étaient toujours pas très rassurés. Chaque fin de l'année, on passait la fin de l'année avec quelques difficultés.

Aujourd'hui, vous ne faites même plus attention à ça. Vous allez du nord au sud, de l'est à l'ouest, vous traversez à biens, à pied ou nus, peu importe. Ce n'est pas normal. Surtout qu 'on est dans un contexte et dans une région où vous voyez bien que c 'est un sujet de préoccupation majeure.

Il s'est trouvé que la Côte d 'Ivoire a traversé des moments difficiles, mais on a connu particulièrement un certain nombre de crises parce que de maintenir un pays en  paix, une chose, mais gérer les crises.  C 'est ça qui est un sujet de délit. Vous pouvez être un très bon diplomate, une crise vous emporte. Vous êtes un très bon économiste, une crise vous emporte. Vous pouvez être un très bon politicien, une crise vous emporte.

Donc, si vous considérez que la crise est un sujet secondaire, il n 'y a pas de développement parce qu 'un matin vous vous levez, vous n'êtes plus sur le fauteuil vous êtes assis. Mais je ne vois pas les crises que vous gérez tous les jours et toutes les nuits. Il ne voit que ce qui est visible à l 'œil nu. Et pourtant, ça requiert de la qualité, beaucoup de qualité, et ça requiert des efforts, ça requiert des ressources. On a connu la crise terroriste à Bassam. On a connu la crise militaire interne. On a connu la crise de COVID. On a connu la crise des 49 soldats. Ça, ce sont des crises que vous avez vues. Mais chaque jour, ce que vous ne voyez pas, pendant que vous dormez tranquille, paisiblement (…)  il y a des crises.  Certaines sont gérées sans qu'on ne vous le dise. Et chacune de ces crises peut détruire tout ce que vous avez fait depuis 2011. Donc, il se lève, il va au conseil des ministres qu 'il parle, etc., quelquefois, vous voyez, il se lève, il sort. Ça, c 'est la question qui vous intéresse, vous les économies, cette réconciliation sécuritaire, souvent pour lequel, dans l 'université, il faut décider.

Alors, il a mis en place, effectivement, moi, je l 'avais vu parce que je n'y assisterais pas, je n'y allais pas droit, ce qu 'on appelle le Conseil National de sécurité. Il avait deux projets, le Conseil National de sécurité et le Conseil National de politique économique pour gérer ces deux aspects clics. Mais, d 'abord, c 'est le Conseil National de sécurité qui a été mis en place, puisque c'était le sujet le plus préoccupant au moment où on sortait de la crise tout fait pour ne pas y revenir. (…)   

Et puis, en cas de besoin, les personnes qu 'il faut  pour pouvoir discuter d'un certain nombre de sujets. Et tous ces sujets, toutes ces crises ont été négociées là. Je me souviendrai, je retiendrai juste une seule, parce qu 'on ne peut pas rentrer dans ce détail- là. C 'est la crise de 49 soldats. Qu'est-ce qu'il n'y a pas eu? Parce qu 'à ce point- là, dans  le  CNS, vous découvrez effectivement le président de la République, pas dans son image du Conseil des ministres, mais dans son image de force, chef de force d'armée, de défense et de sécurité. Et là, vous vous rendez compte de quelqu'un qui écoute, parce que ce n'est pas votre sujet naturel, vous n'avez pas de formation militaire.

Si vous ne l'écoutez pas, vous êtes perdu. Dans un contexte où le débat est ouvert, vous êtes obligés de laisser des gens parler, parce que s’ils ont peur qu'ils ne parlent pas, vous ne sortez pas de la crise. Vous êtes obligé de faire des analyses ensemble pour pouvoir essayer de trouver des solutions. Et vous êtes obligés, bien sûr, à devenir un sort de décider. Parce que quand on a fini de faire tous ces débats-là, on ne rentre pas dormir. Il faut décider les gens qui sont là, qui sont des forces de sécurité, attendez -vous que le chef décide.   Mais qu'est-ce qu'on n 'a pas entendu sur cette crise ? Des majorités. Je ne vous dirais pas si j'étais dedans ou pas. Non, ça, on ne peut pas laisser comme ça.

