
Politique (386)
En de fin de mission à Abidjan - l’Ambassadeur du Maroc fait ses adieux au Président Alassane Ouattara
jeudi, 15 mai 2025 19:48 Written by AdminLe Président de la République, Alassane Ouattara, a reçu en audience, ce jeudi 15 mai 2025, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, Abdelmalek Kettani, venu lui faire ses adieux à l’issue de sa mission diplomatique dans le pays.
Lors de cette rencontre empreinte de cordialité, le diplomate marocain a exprimé sa gratitude au chef de l’État ivoirien pour l’accueil chaleureux et la collaboration fructueuse dont il a bénéficié tout au long de son séjour à Abidjan. Il a salué les progrès remarquables accomplis par la Côte d’Ivoire sous la conduite du Président Ouattara et a mis en avant la solidité des liens entre les deux pays.
« J’ai eu l’honneur de représenter Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d’Ivoire durant plusieurs années. Je repars avec le sentiment d’avoir œuvré au renforcement d’un partenariat stratégique et fraternel entre nos deux nations », a déclaré Abdelmalek Kettani à sa sortie d’audience.
Le diplomate quitte ainsi la Côte d’Ivoire au terme d’un mandat marqué par un approfondissement des relations bilatérales entre Abidjan et Rabat. Sous son impulsion, plusieurs projets de coopération ont vu le jour, dans des domaines aussi variés que l’économie, la culture, l’éducation et la diplomatie.
Cette audience d’adieu a été l’occasion de réaffirmer l’attachement mutuel des deux États à une coopération durable, fondée sur la confiance, la solidarité et le respect mutuel. Elle témoigne, une fois de plus, de l’excellence des relations ivoiro-marocaines.
Juste avant cette audience, Sem Abdelmalek Kettani est allé faire ses adieux à la Première Dame de Côte d’ Ivoire Dominique Ouattara
« Le mercredi 14 mai 2025, j’ai reçu à la Résidence Présidentielle, Son Excellence Monsieur Abdelmalek Kettani, Ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, venu me faire ses adieux, à la fin de sa mission diplomatique dans notre pays. Au cours de notre échange, nous avons évoqué les liens de collaboration tissés au fil des années, ainsi que le soutien précieux qu’il n’a cessé d’apporter aux actions humanitaires de la Fondation Children Of Africa. Je tiens à lui adresser mes sincères remerciements pour son engagement constant et sa disponibilité tout au long de son mandat. Je lui souhaite plein succès dans la poursuite de sa carrière diplomatique, ainsi que de belles perspectives dans ses nouvelles fonctions. » , a dit la Première Dame Dominique Ouattara dont les propos ont été rapportés par les services de son cabinet.
B. M
Les mardis de NK/Les puits, l’eau et l’esprit- Réflexion sur l’éthique, la ruse et la reconnaissance sociale
lundi, 12 mai 2025 21:49 Written by AdminUn avocat vend un puits à un enseignant, mais prétend garder l’eau qu’il contient. Réponse cinglante de l’enseignant : « retirez donc votre eau ou commencez à payer le loyer ». Une répartie qui fait basculer le rapport de force, renverse l’arrogance en ridicule, et rend hommage, avec finesse, à l’intelligence de celui que l’on méprise souvent : l’Enseignant.
Cette histoire, bien plus qu’une simple blague, est un miroir. Elle révèle une tension sociétale entre savoir et pouvoir, entre valeur symbolique et reconnaissance réelle, entre ruse juridique et sagesse pédagogique. Car dans la société contemporaine, trop souvent, ceux qui forment sont oubliés, et ceux qui manipulent les règles sont célébrés.
L’eau, le savoir et la mémoire du monde
Dans la tradition africaine, l’eau est la vie. Elle ne peut être capturée sans que l’on possède l’outil qui l’abrite : le puits. Ainsi, en voulant séparer l’eau du puits, l’avocat tente ce que certains esprits tentent dans la vie : s’approprier les fruits sans honorer les racines.
Mais l’enseignant, calme et lucide, réplique avec le langage de la dignité. Il ne s’énerve pas. Il n’élève pas la voix. Il élève le débat. Il rappelle que le savoir peut être humble, mais il n’est jamais impuissant.
L’arrogance du statut contre la sagesse du métier
Sociologiquement, cette scène illustre une réalité amère : dans l’imaginaire collectif, les enseignants forment mais ne brillent pas. Les avocats, eux, défendent, gagnent, brillent… parfois même en tordant le droit. Cette hiérarchisation des métiers n’est pas innocente. Elle façonne nos modèles de réussite.
Pourtant, qui forme l’avocat ? Qui l’instruit à lire, à argumenter, à maîtriser le langage du droit ? C’est l’enseignant.
Mais comme le disait Platon :
> « L’ingratitude est la marque des esprits faibles qui oublient qu’ils ont été des élèves avant d’être des maîtres. »
Une société malade de sa propre injustice symbolique
Psychologiquement, ce récit nous interroge sur la blessure de la reconnaissance. Celle que vivent les enseignants, les soignants, les formateurs, les bâtisseurs de demain : utiles mais peu valorisés. Ils creusent les puits. D’autres viennent y puiser, s’enrichir, parfois même… leur revendre l’eau.
La société ivoirienne — comme tant d’autres — gagnerait à reconstruire une éthique du mérite, de l’humilité et de la mémoire. Sinon, elle risque de produire des élites brillantes… mais ingrates, arrogantes et déracinées.
L’appel à l’humanisme : pour une reconnaissance juste
Ce dialogue entre l’avocat et l’enseignant devrait être enseigné. Non comme une leçon de droit, mais comme une leçon de morale sociale. Dans les écoles, les palais de justice, les salons politiques et les couloirs ministériels.
> L’enseignant n’est pas un figurant du développement, il en est le socle.
Sans enseignants, il n’y a pas de médecins, pas de journalistes, pas de juristes, pas d’ingénieurs.
Il n’y a que des bribes de savoir mal connectées à l’avenir.
Revaloriser ceux qui creusent les puits
Le proverbe dit :
> “N’insulte pas le puits d’où tu bois encore l’eau.”
Cette anecdote est donc une invitation : rendre hommage, à voix haute, à ceux qui nous ont appris à parler, à penser, à comprendre le monde. C’est un plaidoyer pour que la reconnaissance ne soit pas qu’un discours du 5 octobre, mais un principe de justice sociale.
Et c’est enfin un appel aux enseignants eux-mêmes : restez debout. Vos silences enseignent, vos réparties éveillent, et vos combats, même ignorés, nourrissent la lumière des nations.
