
Société (887)
Italie : Fin du Conseil d’administration du Pam// Le Point de la mission du Vp Daniel Kablan Duncan
jeudi, 28 février 2019 10:04 Written by ossey84Le vice-Président de la République, S.E.M. Daniel Kablan DUNCAN, arrivé dimanche dernier à Rome, à l’invitation spéciale du Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), a participé, les 25 et 26 février 2019, à la première session du Conseil d’Administration dudit programme onusien et à une série d’autres activités dans la capitale italienne, avant de regagner Abidjan, le mardi dernier en fin d’après midi.
Au siège du Pam où il a eu un tête-à-tête préalable avec le Directeur exécutif, le vice-Président de la République, en tant qu’invité spécial à cette première session 2019 du Conseil d’Administration du PApam, a prononcé un discours portant essentiellement sur le Centre Régional d’Excellence contre la Faim et la Malnutrition pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, le premier en Afrique que va abriter Abidjan, après ceux du Brésil et de la Chine. Au nom du Chef de l’Etat, S.E.M. Alassane OUATTARA, le vice-Président DUNCAN, par ailleurs Président du Conseil National pour le Nutrition et Facilitateur national pour l’initiative ‘’faim Zéro’’, a réitéré remerciement de la Côte d’Ivoire au PAM pour avoir couronné les efforts du gouvernement ivoirien en matière de lutte contre la faim en accédant à sa demande d’installer à Abidjan ce Centre régional dont les activités seront lancées le 25 mars prochain. « Ce centre permettra d’impulser aux pays voisins concernés (…) une dynamique dans ce combat en termes de partage de bonnes pratiques et de leçons apprises en matière de lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté. Mieux, il permettra de répondre à la demande croissante de renforcement des capacités nationales et régionales dans un partenariat renforcé Sud-Sud pour l’atteinte de l’ODD 2. », a soutenu le vice-Président de la République, tout en plaidant pour « l’engagement du Pam à accompagner le Gouvernement ivoirien pour réussir ce pari ».Le vice-Président de la République s’est par ailleurs réjoui de la nomination d’un Africain à la tête du Conseil d’Administration du Pam, en la personne de S.E. Hisham Mohamed Moustapha Badr, Ambassadeur et Représentant permanent de l’Egypte près le Pam.Les travaux de ce Conseil d’Administration, où étaient aussi présentés les Plans stratégiques régionaux du PAM, a été marqué par l’adoption du Plan stratégique de la Côte d’Ivoire présenté par Mme Adeyinka BADEJO SANOGO, Représentante résidente du PAM en Côte d’Ivoire. Le 26 févier, toujours dans les locaux du PAM, cette fois-ci à l’invitation de la Directrice exécutif du Mouvement mondial SUN (Scaling up Nutrition), Mme Gerda VERBURG, le vice-Président de la République a pris part à un panel focalisé sur le partage des expériences des pays membres dudit mouvement. Ici encore, le vice-Président de la République, plaidant pour la cause du Centre régional d’Excellence que va bientôt abriter Abidjan, a soutenu que l’une des conditions du succès serait qu’à l’instar de l’Asie et de l’Amérique latine, que le centre d’Abidjan soit l’unique pour l’Afrique ; ce qui permettrait de mieux concentrer les efforts des différentes parties prenantes africaines dans une synergie d’actions pour en tirer un meilleur profit dans le sens du partage d’expérience.
Le séjour du vice-Président DUNCAN à Rome a été par ailleurs marqué par une visite au Directeur général de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), M. José Graziano DA SILVA, avec qui il a échangé sur les potentialités agricoles de la Côte d’Ivoire et ses attentes de la part des partenaires multilatéraux dans sa lutte pour faire du pays un des greniers de l’Afrique.
Le vice-Président de la République a eu par ailleurs plusieurs autres rencontres durant les trois jours passées à Rome, à commencer par une audience qu’il a accordée, dès son arrivée le soir du dimanche 24 février, à la vice-Ministre italienne des Affaires étrangères chargée de la Coopération internationale, Mme Emmanuela Del RE.
Avec le secteur privé, le vice-Président de la République a eu, au cours de cette mission, des échanges à deux niveau : d’abord une rencontre multilatérale avec une trentaine d’hommes d’affaires représentant 18 entreprises au total, à qui il a présenté les opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire, avant de recevoir en tête-à-tête, dans un second temps, plusieurs patrons d’entreprise parmi eux.