Il faut attaquer, c 'est trop facile. On est comme ça. Le monsieur écoutait seulement. On ne serait pas là où on est    aujourd'hui. Chaque fois, il nous disait de nous calmer. Mais quand la réunion finit et que lui va, il continue la réunion là-bas. Il appelle ses relations internationales, la nuit à peine, il y'a des envoyés qui vont. Vous vous dormez.  Vous venez au conseil des ministres. Vous êtes au temps du conseil des ministres. Je suis ministre. (…)  Ecoutez, pendant que vous avez cette joie de vivre, quelqu'un ne dort pas. Et ce temps, on ne dort pas. Ce temps pour nous à consacrer de veille et d’ambiance. On nous voit qu'on a des cérémonies officielles, en train de faire des discours d 'inauguration.  On peut faire ça parce que la sécurité et la paix sont maintenues. Et cette charge de travail du président, ce souci, majeur, on ne le connaît pas. Non, c 'est seulement lui. Vous ne pouvez pas partager ça avec quelqu 'un. Ils vont regarder vos figures serrées. Vous ne pouvez pas dire pourquoi.

 Vous dites des choses derrière les crises. Vous ne savez pas pourquoi. Ils vivent dans un autre monde. Et pour tout un pays, on a tous été dans ce pays, hein. Au cours des 30 dernières années, on a vu des choses se passer. On a vu ces crises se gérer. On a vu des crises emporter.  Je parle d 'un précédant. Mais vous qui me regardez, vous savez ce que vous avez vu là -bas. On avait chacun trois portefeuilles ministériels. Donc, la crise du golf, il fallait la gérer. Mais toutes les crises subséquentes, visibles, mais beaucoup non visibles, ont pris beaucoup de temps au chef d 'État. Beaucoup de temps. Et je voudrais que, nous, on fasse un ban d 'applaudissements. Le remercier pour ce qu 'il fait au quotidien, pour le sacrifice que cela constitue, sans qu’aucun de vous ne le sache. Et sans qu 'il ait  besoin de le dire. Quelqu 'un voit ça, te gratte, tu en veux le dire, mais tu ne peux pas. Et pourtant, tu as cette lourde chasse, ces grandes peines que tu portes en toi et que tu dois amener. Et je crois que ce sont les résultats qui parlent plus que les discours. Et honnêtement, quand vous voyez ce qui se passe dans le monde, quand vous voyez ce qui se passe dans notre pays, dans notre sous-région, et que vous voyez, d 'où on vient, je ne sais pas si véritablement la meilleure qualité du président qu 'il faut lui reconnaître. C 'est celui de sa formation initiale, économiste et manager, ou acteur, majeur, je dirais, de la sécurité et de la défense. Donc, je dirais qu 'on rajoute ce pan à toutes les qualités qu 'on a citées et qu'on connaît.

Qu’on lui sache gré, parce que quand on dit que la fonction, c'est un sacerdoce, c'est un don de soi. C'est que vous travaillez avec les autres dans la journée et la nuit, on peut vous réveiller à n 'importe quelle heure du matin. Parce que quand une crise survient, il n 'y a pas d’heure et vous devez être prêts. Il a fait preuve, dans ce Conseil national de sécurité, d 'un niveau de professionnalisme qu 'en dehors du privé, je n 'ai jamais vu au niveau du sommet de l'Etat. Et diantre, j 'en ai quand même, j 'ai quelques kilomètres, suivez mon regard, d'une rigueur sans faille, mais en même temps d 'une grande humilité d 'écoute et d 'un sens de leadership et de la décision. Ces qualités -là sont celles, véritablement, que je pense, à mon avis, sont parmi les plus importantes. Même si, c 'est même qu 'il l'applique ailleurs pour réussir, je voudrais quand même que cette hommage -là, pendant qu 'on décrit toutes les réussites économiques, ne soit pas à passer sous silence. Parce que c 'est ce qui vous donne le plus de soucis, c 'est ce qui vous empêche de dormir, c 'est ce qui appelle de vous les meilleures qualités au monde et pour conclure, bien sûr, pour ne pas être trop long. En disant que, souvent, on prend la mesure d'un grand homme au jour quand il n'est pas là, mais de grâce.