Par Norbert KOBENAN
Patrick Achi / « Alassane Ouattara, candidat naturel du Rhdp » - « Le temps viendra où je détaillerai sa vision et son programme »
lundi, 12 mai 2025 09:43 Written by AdminLes femmes du Rhdp de la Mé ont investi hier à Adzopé leur présidente en présence d'Arlette Badou N'Guessan, la présidente nationale et du Conseiller spécial du Président de la République, Patrick Achi
Cérémonie d'investiture l'allure de réunion. C'était hier à la place de l'ancienne gare d'Adzopé. Les femmes du Rassemblement des Houphouétistes pour le développement et la paix ont fait une démonstration de force devant leur présidente Mme Sylvie Dadié et la patronne nationale Harlette Badou N'Guessan. Ainsi que du président du Conseil régional, conseiller du Président de la République, Patrick Achi.
L'ancien premier ministre a salué l'engagement et le dynamisme des femmes du Rhdp et les a exhortées à investir le terrain pour vendre « Alassane Ouattara, le candidat naturel du Rhdp, un homme de vision, un homme de paix, un homme de développement ».
L'ancien ministre des Infrastructures économiques, ancien secrétaire général de la Présidence et ancien Chef du gouvernement, a voulu ici contrainte par le temps et le contexte, faire l'économie d'égrener les acquis de la gouvernance du Président Ouattara mais a assuré les femmes de livrer, en détails, un jour, la longue liste des actions du Président du Rhdp et de sa vision pour les années à venir. « Le Président de la République Son Excellence Alassane Ouattara a fait beaucoup et a encore beaucoup à faire. Aujourd'hui c'est le temps des femmes et le cadre de cette cérémonie ne permet pas de tout détailler »
Patrick Achi ajoutera « Le temps viendra où nous rentrerons dans les détails ? Pour ce qu'il a fait et ce qu'il va faire, restons soudés autour de sa personne »
La présidente régionale des femmes du Rhdp, Sylvie Dadié a promis la victoire sans ambages du plus grand parti de Côte d'Ivoire dans la Mé. A la grande joie d'Arlette Badou qui l'a investie. Ainsi que douze autres présidentes de secteur.
Les pionnières du parti ont reçu des diplômes.
A la tribune d'honneur, il y avait aussi les ministres Séka Séka, Assi Jean Louis, l'honorable Abel Botchi et le député maire d'Akoupé Sanon Marcel.
Bamba M.
Les Mardis de Nk / Réflexion sur l’errance d’un continent entre justice biaisée- Religion paralysante et illusion de développement
mardi, 06 mai 2025 20:09 Written by Admin
Une économie d’assistanat, une politique de parasitage
Comme le dit ce proverbe dioula, « si nous nous couchons, nous sommes morts ».
Or, l’Afrique s’est trop longtemps assoupie sur des modèles étrangers, des aides conditionnées, des discours creux.
On importe des stratégies prêtes-à-penser, des « visions » sans racines, des plans de développement cousus pour d’autres climats.
Mais peut-on se développer sur la natte des autres ?
Dormir sur la natte d’autrui, c’est se condamner à ses rêves.
Il est temps de repenser notre développement avec nos terres, nos langues, nos rythmes, nos besoins.
L’Afrique n’a pas besoin de devenir une copie conforme de l’Europe ou de l’Amérique. Elle a besoin de devenir une version accomplie d’elle-même.
Un continent riche de pauvres : paradoxe insoutenable
Comment expliquer qu’un continent regorgeant d’or, de cacao, de cobalt, d’intelligence et de jeunesse soit encore le théâtre du chômage galopant, de l’insécurité alimentaire, de la fuite des cerveaux et des guerres fratricides ?
Parce qu’il y a eu déconnexion entre ressources et gouvernance, entre peuple et projet, entre mémoire et ambition.
On a troqué les valeurs contre les valises de billets.
On a remplacé l’intégrité par l’impunité, l’exemple par le spectacle.
Vers une nouvelle sagesse africaine : réapprendre à se lever
L’heure est venue de sortir de cette lente agonie collective.
Et cela ne se fera ni par incantation, ni par lamentation, mais par :
Une réappropriation de notre système éducatif, qui forme à créer et non à réciter.
Une refondation morale, où le mérite supplante la médiocrité encensée.
Une révolution silencieuse du travail, du champ à l’usine, de la salle de classe au chantier.
Une spiritualité active, tournée vers l’engagement, et non vers le fatalisme.
Une justice reconstruite, où l’antilope cesse d’avoir peur, et où l’éléphant n’a plus besoin de courir.
Bâtir, et non fuir. Travailler, et non pleurer. Se lever, et non s’agenouiller.
L’Afrique ne sortira pas de la pauvreté par la peur, mais par la responsabilité.
Elle ne rattrapera pas son retard par la foi sans œuvres.
Elle ne prendra pas sa place dans le concert des nations avec des slogans creux, mais avec des mains calleuses, des esprits vifs, et des institutions justes.
Le développement n’est pas un miracle. C’est une œuvre. Et toute œuvre commence par un réveil.
Le temps du réveil africain a sonné.
Et ce réveil ne sonne pas dans les temples, mais dans les champs, les écoles, les laboratoires, les tribunaux intègres et les esprits libérés.
Par Norbert KOBENAN
Bafing/ Electrification, santé, eau potable, éducation -Moussa Sanogo soulage les populations
vendredi, 02 mai 2025 18:53 Written by Admin
La politique de développement du Président Alassane Ouattara continue de transformer les conditions de vie des populations du Bafing, grâce à des infrastructures de base dans divers domaines.
Du 25 au 27 avril 2025, le ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l’Etat et des Entreprises publiques, Moussa Sanogo, accompagné de nombreux cadres et élus de la région, a multiplié les inaugurations. En matière d’électrification, deux villages ont été raccordés au réseau électrique : Sakofé dans le département de Ouaninou, le vendredi 25 avril, et Godoufouma dans la Sous-préfecture de Touba, le dimanche 27 avril 2025.
Le ministre s’est réjoui de voir les conditions de vie des populations s’améliorer, soulignant que cette avancée marque le début du progrès pour des localités longtemps privées de lumière. Il a rappelé qu’en 2011, seules 27 localités du Bafing étaient électrifiées, contre 211 en 2024, un chiffre en constante augmentation. A Dioman, commune du département de Touba, un centre de santé a été inauguré le dimanche 27 avril, répondant à une doléance des populations.
« (...) La santé est le plus grand bien de l’homme, nous devons en prendre soin. Donner aux populations l’opportunité de se soigner dans de bonnes conditions est une priorité essentielle », a déclaré le ministre.
Le samedi 26 avril, aux côtés du ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, Bouaké Fofana, le ministre Moussa Sanogo a participé à la mise en service de deux infrastructures hydrauliques majeures. Dans la matinée, le système de renforcement de l’alimentation en eau portable de Touba, d’un coût de réalisation de 10 milliards Fcfa, a été inauguré. Ce dispositif comprend une usine de traitement de 300 m3/h, une station de reprise, un château d’eau de 1 000m3 et des canalisations, garantissant un approvisionnement sans pénurie jusqu’en 2045, avec un excédent de production de 40%.