Moussa Kader
Légende photo : Le Vice- Président Daniel Kablan Duncan en compagnie d’un responsable du Pam
Mines, tourisme, aviations d’affaires et transports// Les acteurs et professionnels se donnent rendez-vous à Abidjan
mercredi, 27 février 2019 20:16 Written by ossey84A l’initiative d’Africa Focus Group, entreprise spécialisée dans l’évènementiel, Abidjan abritera aux mois d’Avril et de juin 2019, le Forum africain sur les mines (Africa mining forum), le symposium sur le tourisme et l’aviation d’affaires et la 6éme édition du forum international et salon africain des transports et des infrastructures économiques. Prévu les 11 et 12 avril à Abidjan, l’Africa Mining Forum (Afm) ou le Forum africain des mines est une tribune d’échanges et de partage sur le développement des Mines et de l’industrie extractive, a expliqué récemment Bamba Magnatié la Directrice générale d’Africa Focus Group. Qui était face à la presse à Abidjan. Avec 300 participants dont 80 hauts dirigeants du secteur public et 220 responsables du secteur privé, et 40 speakers, tous en provenance de 13 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, l’Afm se veut une plateforme par excellence de rencontre de tous les professionnels du secteur minier au niveau africain, a-t-elle indiqué. Il a pour ambition de présenter, promouvoir et mettre en lumière l’importance du potentiel géologique et minier ainsi que l’offre minière africaine. Poursuivant Bamba Magnatié a fait savoir qu’il s ;’agira au cours de ce forum de faire le point de la politique minière africaine afin de dégager les perspectives et solutions essentielles à son développement. Sont attendus à l’Africa Mining Forum des officiels gouvernementaux, des responsables d’entreprises minières, des banquiers, des juristes, des assureurs, des investisseurs, etc. Suivra du 25 au 26 avril le Symposium sur le Tourisme et l’Aviation d’Affaires. C’est un cadre de réflexion et d’échanges sur les voies et moyens de promouvoir le tourisme d’affaires. Qui selon l’Union des Associations internationales (Uia) génère un chiffre d’affaire de 7 milliards de dollars par an soit plus de 3 500 milliards de Fcfa. Ce sera un cadre pour présenter, promouvoir et mettre en lumière l’importance du potentiel des Etats africains sur le segment tourisme d’Affaires. Il s’agira également de faire le point de la politique touristique africaine afin de dégager des perspectives et solutions essentielles à son développement. Ce sont 500 participants de haut niveau dont 120 hauts dirigeants du secteur public et 320 responsables du secteur privé ainsi que 40 speakers issus de 8 pays qui sont attendus à ce rendez-vous sur le Tourisme et l’Aviation d’Affaires. Le 6ème Forum international et Salon Africain des Transports et des Infrastructures économiques aura lieu du 13 au 15 juin 2019. Ce salon, qui a démarré depuis 2009, réunira les professionnels et décideurs pour les échanges riches et uniques sur les transports, les infrastructures et leurs secteurs connexes. Après Rabat en 2015 et Abidjan en 2017, l’édition de cette année entend repositionner le transport, la logistique et les infrastructures au cœur du processus de développement amorcé pour atteindre l’émergence telle que voulue par les Etats africains. Cette édition du Forum international et Salon Africain des Transports et des Infrastructures économiques parrainé par le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly, enregistrera la participation de 150 exposants, 30 pays participants et 10.000 visiteurs. A en croire Bamba Magnatié, pendant le Salon, les visiteurs pourront acheter des véhicules neufs ainsi que des pièces détachées à des prix concurrentiels. Ils pourront également se procurer des billets d’avions, des tickets de bus et bateau bus ainsi que divers abonnements à prix promotionnels.
Ayoko Mensah
Légende photo : Bamba Magnatié, Directrice générale d’Africa Focus Group
Paris : Suivi-évaluation des projets et programmes// L’Anader expose son savoir-faire au Sia 2019
mercredi, 27 février 2019 19:53 Written by ossey84Le suivi-évaluation des projets et programmes constitue l’une des clés de la réussite de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), a-t-on appris mercredi au Salon international de l’agriculture de Paris (SIA 2019). Au cours d’une conférence sur le thème “Le suivi-évaluation, outil d’efficacité et de pérennisation des acquis des projets et programmes de développement rural : cas de l’ANADER”, la directrice du suivi-évaluation et qualité, Mme Camara Walley-Goli Lola Maria a partagé son expérience de 23 ans sur cette problématique. Ainsi, après avoir présenté les généralités sur le suivi-évaluation en milieu rural avec ses insuffisances et ses défis, elle a souligné que le suivi-évaluation de l’ANADER s’appuie sur une gestion axée sur les résultats. La conférencière a alors présenté la schématisation du système du suivi-évaluation de l’ANADER et sa méthodologie, avant de terminer sur la contribution de cet outil à l’atteinte des projets et programmes. Créée en 1993 pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural, l’ANADER compte à ce jour, outre son siège à Abidjan, sept zones et 57 zones opérationnelles à travers le territoire national. Son succès dans le monde rural a d’ailleurs été reconnu à la conférence par le président de la Chambre nationale de l’agriculture, Bamba Sindou. En termes d’activités, l’Agence a mené de 2011 à 2018, cinquante projets majeurs et quatre programmes, avec l’appui de partenaires et de bailleurs de fonds. Elle compte 1200 agents de base pour la collecte de données et des enquêtes de grande envergure dont les résultats sont capitalisés. La conférence s’est déroulée en présence du directeur général de l’ANADER, Dr Sidiki Cissé, de l’ambassadeur Abdou Touré, représentant personnel du Président de la République auprès de l’OIF, et d’une forte délégation du CIRAD, un partenaire français de l’ANADER.
(AIP)
Transfert d’argent par téléphone mobile// L’Unetel accuse l’administration fiscale d’être à la base de la hausse des tarifs
mardi, 26 février 2019 20:07 Written by ossey84 La hausse des tarifs des transactions mobile money, désormais effective, suscite une vive polémique renforcée par les divergences entre l’administration fiscale et les entreprises concernées (Orange money, MTN money et Moov money), toutes filiales des sociétés de téléphonie mobile. Pour une meilleure compréhension, Minutes Eco a rencontré le directeur exécutif de l’Union des entreprises de téléphonie de Côte d’Ivoire (UNETEL), Gertrude Koné Kouassi, qui clarifie dans cet entretien les positions de la corporation. Elle dénonce la transposition des taxes du secteur de la téléphonie sur des Entreprises émettrices de monnaie électronique (EME), reversées dans le secteur financier par une disposition de la BCEAO. Exclusif.
La hausse de 7,2% des tarifs des transferts d’argent par mobile monnaie suscite de l’indignation. Comment êtes-vous arrivés à ce chiffre alors qu’il est évoqué dans l’annexe fiscale une taxe de 3% ?