Pendant que le Président est encore là, pendant qu'il est avec nous, faisons en sorte de lui rendre au centuple ce qu'il nous donne chaque jour de son temps, de son savoir, de son sacrifice.

 

Prions tous pour que Dieu lui donne santé et longue vie

Prions tous pour que Dieu lui donne santé et longue vie afin que le pays puisse connaître cette période de prospérité et nous puissions, un jour, rendre aux jeunes générations un pays meilleur que nous l 'avons reçu nous -mêmes des générations antérieures. Je vous remercie. »

 Retranscrit par la rédaction

 

 

Côte d'Ivoire : Quand la Jambe et la Cuisse Refusent de se Détester – Une Allégorie de l’Unité et de la Sagesse Sociale(contribution)

jeudi, 27 février 2025 05:46 Written by

Introduction : Une Nation, Un Corps, Un Destin

La société ivoirienne, à l’image du corps humain, est un ensemble d’organes interdépendants. Peut-on imaginer la jambe et la cuisse se détester ? Une telle absurdité ne pourrait que mener à l’effondrement de l’ensemble du corps. De la même manière, une nation dont les membres s’opposent en permanence se condamne elle-même à la paralysie et à l’implosion.

À l’aube de nouvelles échéances électorales et dans un climat marqué par des tensions sociales et politiques récurrentes, il devient urgent d’interroger la nature même de nos relations. Sommes-nous en train de nous construire ensemble ou nous acheminons-nous vers une autodestruction collective ? En s’appuyant sur des métaphores, des proverbes et la sagesse ancestrale, cet article propose une réflexion sur la nécessité de la cohésion sociale en Côte d'Ivoire.


I. La Fracture Sociale : Une Autodestruction Inconsciente

Dans une société où les divisions ethniques, politiques et sociales s’exacerbent, nous assistons à une scène paradoxale : des membres d’un même corps s’opposent et se blessent mutuellement. Mais que vaut une jambe si la cuisse est brisée ? Que vaut une main si le bras refuse de la soutenir ?

1. La Trahison de l’Espoir : Le Vol le Plus Cruel

"Ne faites aucune promesse que vous ne puissiez tenir ! La pire chose qu’on puisse voler à quelqu’un, ce ne sont pas ses biens, mais son Espoir !"

En Côte d’Ivoire, les promesses non tenues par les élites politiques et économiques ont engendré une profonde crise de confiance. Chaque parole en l’air, chaque illusion brisée creuse davantage le fossé entre gouvernants et gouvernés. Pourtant, la philosophie africaine enseigne que "celui qui ment pour obtenir le pouvoir creuse la tombe de sa propre crédibilité." La confiance est une denrée précieuse qui, une fois perdue, ne se récupère qu’au prix d’un effort immense.

2. La Culture de la Rancune : Un Poison pour l’Avenir

"Pourquoi garder rancune à un ennemi quand, tout au fond de lui-même, il regrette peut-être son geste ?"

Les conflits passés ont laissé des cicatrices profondes dans la société ivoirienne. Mais l’obsession de la vengeance et des représailles ne peut être une solution viable. L’histoire nous apprend que les rancunes non dépassées se transmettent de génération en génération, transformant chaque conflit en une guerre sans fin. La sagesse africaine enseigne que "l’eau ne reste pas dans le creux de la main ; de même, un cœur ne doit pas retenir la haine trop longtemps."