Dans l’après-midi, le château d’eau de Foungbesso, dans la Sous-préfecture de Touba, a également été mis en service. D’une capacité de 50 m3, il dispose d’un forage de 7 m3/h et couvre les besoins en eau portable des populations jusqu’en 2037. Le ministre Bouaké Fofana s’est réjoui de livrer à ses parents du Bafing ces ouvrages qui apportent une réponse globale et pertinente à la problématique de l’accès à l’eau potable à Touba, et participent à la construction de la Côte d’Ivoire solidaire. De son côté, le ministre Moussa Sanogo a exprimé, au nom des populations, sa reconnaissances et sa gratitude envers le Président Alassane Ouattara., qui a permis au Bafing de faire un bond significatif en matière de développement.
« l’eau, à la santé, aux routes », a-t-il déclaré. Pour le ministre, faire le développement, c’est régler les problèmes des populations au quotidien. Les populations n’ont pas caché leur grande joie et leur soulagement de bénéficier de toutes ces infrastructures de base qui rendent leur quotidien moins pénible et améliorent leurs conditions de vie.
Koné De Sayara
La Côte d’Ivoire, carrefour ou rempart ? - Entre diplomatie d’influence et souveraineté à défendre
mardi, 29 avril 2025 07:02 Written by AdminUne nation sur le pont de l’Afrique
La Côte d’Ivoire est cette passerelle suspendue entre plusieurs mondes. Pont entre l’Afrique de l’Ouest et le reste du continent, entre les puissances traditionnelles et les émergents, entre les logiques de coopération et les instincts de puissance.
Le rapport Risque Pays 2025 nous livre une réalité simple mais puissante : le positionnement géostratégique ivoirien est une force, mais aussi une pression. Il confère au pays une centralité régionale enviée, mais le soumet à des équilibres instables, à des logiques d’alignement, et à des jeux d’influence qui exigent finesse, fermeté et vision.
Une diplomatie de stabilité au cœur de l’UEMOA et de la CEDEAO
Depuis plus d’une décennie, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme un pilier de la stabilité monétaire et politique dans l’espace UEMOA. Elle porte près de 40 % du PIB régional, sert de siège à de nombreuses institutions, et agit comme pôle attractif pour les investissements internationaux.
Elle est aussi l’un des leviers majeurs de la CEDEAO dans les initiatives de paix, de lutte contre le terrorisme au Sahel et de défense des transitions démocratiques.
Image : La Côte d’Ivoire est cette colonne vertébrale qui, si elle venait à fléchir, ferait chanceler toute la région.
Mais cette centralité impose un devoir de lucidité : être le centre, c’est aussi être la cible. Et les instabilités sous-régionales (Burkina Faso, Mali, Niger, Guinée) exigent une vigilance géopolitique accrue.
Entre héritage français, partenariats multiformes et appétits nouveaux
La présence française, traditionnelle et encore dominante, continue de structurer une large partie de la coopération économique et sécuritaire. Le franc CFA, la base militaire de Port-Bouët, les grands groupes (Bouygues, Bolloré, Orange) incarnent cette continuité.
Mais la Côte d’Ivoire, dans un monde multipolaire, ne peut rester enfermée dans une seule matrice. Elle commence à diversifier : partenariats stratégiques avec la Chine, la Turquie, le Maroc, les Émirats…
Sagesse : « L’arbre qui veut grandir doit accepter l’ombre de plusieurs soleils. »
Le défi ? Ne pas se vendre à tous les vents. S’ouvrir, sans se diluer. Équilibrer sans se soumettre.
La tentation d’un leadership régional assumé, mais fragile
Le rapport pointe une ambition claire : Abidjan veut redevenir le hub diplomatique, économique, culturel et militaire de l’Afrique de l’Ouest francophone. L’influence ivoirienne est réelle — dans les couloirs de la BCEAO, au sein de la BAD, à l’ONU, dans les réseaux de médiation continentale.
Mais ce leadership reste fragile s’il n’est pas adossé à un modèle intérieur crédible :
- des institutions fortes et stables;
- un tissu économique robuste et équitable;
- une démocratie irréprochable.
Image : Un roi respecté à l’extérieur ne peut durer s’il est contesté dans sa propre cour.
Les nouveaux risques : tensions sécuritaires transfrontalières, compétition d’influence, cybersécurité
L’environnement sous-régional est devenu volcanique :
- le terrorisme ne s’arrête plus aux frontières sahéliennes;
- les flux migratoires et trafics alimentent une instabilité diffuse;
- la guerre informationnelle (désinformation, cybersabotage) est la nouvelle arme silencieuse.
Le rapport appelle à renforcer la coordination sécuritaire, le renseignement, la cyberdéfense, et à anticiper les mutations géopolitiques (montée des BRICS, défiance vis-à-vis des anciens partenaires).
Recommandations pour une diplomatie souveraine et pragmatique
Consolider la voix ivoirienne dans les cercles régionaux et multilatéraux : non par posture, mais par propositions concrètes.
Institutionnaliser une diplomatie économique agile : allier attractivité, souveraineté, et valorisation des intérêts nationaux.
Former une élite diplomatique nouvelle : polyglotte, formée aux enjeux stratégiques, et consciente des fractures du monde.
Adopter une stratégie de “non-alignement éclairé” : coopérer avec tous, sans appartenir à personne.
La Côte d’Ivoire, ni satellite ni sanctuaire — mais sentinelle
La place de la Côte d’Ivoire sur l’échiquier ouest-africain n’est ni un hasard, ni un privilège : c’est une mission. Une responsabilité. Un défi permanent.
> “Le tam-tam du chef porte loin, mais c’est dans la manière de le frapper qu’on reconnaît sa sagesse.”
2025 doit être l’année où la diplomatie ivoirienne passera du réflexe à la stratégie, de l’influence subie à l’influence choisie.
Qu’Abidjan continue d’éclairer la région, non par ses tours vitrées, mais par la cohérence entre ses ambitions, ses valeurs, et son agir.
Par Norbert KOBENAN
Le feu sous la cendre - la Côte d’Ivoire sociale face au miroir de 2025
jeudi, 24 avril 2025 08:16 Written by AdminUn silence qui parle, une paix qui doute
La Côte d’Ivoire semble calme. Les rues sont pleines, les marchés vivent, les écoliers récitent. Et pourtant… le silence social qui précède les élections ressemble parfois à ce calme opaque d’avant-tempête.
Comme le relève Bloomfield Intelligence dans son rapport 2025, si les indicateurs macroéconomiques sont flatteurs, les lignes de fracture sociales, elles, restent profondes, voire explosives. En surface, la cohésion. En profondeur, la méfiance. Et à l’horizon, l’élection présidentielle d’octobre 2025, qui pourrait, une fois encore, faire vaciller le vernis de la paix retrouvée.
La jeunesse : une bombe à retardement ou une force à éveiller ?
Le paradoxe ivoirien est cruel : une jeunesse majoritaire, vibrante, connectée, créative — mais frustrée. Si elle fait les beaux jours du Zouglou, de l’entrepreneuriat et de l’innovation digitale, elle reste marginalisée des processus politiques classiques.