Avant de répondre à cette question, il convient de faire quelques précisions. D’abord l’administration fiscale a annoncé par voie de presse que la taxe de 3% avait été supprimée. Ensuite, ce ne sont pas les entreprises émettrices de monnaie électronique qui ont décidé subitement d’une hausse des tarifs des services de mobile money. C’est bien l’administration, à travers l’annexe fiscale, qui fait une extension de taxes aux entreprises de mobile money. Il s’agit, en l’occurrence, d’un ensemble de taxes spécifiques aux entreprises de télécoms et dont le montant cumulé fait 7,2%. A savoir la taxe des télécommunications (5% du chiffre d’affaire hors taxe), la taxe sur le développement des NTIC (2%) et la taxe sur le soutien à la création artistique (0,2%). Ce sont, notons-le bien, des taxes propres, comme l’a dit le législateur, aux entreprises qui interviennent dans le secteur télécoms, notamment celui de la téléphonie. L’entreprise émettrice de monnaie électronique (EME) n’est pas une entreprise de télécoms et n’utilise simplement que pour support le téléphone mobile. Il paraît donc étonnant que les taxes du secteur de la téléphonie soient reversées sur ce secteur qui, par une disposition de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), est dans le secteur financier.
Au début, c’est-à-dire avant 2015, l’activité de mobile monnaie a été développée avec le support technique des entreprises de téléphonie mobile. Elle était donc incluse dans le chiffre d’affaires des entreprises de télécoms et, de facto, subissait toutes ces taxes. Mais avec le développement du mobile money et son impact sur le secteur financier, la BCEAO a voulu mieux organiser ce secteur et a décidé que ces entreprises soient régies d’une manière particulière. Elles sont donc aujourd’hui dans le secteur financier, avec un statut juridique particulier, sous l’instruction BCEAO n°008-05-2015 du 21 mai 2015. C’est cette disposition qui régit les conditions et modalités d’exercice des activités des émetteurs de monnaie électronique dans tous les Etats membres de l’UMOA. Ce n’est donc pas une disposition propre à la Côte d’Ivoire. Alors, si l’activité de mobile money est passée dans le secteur financier, elle ne saurait continuer d’avoir la même taxation que les entreprises de télécoms. L’activité subissait cette taxation tout simplement parce qu’elle était amalgamée avec le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms. Une fois que la BCEAO a pris cette disposition, il appartenait aux entreprises de téléphonie de s’y conformer en créant des EME. Il n’y a donc pas de confusion à faire entre les entreprises de télécoms et les EME.
L’Etat considère qu’il perd quelque chose avec la création des EME. Cela n’est-il pas vrai ?
Possible, mais si c’est le cas, ce n’est pas du fait des opérateurs de télécoms, qui ne font que se conformer à la réglementation. On ne peut pas dire que les opérateurs ont voulu aller d’une manière ou d’une autre en contradiction avec les dispositions fiscales, et donc faire de l’incivisme fiscal. Si la décision de la BCEAO a eu pour effet une perte de revenus pour l’administration fiscale, il lui revient de s’adresser au véritable responsable de cette situation et non de s’en prendre aux opérateurs. Enfin, il faut savoir que l’activité de mobile money n’est pas du tout exonérée de taxes comme on donne à le croire. Elle est soumise à diverses taxes dont la TVA par exemple.
Doit-on penser qu’il y a un acharnement sur les entreprises de téléphonie mobile ?
Avancer en tout cas que les opérateurs télécoms ont voulu faire de l’optimisation fiscale en ne continuant pas d’appliquer ces taxes sur l’activité de mobile money, c’est faire fausse route. Il n’y a jamais eu de volonté de soustraire des revenus aux fiscs. La preuve, le secteur de la téléphonie est l’un des plus lourdement fiscalisé en Côte d’Ivoire. La pression fiscale est énorme sur ce secteur d’activité, qui est le seul en Côte d’Ivoire qui paie par exemple 30% de BIC et non 25% comme tout le monde. Il y a énormément de taxes sur ce secteur et les opérateurs s’en sont toujours acquittés.
Par ailleurs, il est difficilement compréhensible que ce soit les seules entreprises créées par les opérateurs télécoms qui semblent concernées par ces dispositions. Quand vous lisez l’exposé des motifs de l’article 14 de l’annexe fiscal, il est clairement spécifié que c’est pour corriger « cette volonté d’optimisation fiscale des entreprises de téléphonie mobile… ». Et pourtant aujourd’hui, les services de transfert d’argent par téléphone mobile ne sont pas exercés par les seules EME créées par les opérateurs télécoms ; il y a également des institutions bancaires et d’autres entreprises de la place qui le font. Sont-elles concernées par cette disposition ? Il semblerait que non. Dans ce cas, il y a manifestement un problème d’équité fiscale. Est-ce une volonté de fausser le jeu de la concurrence ? On pourrait ainsi se poser de nombreuses autres questions mais nous ne doutons de la bonne volonté de l’administration fiscale.
La DGI juge pourtant illégale la répercussion des taxes sur les consommateurs et accuse les entreprises d’aller contre la politique de l’Etat qui est de faire du social. Que répondez-vous ?
On ne peut que se réjouir de la volonté de l’Etat de faire du social. D’ailleurs, les entreprises télécoms, pleinement conscientes de leur responsabilité sociétale, sont celles qui font le plus de social en Côte d’Ivoire en apportant un soutien financier important et régulier à la culture, à l’éducation, au sport, à la santé, etc.
Mais est-ce qu’on peut considérer comme pratique illégale pour une entreprise, celle qui consiste à faire la tarification de ses services en appliquant les normes comptables standards, c’est-à-dire en respectant une certaine orthodoxie financière légalement appliquée par tous ? Voici la question qu’il faut se poser. Vous êtes une entreprise, vous réalisez un chiffre d’affaires, vous avez des taxes à la consommation qui vous sont appliquées, que ferez-vous ? Dans le calcul du prix final de votre article ou de votre service, il est clair que vous prendrez en compte ces taxes. Alors, d’un côté vous devez payer plus de taxes et de l’autre, on vous demande de ne pas chercher à préserver votre équilibre financier, vos revenus ni même vos emplois ! Il est clair que si vos charges s’alourdissent, votre marge se réduit. Dans un cas pareil, qu’est-ce qu’une entreprise a comme possibilité pour s‘en sortir ? Il faut bien que l’entreprise établisse son équilibre financier. Le faire, est-ce illégal ? C’est là tout le problème aujourd’hui.