II. Les Clés de la Réconciliation : Quand le Corps Apprend à Guérir

Face à ces fractures, la Côte d’Ivoire doit réapprendre à panser ses plaies, en misant sur la sagesse sociale et la culture du pardon.

1. L’Art de Transformer un Ennemi en Allié

"Rendre de bons services à quelqu’un le rend honteux d'être ton ennemi ; ta grandeur d'esprit lui fera redouter l'idée de te blesser."

Dans la tradition ivoirienne, les alliances entre peuples ennemis étaient souvent scellées par un geste fort : offrir un bien précieux à l’ancien adversaire. Ce principe repose sur une vérité universelle : il est plus difficile de haïr quelqu’un qui nous a fait du bien. La Côte d’Ivoire ne pourra guérir de ses blessures qu’en mettant fin aux cycles de vengeance et en construisant des ponts plutôt que des murs.

2. L'Indépendance du Jugement : Refuser la Manipulation Collective

"Si tu détestes quelqu’un, déteste-le seul. Mais ne recrute pas des gens à le détester avec toi. Le faire, c'est de la sorcellerie."

Les manipulations politiques et sociales sont souvent à l’origine des divisions profondes. Certains leaders, au lieu de prêcher l’unité, entretiennent des antagonismes pour asseoir leur pouvoir. Or, comme le dit un proverbe baoulé : "Celui qui allume un feu pour brûler son voisin oublie que le vent peut souffler dans l’autre sens." La sagesse invite chaque individu à cultiver un esprit critique et à refuser de devenir un instrument de haine collective.


III. Un Modèle pour l’Avenir : La Côte d’Ivoire, un Corps qui Retrouve Son Harmonie

Si la Côte d’Ivoire veut avancer, elle doit réapprendre à fonctionner comme un corps unifié. Chaque citoyen, chaque leader, chaque communauté doit comprendre que la prospérité de l’un dépend de celle de l’autre.

1. La Joie comme Arme de Réconciliation

"N'oubliez pas de semer la joie dans les cœurs. Tout le monde y gagne."

La culture ivoirienne est riche en valeurs festives, en danses et en moments de partage. Pourquoi ne pas réhabiliter ces pratiques pour cimenter l’unité sociale ? Comme l’enseigne un proverbe akan : "Un peuple qui danse ensemble ne peut se faire la guerre." La joie et le bonheur partagés constituent des antidotes puissants contre la haine et la division.

2. La Côte d’Ivoire, Une Nation à Réinventer

Le corps ne peut fonctionner harmonieusement que si chaque organe joue son rôle sans chercher à dominer l’autre. Les élites doivent assumer leur responsabilité avec intégrité, la jeunesse doit refuser d’être instrumentalisée, et chaque citoyen doit cultiver un esprit de fraternité.

Le philosophe congolais Valentin-Yves Mudimbe écrivait : "Une nation ne se construit pas dans la peur et l’exclusion, mais dans la confiance et l’inclusion." Cette réflexion s’applique parfaitement à la Côte d’Ivoire. L’heure n’est plus aux clivages, mais à l’édification d’un projet commun, où chaque Ivoirien trouve sa place.


Conclusion : De la Jambe et de la Cuisse à la Nation Une et Indivisible

La Côte d’Ivoire, comme un corps humain, doit retrouver son équilibre. La jambe et la cuisse ne peuvent se détester, car elles ont besoin l’une de l’autre pour avancer. De même, aucune communauté ne peut prospérer sans l’autre.

Si la Côte d’Ivoire doit choisir entre la division et l’unité, entre la rancune et la réconciliation, entre la manipulation et la sagesse, le choix doit être celui de l’unité et de la paix. Il est temps d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire, non plus en termes d’oppositions et de conflits, mais avec les mots de la fraternité, du respect mutuel et de l’espérance.