Le rapport pointe un enjeu majeur : la jeunesse est courtisée pour les foules, mais rarement considérée pour les idées.
Image : Le jeune ivoirien est un volcan qu’on invite à applaudir, mais à qui on interdit d’exploser.
Et dans un pays où les conflits passés ont souvent été alimentés par des frustrations générationnelles, ignorer encore cette jeunesse, c’est rejouer un disque rayé.
Les plaies ouvertes de la mémoire collective
Les élections de 2000, 2010, 2020 ont laissé des cicatrices. Certaines refermées. D’autres encore purulentes. Familles divisées. Exils prolongés. Injustices perçues ou vécues.
Le rapport souligne que les conflits latents — foncier, identité, justice transitionnelle — n’ont jamais vraiment été soldés. Or, un peuple qui avance sans avoir enterré ses morts avance les yeux fermés.
Sagesse : “Celui qui cache les blessures d’hier finira par marcher sur des tessons invisibles.”
L’enjeu électoral de 2025 : entre vigilance et maturité
L’élection de 2025 est perçue comme un moment charnière. Le rapport l’identifie clairement comme une zone de vulnérabilité :
- incertitude sur les candidatures majeures;
- méfiance persistante entre les grands blocs politiques;
- soupçons sur l’indépendance des organes électoraux;
- sentiment d’exclusion ou de confiscation de l’espace politique par certains acteurs.
Et pourtant, l’opinion nationale aspire à autre chose : une élection apaisée, sobre, digne. Une campagne sans insultes. Une victoire sans triomphalisme. Une défaite sans menaces.
Pour que le peuple redevienne acteur, et non victime
Le risque pays n’est pas qu’une donnée économique. Il est aussi social et émotionnel. La Côte d’Ivoire doit repenser la place du citoyen dans l’espace public.
Trop souvent, le peuple est réduit à un décor électoral. On le consulte sans l’écouter. On le manipule sans le convaincre. On le promet sans le respecter.
Image : Un peuple utilisé comme foule et ignoré comme voix finit par devenir foule sans voix.
Recommandations pour une démocratie sociale vivante
Éducation civique urgente :
- réconcilier l’électeur avec son bulletin, le militant avec sa dignité, le citoyen avec son pays.
Dialogue intergénérationnel :
- que les anciens écoutent la colère des jeunes, et que les jeunes comprennent la mémoire des anciens.
Campagne électorale codifiée :
- bannir les discours haineux, encadrer la propagande, imposer la vérité comme valeur cardinale.
Justice sociale visible :
- assurer une répartition équitable des fruits de la croissance pour désamorcer la bombe sociale silencieuse.
Au total, l’avenir ne se joue pas seulement dans les urnes, mais dans les cœurs.
Le rapport de Bloomfield n’a pas tort : la Côte d’Ivoire sociale est à la croisée des chemins. Soit elle capitalise sur les acquis du retour à la stabilité, soit elle banalise les signaux faibles qui ont jadis conduit au fracas.
> “Un peuple qu’on n’écoute pas devient une tempête qu’on ne contrôle plus.”
Faisons de 2025 non une répétition tragique, mais une renaissance civique. Qu’enfin, chaque citoyen se sente compté, respecté, écouté. C’est là que commence la vraie paix.
Par Norbert KOBENAN
Le feu sous la cendre- La Côte d’Ivoire sociale face au miroir de 2025
mardi, 22 avril 2025 12:26 Written by AdminUn silence qui parle, une paix qui doute
La Côte d’Ivoire semble calme. Les rues sont pleines, les marchés vivent, les écoliers récitent. Et pourtant… le silence social qui précède les élections ressemble parfois à ce calme opaque d’avant-tempête.
Comme le relève Bloomfield Intelligence dans son rapport 2025, si les indicateurs macroéconomiques sont flatteurs, les lignes de fracture sociales, elles, restent profondes, voire explosives. En surface, la cohésion. En profondeur, la méfiance. Et à l’horizon, l’élection présidentielle d’octobre 2025, qui pourrait, une fois encore, faire vaciller le vernis de la paix retrouvée.
La jeunesse : une bombe à retardement ou une force à éveiller ?
Le paradoxe ivoirien est cruel : une jeunesse majoritaire, vibrante, connectée, créative — mais frustrée. Si elle fait les beaux jours du Zouglou, de l’entrepreneuriat et de l’innovation digitale, elle reste marginalisée des processus politiques classiques.
Le rapport pointe un enjeu majeur : la jeunesse est courtisée pour les foules, mais rarement considérée pour les idées.
Image : Le jeune ivoirien est un volcan qu’on invite à applaudir, mais à qui on interdit d’exploser.
Et dans un pays où les conflits passés ont souvent été alimentés par des frustrations générationnelles, ignorer encore cette jeunesse, c’est rejouer un disque rayé.
Les plaies ouvertes de la mémoire collective
Les élections de 2000, 2010, 2020 ont laissé des cicatrices. Certaines refermées. D’autres encore purulentes. Familles divisées. Exils prolongés. Injustices perçues ou vécues.
Le rapport souligne que les conflits latents — foncier, identité, justice transitionnelle — n’ont jamais vraiment été soldés. Or, un peuple qui avance sans avoir enterré ses morts avance les yeux fermés.
Sagesse : “Celui qui cache les blessures d’hier finira par marcher sur des tessons invisibles.”
L’enjeu électoral de 2025 : entre vigilance et maturité
L’élection de 2025 est perçue comme un moment charnière. Le rapport l’identifie clairement comme une zone de vulnérabilité :
- incertitude sur les candidatures majeures;
- méfiance persistante entre les grands blocs politiques;
- soupçons sur l’indépendance des organes électoraux;
- sentiment d’exclusion ou de confiscation de l’espace politique par certains acteurs.
Et pourtant, l’opinion nationale aspire à autre chose : une élection apaisée, sobre, digne. Une campagne sans insultes. Une victoire sans triomphalisme. Une défaite sans menaces.
Pour que le peuple redevienne acteur, et non victime
Le risque pays n’est pas qu’une donnée économique. Il est aussi social et émotionnel. La Côte d’Ivoire doit repenser la place du citoyen dans l’espace public.
Trop souvent, le peuple est réduit à un décor électoral. On le consulte sans l’écouter. On le manipule sans le convaincre. On le promet sans le respecter.
Image : Un peuple utilisé comme foule et ignoré comme voix finit par devenir foule sans voix.
Recommandations pour une démocratie sociale vivante
Éducation civique urgente :
- réconcilier l’électeur avec son bulletin, le militant avec sa dignité, le citoyen avec son pays.
Dialogue intergénérationnel :
- que les anciens écoutent la colère des jeunes, et que les jeunes comprennent la mémoire des anciens.
Campagne électorale codifiée :
- bannir les discours haineux, encadrer la propagande, imposer la vérité comme valeur cardinale.