Dès qu’il y a une hausse aussi minime soit-elle du prix du carburant à la pompe, les coûts du transport sont multipliés par deux, trois ou par quatre. Bien au-delà de la hausse qu’il y a eue. Est-on jamais intervenu pour dire que c’est illégal ? Je me pose la question. Comparaison n’est pas raison, mais toutes les entreprises sont à la recherche de leur équilibre financier. Elles cherchent à préserver leur équilibre financier et les emplois qu’elles génèrent. A ce niveau, il ne s’agit pas de voir le seul impact qu’il pourrait y avoir sur l’activité des EME, mais comprendre que tous les acteurs de la chaîne de valeur du mobile money, ceux qui vivent directement ou indirectement de l’activité du mobile money, seront également touchés de manière négative.
Quel peut être l’impact, en des termes chiffrés, de ces taxes sur ces entreprises ?
Je n’ai pas la réponse à cette question. Ce sont les directeurs généraux des maisons de mobile money qui pourront y répondre. Mais au-delà des chiffres, je souhaiterais qu’on ramène l’intérêt à ce qui est le plus réel : le développement humain et celui de toute la société dans laquelle nous évoluons. Aujourd’hui on sait ce que le mobile money a apporté à la société dans laquelle nous vivons. : Facilitation des transactions, sécurisation, rapidité, etc. Mais ce qui a fait le succès du mobile money, ce sont surtout les coûts. Pensez-vous que si les coûts augmentent ça va aller dans le sens de faciliter la vie des populations et de développer l’activité économique comme nous le voyons ? Est-ce que le mobile money va continuer de faciliter nos transactions et permettre d’aller plus loin en termes d’économie numérique ? Nous voulons la transformation digitale de nos entreprises mais il faut savoir que le pendant de cette décision c’est, d’une part la dématérialisation de certains processus-métiers de l’entreprise, et d’autre part les transactions financières facilitées par la voie électronique.
Le renchérissement des coûts ne risque-t-il pas de décourager les consommateurs et les détourner du mobile money ?
Il y aura certainement un ralentissement des transactions. Toutefois, au-delà du découragement, il faut plutôt voir quel sera l’impact sur l’inclusion financière. Le mobile s’est imposé comme étant un des instruments clés pour faciliter la bancarisation des populations. Il est clair que cela aura un impact négatif sur la bancarisation et par conséquent l’inclusion financière des populations. Conscients de cet état de fait, l’UNETEL, sitôt informée des nouvelles mesures fiscales à l’encontre du mobile money, et avant le vote de l’annexe fiscale par l’assemblée nationale, a interpellé par courrier l’administration, l’Assemblée nationale, le Comité national de lutte contre la vie chère, certaines associations de consommateurs, etc. Même la BCEAO a été saisie. Mais nous n’avons eu aucune réponse. C’est lorsque le communiqué de l’UNETEL relatif à une hausse prévisionnelle des tarifs des transactions de mobile money a été diffusé dans la presse écrite qu’une fédération de consommateurs (Fédération des Consommateurs Le Réveil) nous a contactés et pour chercher à comprendre le problème.
La répercussion va donc se faire. Vous maintenez ?
Oui. La répercussion sera faite mais nous rassurons que ce ne sera pas une raison pour augmenter de manière excessive les tarifs. Il y aura une répercussion proportionnelle. Ce ne sera donc pas l’occasion de multiplier par trois les coûts des services de mobile money. Les EME ne s’inscrivent pas du tout dans cette dynamique.
Croyez-moi, ce n’est pas de gaieté de cœur que ces entreprises procèdent à une hausse des tarifs des transactions mobile money. C’est une des conséquences logiques de la taxation de ces services. Les opérateurs Télécoms et les EME sont ouverts à la discussion, dans le cadre d’un dialogue constructif. Aussi ont-ils été très surpris de la réaction de la DGI à l’annonce faite par l’UNETEL en vue d’informer les consommateurs, dans un souci de transparence certes, mais également et surtout pour ne pas faire une augmentation inopinée des tarifs, du jour au lendemain.
Depuis la sortie du DG des impôts, avez-vous pris langue avec l’administration pour tenter de concilier les positions ?
Ecoutez, l’annexe fiscale a été votée au niveau de l’Assemblée nationale. Nul n’est censé ignorer la loi, dit-on. Vous êtes une entreprise concernée, qu’est-ce que vous faites ? Vous appliquez la loi. C’est ce que nous faisons. Vous rendez-vous compte que l’annexe fiscale est entrée en vigueur depuis le 1er janvier ? Et pourtant, aucune hausse tarifaire n’a été appliquée jusque-là (NDLR : le 17 février). Cela parce que les EME essayent de voir dans quelle mesure faire payer le moins possible les montants aux consommateurs.
Une hausse en dessous du taux de 7,2% est-elle envisageable ?
Non. Ce n’est pas possible. C’est une question de calcul économique. Si vos charges augmentent du fait des taxes, c’est de manière proportionnelle que vous faites la répercussion sur les coûts de sorte à maintenir votre équilibre financier. C’est un calcul économique simple qui est appliqué par tous en pareille circonstance, quelle que soit l’entreprise, dans n’importe quel domaine. Nous sommes dans cette logique simple ; nous intervenons sur les tarifs selon des normes comptables admises par tous.
L’UNETEL fait partie du Patronat, à travers la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Vu qu’il y a eu des rencontres entre l’administration fiscale et le patronat qui avance que l’annexe fiscale 2019 est consensuelle, que s’est-il passé pour qu’en arrive à cette situation ?