Que chacun prenne conscience que la Côte d’Ivoire appartient à tous, et qu’elle ne pourra se bâtir que dans la communion de ses âmes et la force de ses valeurs ancestrales.

Norbert KOBENAN

Le Marigot Politique Ivoirien- Entre Réalité et Espoir d’un Renouveau( contribution)

lundi, 24 février 2025 09:31 Written by

Introduction : Un Marigot Troublé par les Vagues du Pouvoir

L’analogie du marigot politique ivoirien reflète à merveille la complexité des dynamiques de pouvoir en Côte d'Ivoire. Un marigot est un écosystème où cohabitent divers acteurs : crocodiles aux ambitions voraces, poissons silencieux qui suivent le courant, oiseaux de passage qui exploitent les ressources et grenouilles bruyantes qui croassent sans vraiment peser. Telle est la scène politique ivoirienne, où se croisent stratèges, opportunistes et éternels contestataires.

Mais au-delà des querelles de leadership, la vraie question est : jusqu’où ira ce cycle de tensions et de recompositions ? Si la politique ivoirienne semble toujours prise dans un engrenage de rivalités et d’ambitions contradictoires, n’est-il pas temps d’envisager une rupture positive ? Quelle alternative pour un État qui aspire à la paix et au progrès ?


I. Le Marigot Politique Ivoirien : Un Cycle Perpétuel de Confrontations

1. La Politique comme un Jeu de Stratégie et de Survie

Le marigot est le terrain de tous les jeux de pouvoir. En Côte d’Ivoire, les batailles politiques ressemblent souvent à une partie d’échecs grandeur nature, où chaque coup est soigneusement calculé pour assurer son propre positionnement, quitte à sacrifier des pions.

? Le vieux crocodile, sage et puissant, préfère dominer dans l’ombre, attendant son heure pour frapper au moment opportun.
? Les jeunes caïmans, avides de reconnaissance, tentent de se frayer un chemin vers le sommet, souvent avec brutalité.
? Les poissons silencieux suivent la vague, espérant ne pas être dévorés.

Cette situation crée un environnement où la loyauté est souvent éphémère, et où les alliances se font et se défont au gré des opportunités. Comme le dit un proverbe ivoirien : "Le caïman qui traverse le marigot avec un autre finit souvent par le manger." Ainsi, le pouvoir devient une lutte sans fin, où les principes s’effacent devant la quête effrénée de suprématie.

2. Une Opposition Fragmentée et des Acteurs sans Vision Commune

Si le pouvoir est habité par des crocodiles stratèges, l’opposition, elle, ressemble à une meute de lions qui peine à chasser ensemble. Chaque chef veut être le roi du territoire, chaque camp cherche à s’imposer sans accepter de compromis.

Le marigot politique est ainsi une arène où la confrontation prend souvent le pas sur la réflexion collective. Pourtant, "un oiseau seul ne fait pas la saison", dit un adage africain. L’opposition ivoirienne, si elle aspire réellement au changement, devrait abandonner les divisions internes et proposer une alternative claire, viable et cohérente, au lieu de se perdre dans des querelles intestines.


II. Quels Enjeux pour l’Avenir ? Sortir du Marigot ou S’y Enliser ?

1. L’Éternelle Question de la Confiance Perdue

Un proverbe baoulé dit : "Celui qui a été piqué par un serpent craint même une liane." Ce proverbe illustre bien la méfiance généralisée du peuple envers la classe politique. Entre promesses non tenues, manipulations médiatiques et revirements spectaculaires, les Ivoiriens se demandent encore en qui placer leur confiance.

Cette crise de confiance se manifeste par :

Un abstentionnisme croissant lors des scrutins, preuve du désenchantement de la population.

Une jeunesse sceptique vis-à-vis du jeu politique, qui se détourne des urnes au profit de l’exil ou du repli communautaire.