Justice sociale visible :
- assurer une répartition équitable des fruits de la croissance pour désamorcer la bombe sociale silencieuse.
Au total, l’avenir ne se joue pas seulement dans les urnes, mais dans les cœurs.
Le rapport de Bloomfield n’a pas tort : la Côte d’Ivoire sociale est à la croisée des chemins. Soit elle capitalise sur les acquis du retour à la stabilité, soit elle banalise les signaux faibles qui ont jadis conduit au fracas.
> “Un peuple qu’on n’écoute pas devient une tempête qu’on ne contrôle plus.”
Faisons de 2025 non une répétition tragique, mais une renaissance civique. Qu’enfin, chaque citoyen se sente compté, respecté, écouté. C’est là que commence la vraie paix.
Par Norbert KOBENAN
Question du Sahara marocain- La France a réaffirmé sa position « intangible »
mardi, 15 avril 2025 20:00 Written by Admin
Dans un communiqué publié, mardi par le Quai d'Orsay, à l'issue de la rencontre entre le ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères de la République française, M. Jean-Noël Barrot et le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, M. Nasser Bourita, la France a réaffirmé sa position « intangible » sur la question du Sahara marocain.
Le communiqué du Quai d'Orsay réitère, en effet, la position exprimée par le Président Emmanuel Macron à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans sa lettre du 30 juillet 2024, soulignant que « pour la France, le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », tout en rappelant « l’intangibilité de la position de la France » et son engagement à « agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international ».
En outre, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a réitéré le soutien « clair et constant au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine », comme « seul cadre dans lequel cette question doit être résolue », en soulignant qu’il s’agit de « la seule base » pour aboutir à une solution politique, lit-on dans le communiqué.
Constatant le « consensus international de plus en plus large » en soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, M. Jean-Noël Barrot a souligné que la France entend y prendre toute sa part.
Par ailleurs, la France réitère son engagement « à accompagner les importants efforts du Maroc en faveur du développement économique et social » dans les provinces du Sud du Royaume, rappelant les différentes mesures prises en ce sens et en marquant sa volonté de poursuivre cette dynamique, conclut le communiqué.
MAP
Les Mardis de NK/Hommage à Amara Essy/ Essy Amara - L’homme, le diplomate
mardi, 15 avril 2025 06:59 Written by AdminAmara Essy, né le 20 décembre 1944 à Bouaké et originaire de Kouassi-Datékro, fut bien plus qu’un haut fonctionnaire ivoirien : il fut une figure de la dignité africaine en diplomatie, un serviteur d’État au style sobre, à la parole mesurée, à l’élégance intellectuelle rare.
Formé en droit public à l’université de Poitiers, puis à la Carnegie Endowment for International Peace en Suisse, il s’inscrit d’emblée dans la lignée des bâtisseurs de l’État postcolonial. Dès les années 1970, ce jeune diplomate aux manières feutrées gravit les échelons : de chef des relations économiques à premier conseiller à Brasilia, puis conseiller à la mission permanente de la Côte d’Ivoire à l’ONU, jusqu’à devenir représentant permanent à Genève.
À New York, il deviendra en 1981 la voix posée d’une Côte d’Ivoire non-alignée, ouverte, résolument pacifique. En janvier 1990, il préside le Conseil de sécurité des Nations unies. Et en 1994, il entre dans l’Histoire en devenant le premier Africain noir francophone élu président de l’Assemblée générale de l’ONU. Ses discours étaient teintés d’humanisme, de gravité lucide, et de cette sagesse africaine héritée du vieux monde agni bini.
Ministre des Affaires étrangères de 1990 à 1999, il incarna une diplomatie ivoirienne discrète mais ferme, active dans la médiation des conflits africains. Il disait : « En diplomatie, le silence bien placé vaut mille discours. »
Essy Amara - Candidature à l'ONU
En 1996, la planète diplomatique fut secouée par le refus des États-Unis de renouveler le mandat de Boutros Boutros-Ghali à la tête de l’ONU. Ce veto inattendu ouvrit une compétition tendue pour sa succession. L’Afrique proposa plusieurs figures de proue. Parmi elles, Amara Essy.
Sa candidature fut soutenue par la Côte d’Ivoire et saluée pour son sérieux. Elle témoignait d’un diplomate estimé, réputé pour sa tempérance, sa connaissance des arcanes onusiennes et sa capacité à bâtir des ponts entre puissances et nations vulnérables.
Mais l’ombre d’un autre Africain planait : Kofi Annan, homme du sérail onusien, soutenu par Washington. Annan fut désigné, et Essy s’effaça avec dignité. Il déclara à un collègue : « Ce n’est pas l’ambition qui m’a guidé, mais le devoir de représenter une Afrique digne. »
Essy Amara et Houphouët-Boigny
Entre Amara Essy et Félix Houphouët-Boigny s’est nouée une relation fondée sur l’estime et la loyauté. Le Président, visionnaire mais discret, peu enclin aux déplacements, voyait en Amara Essy l’homme de confiance idéal pour porter la voix de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale.
C’est Houphouët qui le propulse à Genève, puis à New York. C’est encore lui qui le nomme ministre des Affaires étrangères. Essy devient son émissaire, porteur de messages de paix, notamment dans les conflits au Liberia, au Tchad ou en Angola. Il était dit dans les cercles diplomatiques d’Abidjan : « Quand Essy parle, c’est la sagesse d’Houphouët qui voyage. »
Les deux hommes partageaient une vision : celle d’une Afrique fière, enracinée dans ses valeurs, mais tournée vers le monde, dialoguant avec tous, ne cédant jamais à la démagogie.
Diplomatie ivoirienne - Les leçons des années Essy
La décennie Essy fut celle d’une diplomatie ivoirienne ambitieuse, méthodique, résolument pacifique. Ministre de 1990 à 1999, il transforma le ministère des Affaires étrangères en maison de rigueur et de savoir-faire.
Quatre leçons majeures se dégagent :
1. La diplomatie est d’abord une écoute: il faut savoir entendre même ceux qui n’ont pas de voix.
2. La neutralité est une puissance: dans les conflits africains, la Côte d’Ivoire fut crédible parce qu’elle ne prenait pas parti, mais cherchait la paix.
3. L’Afrique doit parler d’une seule voix: il milita pour une intégration régionale plus forte, préparant le terrain pour l’Union africaine.
4. Le diplomate est un artisan de la paix: ni guerrier, ni tribun, mais bâtisseur d’équilibres.
Un jour, à un jeune diplomate qui l’interrogeait sur son secret, Essy répondit simplement : « Ne t’attarde pas à vouloir convaincre. Commence par comprendre. »
Essy Amara, le Diplomate
Être diplomate, ce n’est pas seulement porter un titre. C’est incarner une manière d’être au monde, un style de rapport aux autres, un art de servir sans chercher la lumière. En ce sens, Amara Essy fut un diplomate dans l’âme, dans la forme et dans le fond.