Il est vrai que nous avons participé aux discussions que le Patronat a eues avec la DGI dans le cadre de l’élaboration de l’annexe fiscale 2019. Mais je peux vous assurer qu’il n’y a à aucun moment été question de la fiscalité des EME. Nous avons fait des propositions en tant que secteur des télécoms, la CGECI a appuyé nos positions mais ce point concernant l’extension des taxes du secteur des télécoms aux EME n’a jamais été abordé. La où nous attendions des mesures visant à réduire la pression fiscale sur le secteur des Télécoms, et nous avons été fort surpris de ces décisions sur les EME.
Une des hypothèses émises par le cabinet Deloitte lors d’une présentation de l’annexe fiscale, en janvier dernier, c’était que les entreprises décident de supporter entièrement ces taxes si celles-ci n’impactaient pas lourdement leurs chiffres d’affaires. Avez-vous examiné une telle option ?
Vous parlez bien d’une hypothèse ! L’équation est difficile. Vous préférez peut-être que les EME laissent leurs charges s’accroître et que cela se traduise par une compression des charges au niveau du personnel ou en fermant certains points de vente. Au regard des chiffres sur les transactions, « environ 6000 milliards pour le mobile money en 2017 », on se dit que les EME gagnent beaucoup d’argent. Mais ces chiffres concernent uniquement les transactions, les flux d’échanges entre les consommateurs. Ils ne correspondent pas du tout à ce que gagne l’entreprise. Celle-ci ne gagne que ses marges sur les commissions dont tout le monde connaît la modicité. Ce sont des sommes relativement faibles qui sont partagées entre l’EME et ses partenaires techniques et commerciaux. Il est opportun de rappeler que ce qui a fait le succès du mobile money, ce sont les commissions peu élevées qui sont appliquées. Alors vous demandez de réduire ces commissions des entreprises émettrices de monnaie électronique, la part qui revient aux distributeurs et par ricochet celle de celui qui est dans la cabine pour faire le rechargement de mobile money par exemple? Mais quel mieux-être voulez-vous pour ces petits opérateurs économiques et pour le consommateur en bout de chaîne ? Cela est important car quand on demande aux EME de supporter les charges, cela revient à leur intimer de réduire leurs marges et partant celles de tous leurs partenaires.
Interview réalisée par Emmanuel Akani
Source: Minutes Eco
Affaire hausse des tarifs de Transfer d’argent via le Mobile// L’Artci exige aux opérateurs « l’arrêt immédiat » de l’application
mardi, 26 février 2019 17:44 Written by ossey84L’Autorité de régulation des télécommunications/Tic de Côte d’Ivoire a exigé aux opérateurs, dans un communiqué diffusé ce mardi 26 février 2019, « l’arrêt immédiat » de l’application de la hausse des tarifs de transfert d’argent via le mobile. L’Artci explique que les opérateurs de téléphonie mobile, « en application de l’article 174 de l’ordonnance n° 2012-293 du 21 mars 2012 relative aux Télécommunications et aux Technologies de l’Information et de la Communication », sont tenus de lui communiquer les tarifs et conditions générales d’offre de service un mois avant de les porter à la connaissance du public. « Les nouveaux tarifs constatés ce jour sur les services de transfert d’argent via mobile n’ont pas fait l’objet de communication préalable à l’Artci », précise le texte. La décision des entreprises émettrices de monnaie électronique (Eme), filiales des sociétés de télécoms, d’augmenter les tarifs des transferts d’argent par téléphone mobile a pris effet le lundi 25 février 2019.
Moussa Kader
Légende photo : Bilé Diemeléou Amon Gabriel, Dg de l’Artci
Taxe sur les communications, téléphoniques et des technologies de l’information// Le Directeur général des impôts apporte des clarifications
mardi, 26 février 2019 10:19 Written by ossey84L’affaire fait des vagues depuis quelques semaines. Depuis le 25 février 2019, le taux de 7,2% sur le transfert d’argent est en vigueur. Cela non sans grincement de dents chez les consommateurs. Dans une note reçue du service communication de la Direction générale des impôts,( Dgi), le patron de cette régie financière, Ouattara Sié Abou, apporte des clarifications. Selon lui, « L’Annexe fiscale pour la gestion 2007 a institué les taxes spécifiques à la charge des entreprises des télécommunications des téléphonies des technologies de l’information ; Il s’agit de la taxe pour le développement des technologies en zones rurales, au Taux : 2% taxe pour la promotion de la culture, au taux : 0,2% taxe sur les entreprises de la télécommunication au taux : 5%.En effet, le cumul de ses trois taxes qui donne les 7 .2 points dont vous avez entendu parler. En réalité, il n’y a pas de taxe sur les entreprises à ce taux. Ses trois taxes existent depuis douze ans pour les plus anciens et onze ans pour la dernière. Elles ont été perçues sur le secteur. Et à ma connaissance, cela n’a jamais donne lieu à une polémique » Aussi, le Dg Ouattara Sié Abou ne manque pas de donner des précisions sur les innovations intervenues quand il dit : « L’innovation est venue de ce que les opérateurs téléphonies ont obtenu l’agrément de la banque centrale pour effectuer des opérations de transfert d’argent via mobile. Partant de cet agrément, les opérateurs ont estimé qu’ils avaient le droit de distraire du champ d’application de ces taxes, le chiffre d’affaires réalisés dans la branche de transfert. Or, le dispositif stipule qu’il s’agit d’une taxe à la charge de l’entreprise et non une taxe assisse / non sur une branche d’activité. Le fait donc de distraire du champ d’application de cette taxe, la branche mobile money. Seulement, il y a un an que ces taxes ont toujours été assisses, calculés et reversés par elle sur la même base. L’article 14 de l’annexe fiscale 2019 est venu leur préciser que la commission perçue du fait des opérations de transfert d’argent entrent bel et bien dans le champ d’application de la taxe » Les caractéristiques de cette taxe