Des populations divisées par des discours identitaires, souvent attisés par des acteurs politiques en quête de soutien électoral.


Le défi majeur pour la Côte d’Ivoire sera donc de restaurer un pacte de confiance entre gouvernants et gouvernés, afin d’éviter que la politique ne soit plus perçue comme un simple instrument de conquête et de conservation du pouvoir.

2. La Jeunesse : Une Force Politique en Sommeil ?

Si les crocodiles occupent le marigot, les jeunes sont souvent relégués au rôle de spectateurs passifs ou de bras armés d’intérêts politiciens. Pourtant, la majorité des Ivoiriens a moins de 35 ans. L’avenir politique du pays repose donc sur cette génération qui, pour l’instant, semble hésitante à entrer pleinement dans le jeu.

Un proverbe sénoufo rappelle : "L’arbre que l’on ne redresse pas jeune poussera de travers."
➡ Comment canaliser l’énergie de la jeunesse vers une participation active et constructive à la vie publique ?
➡ Comment éviter qu’elle ne soit utilisée uniquement comme une force de contestation ou de manipulation ?

L’éveil politique de la jeunesse doit être une priorité nationale, car un pays où les jeunes ne croient plus en l’avenir politique est un pays condamné à la stagnation.


III. Quel Avenir pour la Côte d’Ivoire ? Réflexions et Recommandations

1. L’Heure de la Sagesse : Vers une Nouvelle Façon de Faire la Politique

La Côte d’Ivoire doit évoluer vers une gouvernance fondée sur des principes d’équité, de transparence et de responsabilité. Il ne s’agit plus seulement de gagner des élections, mais de gouverner pour tous.

? Instaurer un dialogue national sincère, non motivé par des intérêts électoraux.
? Renforcer les institutions pour éviter qu’elles ne soient instrumentalisées.
? Garantir une justice impartiale qui ne soit pas utilisée comme une arme politique.

Comme le disait Félix Houphouët-Boigny : "La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement." L’avenir de la Côte d’Ivoire ne peut être basé sur des luttes de clans, mais sur une vision commune où chaque citoyen se sent inclus et respecté.

2. Transformer le Marigot en Un Fleuve de Progrès

Le marigot politique ivoirien peut-il se transformer en un fleuve où tous voguent ensemble vers le développement ? Cela dépendra de la capacité des acteurs politiques à dépasser les querelles inutiles et à construire une nation unie.

Cela implique que :
✔ Les leaders cessent de privilégier l’ambition personnelle au détriment du bien commun.
✔ Les institutions deviennent des remparts contre l’injustice et non des instruments de règlements de comptes.
✔ Les citoyens, en particulier les jeunes, se réapproprient leur rôle d’acteurs du changement.


Conclusion : Côte d’Ivoire, un Destin à Écrire Ensemble

Le marigot politique ivoirien est à un tournant. Soit il reste englué dans ses schémas traditionnels de confrontation, soit il amorce une véritable mutation vers une gouvernance basée sur la vision, l’inclusion et l’intérêt général.

Les crocodiles doivent comprendre que "même un fleuve puissant commence par une source pure".
Les jeunes doivent saisir que "on ne construit pas une maison solide sur du sable mouvant".
Les citoyens doivent s’unir pour éviter que la Côte d’Ivoire ne devienne un terrain de jeu pour les ambitions personnelles.

Le futur de la nation ne doit pas être une simple alternance de rivalités politiques, mais une marche résolue vers la consolidation de la paix et du progrès partagé. À chacun de prendre ses responsabilités.