D’une voix posée, d’un verbe précis et toujours mesuré, il maniait la parole comme un artisan de la paix. Sa démarche n’était jamais de conquérir un auditoire, mais de convaincre sans heurter, de rapprocher les points de vue sans renier ses principes. « En diplomatie, disait-il souvent, on ne gagne pas en criant plus fort, mais en comprenant plus vite. »
Né à Bouaké, originaire de Kouassi-Datékro, de l'université d'Abidjan, formé à Poitiers, trempé dans les grandes écoles de la diplomatie mondiale, Amara Essy a été ce trait d’union entre l’Afrique des traditions et la scène internationale. À Genève, New York, Vienne ou Addis-Abeba, il portait l’identité ivoirienne avec sobriété, tout en embrassant la cause panafricaine avec conviction.
Sa vision du métier s’inscrivait dans une logique de service et non de posture. Pour lui, représenter un État n’était pas briller, c’était construire, rassurer, et apaiser. Cette philosophie, il l’a appliquée à chacune des étapes de sa carrière : représentant permanent à l’ONU, président du Conseil de sécurité, président de l’Assemblée générale de l’ONU, ministre des Affaires étrangères, secrétaire général de l’OUA, puis président intérimaire de la Commission de l’Union Africaine.
Mais ce que ses interlocuteurs retiennent surtout de lui, c’est sa constance. Dans un monde diplomatique souvent volatile, Essy restait fidèle à ses principes : respect des États, recherche de l’équilibre, humilité dans l’action. Il refusait les effets de manche et privilégiait les résultats silencieux.
Un ambassadeur africain dira de lui : « Amara Essy était une école. Une école de pondération, de finesse, et de dignité. » Et c’est sans doute cela, au fond, qui résume le mieux le diplomate : il était, pour l’Afrique, une conscience tranquille, un témoin vigilant, et un artisan du respect.
Norbert KOBENAN
More...
Les Mardis de NK/Côte d'Ivoire - La vie des partis politiques, miroir des militants
lundi, 07 avril 2025 19:35 Written by AdminIntroduction : Le militantisme à l’épreuve du temps
La vie d’un parti politique ressemble étrangement à celle d’un arbre. Si ses racines, ancrées dans la terre fertile de l’engagement, sont solides, ses fruits seront bons. Mais si ces mêmes racines sont fragiles ou malades, l’arbre, tôt ou tard, finira par périr. Au cœur de cette image se trouve le militant, acteur central, pivot essentiel dont les actions façonnent la destinée de toute formation politique.
Dans cette période troublée de la vie politique ivoirienne, marquée par des crises de confiance et des tensions récurrentes, il est nécessaire de rappeler aux militants leurs droits, mais surtout leurs devoirs, car ce sont eux qui, par leurs actes, influencent directement la cohésion interne et la crédibilité externe des partis auxquels ils appartiennent.
---
I. Droits et devoirs des militants : la double responsabilité
Chaque militant possède des droits légitimes : droit d’expression, droit de participation aux débats internes, droit d’éligibilité, droit à la reconnaissance et au respect au sein de son parti. Cependant, à chaque droit correspond nécessairement un devoir :
Le devoir de loyauté envers les idéaux et le projet collectif du parti.
Le devoir d’intégrité, en rejetant la corruption, la manipulation, et l’achat des consciences.
Le devoir de respect, envers les instances dirigeantes, les autres militants, et même les adversaires politiques.
Le devoir d’engagement, une implication sincère, constante, désintéressée pour le bien commun plutôt que pour un intérêt personnel.
Comme le disait Nelson Mandela :
> « Une nation doit être jugée non pas sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus aisés, mais sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus modestes. »
Ce principe s’applique également aux partis politiques : leur grandeur ne réside pas dans la puissance de leurs chefs, mais dans la dignité et l’intégrité de leurs militants.
II. Vertus, moralité et sagesse : Les racines d’un parti fort
La vie politique est semblable à un marché ouvert où toutes les voix se mélangent, mais où seules celles porteuses de sagesse et de vertu peuvent réellement guider un peuple. Les militants, par leur comportement quotidien, reflètent directement les valeurs profondes du parti.
Les vertus cardinales du militantisme devraient être l’intégrité, l’humilité, la solidarité et la patience. Un proverbe ivoirien nous enseigne que :
> « Celui qui veut aller loin doit apprendre à écouter avant de parler. »
Les militants doivent donc privilégier la sagesse à l’impulsivité, le dialogue constructif à la confrontation destructrice. Car la politique, loin d’être un jeu où triomphe le plus habile, doit rester une noble vocation où prime l’intérêt général.
III. L’effet pervers de la transhumance : menace pour la cohésion
Le phénomène actuel de la transhumance politique, cette migration fréquente d'un parti à un autre pour des intérêts personnels, est devenu une gangrène pour notre démocratie. Cette pratique fragilise profondément les partis, crée la méfiance au sein des équipes, et sape la confiance du peuple.
Chaque départ, chaque changement opportuniste d'affiliation politique, entraîne avec lui suspicion et division, perturbant l'équilibre interne. Comme le rappelle un proverbe africain :
> « L’arbre ne peut porter de fruits si ses racines changent constamment de terre. »
La transhumance, en plus de trahir les idéaux, érode la crédibilité même du militant aux yeux de la population, pour qui la politique se résume alors à une quête égoïste de privilèges.
IV. L’impact des gestes des militants sur la cohésion du parti
Chaque geste, chaque mot d’un militant porte en lui une responsabilité immense. Une parole blessante peut créer des blessures durables, un acte irréfléchi peut semer la division. Ainsi, la sagesse et la maîtrise de soi doivent guider chaque militant, surtout en temps de crise.
Le militant doit être conscient que sa conduite personnelle a des répercussions directes sur le collectif. Pour préserver l’unité, il faut donc apprendre à privilégier l’intérêt général avant l’intérêt individuel, le consensus avant la division, le dialogue avant l’affrontement.
L’ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny nous rappelle :
> « La paix n’est pas un vain mot, mais un comportement. »
Il appartient aux militants, avant toute chose, d’incarner quotidiennement cette vérité simple mais essentielle.
V. Appels à la conscience et à la responsabilité : que faire en période de crise ?
En période de crise politique, comme celle que nous traversons actuellement, le militant est appelé à faire preuve de discernement. Il doit être ce gardien vigilant, ce rempart solide contre les tentations du repli identitaire, du discours de haine, ou de la violence.
Il est nécessaire, plus que jamais, que les militants :
Respectent la démocratie interne et acceptent les décisions issues des instances dirigeantes.
Renoncent à la manipulation ou à l’intimidation, pour préserver l’honneur et la dignité du parti.
Privilegient le débat d’idées plutôt que le débat des personnes.
Évitent toute action susceptible de mettre en péril l’unité nationale ou la paix sociale.
Comme disait le philosophe grec Aristote :
> « Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres. »
Ce courage politique, empreint de sagesse et d’humilité, doit guider chaque militant en cette période délicate.