Selon la même source, le patron des Impôts pour dire que « le dispositif dont il est question, n’a pas été institué dans l’annexe fiscale 2019.je vous ai indiqué que la taxe pour le développement des nouvelles technologies en zone rurale a été institué en 2007, la taxe de la promotion de la culture en 2007 également ; et la dernière la taxe sur les entreprises de télécommunication en 2008. Cela fait douze ans pour les deux premières taxes et pour la dernière 11ans que ses taxes existent ; sont appliquées et perçues, y compris sur l’activité de transfert d’argent. Les opérateurs eux même la déclaraient donc elle n’est pas nouvelle. L’innovation vient des opérateurs qui veulent distraire désormais du champ d’application de la taxe, le chiffre d’affaires réalisé dans la branche money ; au motif qu’il s’agit d’opérations financières, mais là aussi, je voudrais dire les opérations financières au sens de la banque centrale sont soumises à un autre régime fiscal, donc je voudrais que nous soyons cohérents jusqu’au bout .la taxe n’est pas à mettre à la charge du consommateur final » En claire selon la source, « cela ne peut pas influencer le montant, le coût des opérations de transfert d’argent via mobile » A l’endroit des consommateurs, le Dg Ouattara Sié Abou ne manque pas de préciser que le dispositif tel que expliqué n’entraine nullement un renchérissement des services fournit par les différents opérateurs. « Je vous ai apporté la démonstration que ces taxes sont à la charge des opérateurs, mais qu’elles sont déductibles, donc elles ne sont pas acquises définitivement intégralement à l’Etat. Elles sont déductibles intégralement par les opérateurs enfin de cycle d’exploitation. Mais justement parce qu’elles sont déductibles que les opérateurs n’ont pas le droit de la répercuter au consommateur final. Sinon cela fera un double gain. Ce sont des taxes qui ne sont pas à la charge du consommateur » Il termine pour rappeler aux entreprises que : « La loi a délimité ; elle indique ce qui est dans la base taxable de cet impôt et ce qui est exclus. Alors, je voudrais inviter ces entreprises, les inviter pour que nous puissions échanger de façon sereine sur des bases claires, techniques et éventuellement recenser des difficultés s’il y en a ou qu’elles rencontrent et voir quelle mesure ; l’administration peut leur apporter des solutions »
Ayoko Mensah
Légende photo : Ouattara Sié Abou, Dg des Impôts : « le dispositif tel que je vous explique n’entraine nullement un renchérissement des services fournit par les différents opérateurs »
Alimentation/ Premier conseil d’Administration de l’année du Pam Le vice-Président de la République, invité spécial en Italie
lundi, 25 février 2019 08:59 Written by ossey84Le vice-Président de la République, S.E.M. Daniel Kablan DUNCAN, est arrivé ce dimanche 24 février 2019, à Rome, en Italie où il était attendu pour participer à la première session du Conseil d’Administration du Programme alimentaire mondial (PAM), prévue le lundi 25 février dans la capitale italienne.Le vice-Président de la République répond à une invitation spéciale à lui adressé par le Directeur Exécutif du PAM, Monsieur David M. Beasley ; une façon de rendre hommage à la Côte d’Ivoire pour son combat contre la faim et la malnutrition. En effet, cette invitation spéciale s’explique en partie par le leadership exemplaire de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre la faim et la malnutrition, mais aussi par l’implication personnelle du vice-Président DUNCAN dans la poursuite de l’objectif ‘’Faim Zéro’’ en sa qualité de Président du Conseil national pour la Nutrition et Facilitateur national pour l’élimination de la faim et la malnutrition en Côte d’Ivoire.Cette participation sollicitée du vice-Président de la République sera l’occasion de partager la vision du Gouvernement ivoirien en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, et de participer à la séance de validation du plan stratégique (2019-2023) du PAM pour la Côte d’Ivoire .Le lendemain, 26 février, cette fois-ci à l’invitation de Madame Gerda VERBURG, Coordinatrice du mouvement mondial SUN (Scaling up Nutrition), le vice-Président de la république prendra part à un panel de haut niveau sur la nutrition, dans les locaux du PAM.Ces deux rencontres sont par ailleurs l’occasion de préparer la prochaine session du mouvement SUN à Abidjan, de même que le lancement, en mars 2019, à Abidjan, du Centre d’Excellence régional contre la Faim et la Malnutrition et de mobiliser les ressources pour son fonctionnement. En marge de ces deux rencontres, le vice- Président de la République aura des entretiens avec plusieurs groupes d’investisseurs italiens intéressés par les opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire. Le vice-Président de la République est accompagné en Italie d’une forte délégation comprenant notamment le ministre des Ressources animales et Halieutiques, M. Kobena Kouassi ADKOUMANI, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, M. Eugène AKA Aoulé, et le Directeur de Cabinet du Premier Ministre, M. Emmanuel Ahoutou KOFFI.
Moussa Kader
légende photo: Le Vice-Président Kablan Duncan à son arrivée en Italie
Source Le Service de communication
ÉCONOMIE// Comité de réflexion et de recommandation de la BM et du FMI: Charles Koffi Diby nommé
samedi, 23 février 2019 18:14 Written by ossey84Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire fait désormais partie du Joint Committee on the Renumeration of Executive Directors and their Alternates (JCR), un organe mixte de réflexion et de production de recommandations de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaires International (FMI). Cet organe a pour mission de statuer sur des questions liées au fonctionnement des deux grandes institutions financières. C’est dans ce cadre que depuis Washington aux Etats Unis d’Amérique, le Président de la Banque Mondiale, Monsieur Jim Yong Kim, et Madame Christine Lagarde, Directrice générale du FMI, viennent de porter leur choix sur la Côte d’ivoire, seul pays africain à coté de deux autres, la Finlande du continent européen et les Îles Fidji du Pacifique sud, pour être membre de ce comité conjoint.
Au cours de cette année 2019, notre pays, avec la caution du président de la république , sera représenté par Monsieur Charles Koffi Diby, l’actuel président du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC) nommé par la Haute hiérarchie de ces institutions comme membre siégeant. La nomination de Monsieur Charles Koffi Diby, comme on peut en douter, n’est pas un hasard.