Norbert KOBENAN

L'Afrique enchaînée - Les rouages d'une pauvreté perpétuée et les voies de l'émancipation au XXIᵉ siècle

samedi, 22 février 2025 19:18 Written by

Par une plume avertie, pour le journal des consciences éveillées

Dans le grand théâtre des nations, l'Afrique se dresse telle une énigme, riche de ressources incommensurables, mais entravée par des chaînes invisibles qui la maintiennent dans une pauvreté persistante. Les nations dites développées, acteurs principaux de cette scène mondiale, jouent un rôle ambigu, oscillant entre assistance proclamée et intérêts bien gardés. Quelle est donc la motivation de ces puissances à voir l'Afrique confinée dans cette précarité sans fin ? Et quelles solutions concertées pourraient briser ce cycle au cours de ce XXIᵉ siècle naissant ?

Les intérêts voilés des nations développées

À première vue, l'aide au développement, les programmes d'assistance et les investissements étrangers dépeignent une image de solidarité et de coopération. Cependant, une analyse plus profonde révèle des mécanismes subtils qui perpétuent la dépendance africaine.

Les économies africaines sont souvent orientées vers l'exportation de matières premières non transformées, une structure héritée de l'ère coloniale. Cette configuration profite aux industries des pays développés, qui importent ces ressources à bas coût pour les transformer en produits finis à haute valeur ajoutée. Ainsi, le maintien de l'Afrique dans un rôle de fournisseur de matières premières assure aux nations industrialisées un approvisionnement stable et économique, consolidant leur suprématie économique.

De plus, la dépendance financière de nombreux pays africains envers les institutions internationales, souvent dominées par les pays riches, les place dans une position de vulnérabilité. Les programmes d'ajustement structurel et les conditions imposées pour l'octroi de prêts peuvent limiter la souveraineté économique des nations africaines, les contraignant à adopter des politiques favorables aux intérêts des créanciers plutôt qu'à ceux de leurs propres populations.

Les solutions conjointes pour une émancipation durable

Pour rompre ces chaînes invisibles, une prise de conscience collective et des actions concertées sont indispensables.

1. Diversification économique et industrialisation locale

Les pays africains doivent s'engager résolument dans la transformation locale de leurs ressources. En développant des industries locales, ils peuvent ajouter de la valeur à leurs produits, créer des emplois et réduire leur dépendance aux importations. Cette transition nécessite des investissements dans les infrastructures, la formation professionnelle et l'innovation technologique.

2. Renforcement de l'intégration régionale

L'union fait la force. En consolidant les marchés régionaux et en facilitant le commerce intra-africain, les nations du continent peuvent réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Des initiatives comme la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) sont des pas significatifs vers cette intégration économique.

3. Réforme des relations internationales et des politiques d'aide

Les pays développés doivent reconsidérer leurs approches en matière d'aide au développement. Plutôt que de perpétuer des schémas de dépendance, ils devraient soutenir des programmes qui renforcent l'autonomie économique des nations africaines. Cela inclut l'allègement de la dette, la promotion de partenariats équitables et le transfert de technologies.

4. Promotion de la bonne gouvernance et de la transparence

Les dirigeants africains ont la responsabilité de mettre en place des institutions solides, transparentes et démocratiques. La lutte contre la corruption, la protection des droits de l'homme et l'engagement envers le développement durable sont essentiels pour instaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux.

Une prise de conscience globale pour un avenir partagé

Le XXIᵉ siècle offre une opportunité unique de redéfinir les relations entre l'Afrique et le reste du monde. Les défis mondiaux tels que le changement climatique, les pandémies et les crises économiques montrent que le destin des nations est interconnecté. Une Afrique prospère et stable est bénéfique pour l'ensemble de la communauté internationale.

Il est temps que les pays développés abandonnent les politiques néocoloniales déguisées et adoptent une approche véritablement partenariale. De leur côté, les nations africaines doivent saisir les rênes de leur destin, en s'appuyant sur leurs richesses culturelles, humaines et naturelles pour forger un avenir radieux.

Ainsi, en conjuguant efforts internes et soutien international sincère, l'Afrique pourra briser les chaînes de la pauvreté et s'élever, telle un phénix, vers une ère de prospérité partagée.

Norbert KOBENAN

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