Conclusion : Un appel urgent à la sagesse politique
La vie politique ivoirienne, en ce moment critique, a besoin de militants exemplaires, conscients de leurs devoirs, animés par la vertu et la moralité. La démocratie ne peut fleurir qu’à cette condition.
Aux partis politiques, rappelons cette évidence : leur force véritable réside dans la qualité morale de leurs militants. Aux militants eux-mêmes, adressons ce rappel solennel :
> « On ne construit pas une maison solide avec des pierres instables. »
Ensemble, préservons la vie politique ivoirienne de la tentation du chaos, construisons sur la base d'une éthique forte et d'une conscience citoyenne éveillée.
Que chaque militant se souvienne de cette vérité universelle :
> « Un parti est à l’image de ses militants, comme un arbre à l’image de ses racines. »
Veillons donc sur nos racines pour assurer l'avenir de notre démocratie.
Norbert KOBENAN
Les Mardis de Nk/Joutes électorales en Côte d’Ivoire - Choisir la sagesse plutôt que le vertige du chaos
lundi, 24 mars 2025 20:51 Written by AdminIntroduction : Une terre d’espérance hantée par les fantômes du passé
Octobre 2025. Le calendrier électoral, semblable à un fleuve impétueux, approche de ses berges, faisant renaître les souvenirs douloureux enfouis dans la mémoire collective. Le peuple ivoirien, encore fragile, porte en lui les cicatrices des violences passées. De 1999 à 2020, chaque rendez-vous électoral s’est trop souvent transformé en tornade, laissant derrière elle tristesse, méfiance et division.
C’est dans cette atmosphère lourde que la Conférence des Évêques Catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI) lance un cri profond, tel le tam-tam du village qui résonne dans la nuit pour rappeler chacun à sa responsabilité. Une voix de sagesse appelant à une élection juste, transparente, inclusive et apaisée.
I. Le message des Évêques : La parole-vérité au cœur du village
1. Un cri du cœur face à l’idolâtrie du pouvoir
La CECCI interpelle le pays avec une parole vraie, rappelant le proverbe africain :
> « Lorsque l’éléphant lutte contre l’éléphant, c’est toujours l’herbe qui souffre. »
Les crises successives (1999, 2002, 2010, 2020) ont meurtri les populations. En pointant du doigt « l’idolâtrie politique », les Évêques dénoncent clairement ceux qui sacrifient le peuple sur l’autel d’intérêts éphémères, oubliant que le pouvoir est semblable à une ombre : il passe vite, mais les conséquences demeurent.
2. Une parole destinée à tous : Le dialogue sous l’arbre à palabre
La CECCI invite chaque acteur – gouvernants, partis politiques, jeunesse, forces de sécurité, médias, guides religieux – à s’asseoir sous l’arbre à palabre, lieu sacré du dialogue et de la vérité. Car, rappelle un autre proverbe :
> « Seul, on va vite ; ensemble, on va loin. »
La nation ivoirienne n’ira loin que si chacun fait preuve de responsabilité et privilégie l’unité plutôt que les divisions destructrices.
II. Les leçons d’un passé douloureux : Éviter de tomber dans les mêmes pièges
1. Des élections comme un champ miné
La Côte d’Ivoire, au fil des décennies, semble piégée dans un cycle infernal où les élections deviennent des feux de brousse que nul ne parvient à maîtriser.
1999 : Un vent violent renverse le régime.
2002 : Le pays se fend en deux, semblable à une calebasse brisée.
2010, 2020 : Les larmes coulent comme des rivières.
Le souvenir de ces périodes doit rester vivant, non pour nourrir la peur, mais pour guider vers la prudence.
2. Le peuple, otage d’une pièce théâtrale tragique
Les Évêques dénoncent cette prise en otage par des élites politiques qui considèrent trop souvent les citoyens comme spectateurs impuissants de leurs jeux de pouvoir.
Rappelons-nous ce proverbe ivoirien :
> « Quand deux buffles s'affrontent, ce sont les fourmis qui souffrent. »
Le peuple ivoirien ne mérite pas de payer le prix des ambitions personnelles et partisanes.
III. À la croisée des chemins : Planter les graines de la paix
1. Avant l’élection : Préparer une terre fertile
La CEI doit être comme un juge impartial, sans parti pris, ni faveur. Car, comme le dit la sagesse ivoirienne :
> « Le chasseur qui ne connaît pas la forêt perd son gibier. »
Une liste électorale juste est comme une semence saine ; sans elle, aucune récolte démocratique n’est possible.
Les discours haineux doivent disparaître. Le proverbe enseigne :
> « La parole est comme l’eau, une fois versée, elle ne se ramasse plus. »
2. Pendant l’élection : Garder le feu sans incendier la maison
Les forces de sécurité doivent se rappeler que leur mission est de protéger la maison commune, non de l’incendier.
Les médias, eux, doivent être des phares éclairant la nuit, non des torches qui embrasent tout sur leur passage.
Les citoyens et observateurs doivent être comme des veilleurs, attentifs et vigilants.
3. Après l’élection : Reconstruire ensemble après la pluie
Accepter le résultat, c’est comprendre que perdre une élection n’est pas perdre sa dignité. Rappelons-nous :
> « Celui qui accepte la défaite gagne la sagesse. »
Le dialogue inclusif est indispensable : comme le dit l’adage :
> « On ne construit pas une maison avec une seule main. »
IV. De la peur à l’espérance : Guérir la psychose sociale
Former les citoyens dès maintenant, c’est préparer l’esprit à l’avenir.
Des forums de dialogue réguliers sont nécessaires pour prévenir la violence. La sagesse dit :
> « C’est pendant la paix qu’on prépare la guerre. »
Une coalition nationale pour la paix doit réunir toutes les voix qui comptent : leaders religieux, artistes, enseignants. La diversité de voix est la plus belle musique de la paix.
La culture ivoirienne, ses contes, proverbes et alliances traditionnelles doivent être mobilisés pour retisser les liens sociaux.
V. Résonance spirituelle : La symphonie des voix religieuses
Les Évêques catholiques ne chantent pas seuls. Leur appel résonne avec celui des autres communautés religieuses, comme les instruments d’un même orchestre jouant la partition de la paix.
Face au silence complice qui nourrit les crises, il est urgent d’élever les voix de tous les leaders spirituels pour rappeler cette vérité universelle :
> « Dieu ne fait pas de différence entre ses enfants. »
Conclusion : Que la Côte d’Ivoire se lève comme un soleil nouveau
Octobre 2025 est un rendez-vous historique avec notre conscience collective.
Le message des Évêques est un flambeau éclairant le chemin vers la paix. Il ne condamne personne, mais interpelle tout le monde : gouvernants, opposants, citoyens, jeunes et anciens.
À ceux qui recherchent le pouvoir, rappelons que le pouvoir passe, mais la paix reste.
Aux citoyens, disons que le vote n’est pas une arme mais une responsabilité.