L’homme est un brillant technocrate auréolé de plusieurs distinctions de dimension internationale, le meilleur Ministre de l’Economie et des Finances 2010, zone Afrique Subsaharienne, Prix Emerging Markets; le meilleur Ministre de l’Economie et des Finances 2013, zone Afrique Subsaharienne, décerné par le Magazine The Banker du Financial Times, pour la gestion 2012.
Le membre fraichement élu du Joint Committee on thé Remuneration of Executive Directors and their Alternates (JCR), est aussi un habitué de la sphère mondiale des finances , qui jouit de l’appui précieux du président Alassane Ouattara, aux cotées duquel il a déjà fait ses preuves en qualité de ministre de l’Economie et des Finances et Ministre des Affaires Etrangères, avant d’être porté en juin 2016 à la tête du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC).
Sercom
Légende photo: Charles Diby Koffi, son merite eoncore reconnu
Tic// Le Ministre Isaac DE au congrès mondial du mobile à Barcelone
vendredi, 22 février 2019 20:53 Written by ossey84Une délégation ivoirienne conduite par le Ministre de l’Economie Numérique et de la Poste, M. Claude Isaac DE, prendra part au Congrès mondial du mobile (Gsma 2019) qui se tiendra du 24 Février au 1er Mars 2019 à Barcelone en Espagne. Placée sous le thème de la « connectivité intelligente », l’édition 2019 du Gsma réunira plus de 50 000 professionnels de l’industrie des communications mobiles, des représentants d’opérateurs de téléphonie mobile, des vendeurs et des professionnels des télécommunications et abordera l’avenir des marchés et la stratégie à suivre. En effet, Gsma 2019 permettra aux participants de mettre en évidence l’expansion de « l’hyper connectivité », rendue possible par la 5G, l’internet des objets (IoT), et de « l’intelligence », fournie par l’intelligence artificielle (Ia) et le big data. A cette rencontre, les problématiques liées à la sécurité sur l’internet, la technologie de la blockchain et la monnaie électronique seront également abordées. Le Gsma 2019 est aussi une occasion propice à l’établissement des liens commerciaux avec d’autres agents du secteur et au partage d’expériences et de connaissances avec d’autres spécialistes. Notons que le Gsma est une Association qui représente les intérêts des opérateurs mobiles du monde entier. Elle regroupe plus de 750 opérateurs et plus de 350 entreprises de l’écosystème mobile à travers le monde. Le Gsma contribue aussi à la définition et à la publication de normes de téléphonie mobile.
Moussa Kader
Légende photo :Claude Isaac Dé ministre de l’Economie numérique et de la poste
Enseignement supérieur et recherche scientifique// Une concertation nationale le 27 Février au 1er mars prochain
vendredi, 22 février 2019 08:20 Written by ossey84Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, organise la concertation nationale sur l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à Abidjan, (Université Félix Houphouët-Boigny et École normale supérieur), du 27 février au 1er mars 2019. Cette concertation nationale vise, entre autres, à faire le diagnostic du système d'Enseignement supérieur et de Recherche scientifique à travers l’identification des bases d'une politique nouvelle et ambitieuse pour une meilleure employabilité des diplômés, et pour des résultats de recherche au service du développement économique et social La concertation nationale sur l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique verra la participation de personnalités du monde académique ivoirien, africain et européen. Des décideurs politiques, des spécialistes des questions touchant l’éducation, le droit, les stratégies de développement, des enseignants-chercheurs et chercheurs, des étudiants, etc., seront également présents afin d’explorer les différentes possibilités de développement de stratégies collectives, de collaborations et de partenariats pour transformer l’enseignement supérieur et la Recherche scientifique. Environ 250 invités assisteront à l’ouverture de cette rencontre scientifique et 200 participants pour les travaux, notamment :- des Institutions de la République de Côte d’Ivoire;- des Départements ministériels ;- du CAMES- des Universités et institutions de recherche, Grandes écoles ;- du Monde socioprofessionnel.- des Partenaires Techniques et Financiers-des Ambassades et autres institutions- du Forum National des Confessions Religieuses de Côte d’Ivoire- de la Chambre des rois et chefs traditionnels- des Syndicats- de la Convention Nationale de la Société Civile- des Structures sous-tutelle
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DGI / 2ème édition de la conférence des conservateurs // La Dgi mobilise ses troupes pour accroitre les recettes
jeudi, 21 février 2019 19:02 Written by ossey84La Direction générale des impôts se fixe comme objectif, 2.500 milliards Fcfa en 2019. Pour ce faire, les responsables de cette importante régie financière ont décidé de sortir la grande batterie, pour améliorer la mobilisation des recettes, l’innovation et la modernisation de la maison pour les années à venir. Cette information a été donnée, ce jeudi 21 février 2019 à Grand Bassam, par le Directeur général adjoint des impôts, Aboubakari Cissé, représentant le Directeur général, Ouattara Sié Abou, au cours de la deuxième édition de la conférence des conservateurs de l’ensemble du territoire ayant pour thème : « Le contrôle interne, un outil au service du conservateur pour l’amélioration de la qualité du fonctionnement des conservateurs de la propriété foncière et des hypothèques (Cpfh) ». Pour le directeur général adjoint, le bilan est positif. « Je me réjouis avec vous, dans la mesure où ensemble nous avons atteint la barre symbolique des 2.000 milliards Fcfa, c’est historique et ce résultat est le fruit de la conjugaison des efforts de toutes les compétences de notre administration fiscale, parmi lesquelles la Conservation foncière qui a joué pleinement sa partition. Je vous exprime mes vives félicitations et vous encourage fermement à continuer dans cette dynamique », s’est-il satisfait. Cependant, à en croire Aboubakari Cissé, il reste malgré tout un long chemin à parcourir. Car pour cette année 2019, a-t-il poursuivi, le challenge est encore plus grand, il vise à mobiliser 2.513 milliards Fcfa. « Les défis à relever iront crescendo au fil des années à telle enseigne que la contribution à l’effort de développement ne cessera pas de croitre. La direction régionale des impôts, en tant que vecteur essentiel de la politique économique du gouvernement de Côte d’Ivoire a besoin de mobiliser davantage de ressources fiscales », a estimé le Dga