À la communauté internationale, affirmons que son rôle est d’accompagner, jamais d’imposer.
Ensemble, répondons à l’appel de la sagesse.
Que cette terre d’espérance retrouve son plus beau visage, celui d’une Côte d’Ivoire où l’unité triomphe enfin des tempêtes électorales.
> « Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle ! »
Que cette élection soit celle où notre peuple se relève, uni et réconcilié, pour éclairer de nouveau l’histoire des nations.
Norbert KOBENAN
Présidence marocaine du CPS- Consultations informelles avec les pays en transition politique
mercredi, 19 mars 2025 21:13 Written by AdminLe Maroc qui préside le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS ) de l’Union africaine (UA) pour le mois de mars, a convoqué mardi à Addis-Abeba, des consultations informelles avec le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Soudan.
« C’est avec un profond sens de responsabilité et un engagement sans faille en faveur de l’unité, de la paix, de la stabilité et du progrès de notre cher Continent que le Royaume du Maroc, en sa qualité de Président du CPS, a convoqué ces consultations informelles avec nos frères du Burkina Faso, du Gabon, de la Guinée, du Mali, du Niger et du Soudan », a souligné l’Ambassadeur Représentant permanent du Royaume auprès de l’UA et la CEA-ONU, Mohamed Arrouchi, qui présidait une réunion par visioconférence du CPS consacrée à ces consultations.
M. Arrouchi a rappelé que ces échanges s’inscrivent pleinement dans le cadre du mandat du CPS, tel que défini par son Protocole, en particulier son Article 8 aliéna 11, qui prévoit la tenue de consultations informelles avec les parties concernées par une situation qu’il examine, chaque fois que cela est requis.
En mettant en œuvre cette disposition clé du Protocole, “notre réunion vise à renforcer le dialogue avec les États en transition politique, à les écouter et à explorer ensemble les meilleures voies pour favoriser la stabilité, la paix et leur retour à l’ordre constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à leur pleine réintégration de notre organisation continentale”, a affirmé le diplomate marocain.
Ce cadre informel “nous offre, donc, l’opportunité d’aborder, en toute franchise et dans un esprit constructif, les défis et les attentes de ces pays frères, en tenant compte des réalités qui sont les leurs, leurs spécificités nationales et des dynamiques régionales dans lesquelles elles évoluent”, a mis en avant l’Ambassadeur.
Cette réunion se veut donc une étape essentielle pour renforcer le dialogue entre les pays en transition politique et les institutions de l’UA et identifier des pistes de convergence et renforcer la coopération interafricaine pour une paix et une stabilité durables, a ajouté M. Arrouchi.
“Notre action collective envers nos frères en transition doit être guidée par une approche multidimensionnelle, ancrée dans la coopération et la solidarité, afin d’identifier des solutions durables et adaptées aux contextes spécifiques de chaque pays”, a souligné l’Ambassadeur, notant que “cette réunion marque une avancée significative vers des solutions concertées et durables au service de la paix, de la stabilité et du progrès en Afrique”.
Source : MAP EXPRESS
Les Mardis de NK/Le Silence Coupable et la Loi du Courage - Une Leçon pour Notre Temps
lundi, 17 mars 2025 20:17 Written by Admin
Dans l’amphithéâtre d’un professeur de droit, une leçon éclate comme un coup de tonnerre, révélant une vérité que bien des consciences refusent d’affronter. Une injustice délibérément mise en scène, un silence pesant, puis un réveil brutal : tel un miroir tendu à la société, ce récit interroge nos lâchetés et nos renoncements face à l’inacceptable.
L’histoire est simple en apparence. Un étudiant, arbitrairement expulsé sous les regards de ses camarades, tente en vain de protester. Son exclusion est brutale, soudaine, illégitime. Et pourtant, personne ne bouge. Personne ne parle. Personne ne s’indigne. Ce n’est que lorsque le professeur retourne la question vers eux, que les langues se délient, que la raison se rappelle à eux. Oui, ils ont assisté à une injustice. Oui, ils ont gardé le silence. Et alors, vient l’interrogation qui dérange : à quoi servent les lois si ceux qui les connaissent le mieux choisissent de les taire ?
Le poison du silence : complice de l’injustice
La scène de cet amphithéâtre n’est pas qu’une simple illustration académique. Elle est un reflet fidèle de notre monde. Dans nos sociétés modernes, combien de fois détournons-nous les yeux face aux abus ? Combien de fois laissons-nous les plus vulnérables être écrasés par les puissants, murés dans une indifférence qui confine à la complicité ? Combien de fois préférons-nous le confort du silence à la tempête de l’engagement ?
Car c’est là le véritable drame : l’injustice ne triomphe pas par la force de ceux qui l’imposent, mais par la lâcheté de ceux qui la tolèrent. Elle se nourrit de notre immobilisme, grandit dans nos hésitations et prospère sur nos renoncements. À quoi servent les lois si elles ne sont que des textes sans porteurs ? À quoi bon proclamer les droits si personne n’a le courage de les revendiquer ?
Quand la justice devient un combat personnel
Le professeur, dans sa mise en scène magistrale, ne se contente pas de dénoncer un fait. Il impose un choix. Car la justice n’est pas une théorie abstraite, elle est une responsabilité quotidienne. Elle ne réside pas seulement dans les tribunaux, mais dans chaque prise de parole, dans chaque dénonciation du mal, dans chaque acte de résistance face à l’oppression.
Notre époque est marquée par des injustices criantes : la corruption qui gangrène les institutions, les inégalités sociales qui se creusent, les minorités écrasées par l’indifférence générale. Loin d’être de simples spectateurs, nous sommes tous appelés à être les gardiens de la justice, à briser le silence complice, à refuser la peur comme mode de gouvernance. Car comme le dit un proverbe africain : « L’injustice qui frappe ton voisin est une ombre qui s’approche de ta porte. »
L’humanité n’est pas négociable
Le professeur termine sa leçon par une phrase lourde de sens : « L’humanité n’est pas négociable. » Ces mots résonnent comme un avertissement et un appel. Si nous cessons de défendre l’humain, nous cessons d’être humains. Si nous laissons l’oppression se banaliser, elle finira par nous engloutir tous.
Il ne suffit pas de connaître les lois, il faut les porter avec courage. Il ne suffit pas de déplorer l’injustice, il faut la combattre avec détermination. Et il ne suffit pas de regretter nos silences, il faut apprendre à parler tant que la vérité a encore une voix.
L’étudiant expulsé est revenu. Mais combien d’autres, dans le monde réel, ne reviendront jamais ? Combien d’innocents restent à la porte de nos consciences, attendant que quelqu’un ose s’indigner ? L’histoire ne se souvient pas de ceux qui se sont tus. Elle célèbre ceux qui ont eu le courage de parler.
Alors, à la lumière de cette leçon, posons-nous cette question : quand l’injustice se présentera à notre porte, resterons-nous spectateurs ou deviendrons-nous la voix qui ose dire non ?
Norbert KOBENAN