Moussa Kader
Légende photo : Le Dg Ouattara Sié Abou était représenté par le Dga Cissé Aboubakari
Salon de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan // La cinquième édition lancée à Abidjan
jeudi, 21 février 2019 18:15 Written by ossey84La République de France a été choisie comme pays à l’honneur de la cinquième (5ème) édition du Sara (Salon de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan), qui va se tenir du 22 novembre au 1er décembre 2019, à l’espace d’exposition sur la route de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, avec pour thème : « Agriculture intelligente et innovations technologiques : quelles perspectives pour l’agriculture africaine ? » Le lancement officiel du Sara 2019 s’est déroulé dans la matinée du jeudi 21 février, au Radisson Blu Hôtel d’Abidjan, sous la présidence du ministre ivoirien de l’Agriculture et du développement rural, Coulibaly Sangafowa, représentant du Premier ministre. L’on notait également la présence de l’Ambassadeur de France (pays à l’honneur), Sem Gilles Huberson, du ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain R. Donwahi, du représentant du ministre des Ressources animales et halieutiques. Au nom du Premier ministre, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Coulibaly Sangafowa, s’est réjoui du choix porté sur la France pour être le pays à l’honneur de cette cinquième édition du Sara. Selon lui, ce choix vient raffermir davantage la qualité de la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France. « Tout comme la France, pays industriel, doté d’une grande économie agricole, en Côte d’Ivoire, l’agriculture constitue le cinquième axe stratégique de développement du Gouvernement de Côte d’Ivoire avec pour objectif essentiel d’améliorer le bien-être des populations et la sécurité alimentaire » Cette agriculture, a-t-il renchéri, dans le contexte mondial actuel, doit faire face aux changements climatiques, ce qui illustre la pertinence du choix du thème du Sara 2019 : « Agriculture intelligente et innovations technologiques : quelles perspectives pour l’agriculture africaine ? » Quant à l’Ambassadeur de France, S.E Gilles Huberson, il a souligné que le Sara, ce n’est plus un salon national, sous régional, mais plutôt un salon international de meilleur niveau. Cette distinction faite à la France au prochain rendez-vous du Sara 2019, vient à point nommé au moment où, selon lui, le continent africain vient être positionné parmi les priorités de l’heure du Président français, Sem Emmanuel Macron. Il a poursuivi en soutenant qu’au-delà de la fierté d’être le pays à l’honneur, la France demeure le premier pays à forte représentativité au Sara, avant de confier que le nombre d’exposants français va doubler au cours de cette 5ème édition. « Ns sommes le premier partenaire économique de la Côte d’Ivoire. Choisir la France comme pays d’honneur pour le Sara 2019 à travers le thème : « Agriculture intelligente et innovations technologiques : quelles perspectives pour l’agriculture africaine ? C’est un choix dans lequel nous nous inscrivons profondément, parce que pour nous l’innovation, c’est la source de tout développement durable », a-t-il déclaré. En outre, le ministre des Eaux et Fôrets, a, quant à lui, indiqué que le Sara est une occasion de mobiliser des ressources financières et techniques. Selon lui, la 4ème édition a permis de compter 950 rencontres d’affaires avec la signature de plusieurs conventions chiffrées à 1.6 milliards Fcfa. Il a, par ailleurs, annoncé que le Sara2019 sera rehaussé par la présence du ministre chinois de l’agriculture, comme orateur principal. Notons également que le Sara 2019 a pour ambition de rassembler en terre ivoirienne, les grands acteurs nationaux, régionaux et internationaux du monde agricole pendant dix jours consécutifs. Cette 5ème édition du Sara, la 3ème consécutive, envisage d’atteindre 350 000 visiteurs, 800 entreprises exposantes avec 30 pays invités.
Ayako MensahLégende photo : Coulibaly Mamadou Sangafowa,ministre de l’Agriculture et du développement rural
Digitalisation du service administratif// La plateforme du Trésor Public expliquée aux populations du Kabadougou et de la Bagoué.
jeudi, 21 février 2019 17:12 Written by ossey84La plateforme « BAOBAB » la digitalisation de la relation client mise en place par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (Dgtcp) et ses fonctionnalités ont été présentées autorités administratives, les opérateurs économiques, fournisseurs et autres usagers des services du Trésor de Boundiali et d’Odienné les mercredi 20 et jeudi 21 février 2019. Dans sa présentation qui a fait l’objet d’échanges avec les participants, Mme LEGRE Castehlie, Chef de Service Centre Ecoute-Clients, responsable de la mission sur l’axe-nord du pays, a particulièrement insisté sur les caractéristiques de cet outil numérique du Trésor, qui selon elle, cadre avec la bonne gouvernance et l’amélioration de l’environnement des affaires. Ce dispositif, a-t-elle indiqué, vise à améliorer le taux de satisfaction des clients en leur offrant en toute transparence, un outil interactif de traitement de leurs préoccupations et de suivi en ligne de leurs dossiers. Cet outil innovant permet déjà aux clients (usagers, prestataires ou fournisseurs) de suivre en temps réel le statut de leurs dossiers ou mandats assignés dans les postes comptables et services du Trésor. Le dispositif est accessible à partir du lien https://baobab.tresor.gouv.ci Outils de Satisfaction clients, BAOBAB est aussi un dispositif d’écoute client à travers le traitement des plaintes et réclamations, chat en ligne). Il s’agit également d’un système de suivi des dossiers des clients et un système de visualisation en ligne des mandats des fournisseurs et prestataires des services de l’Etat. Plusieurs autres fonctionnalités sont intégrées au système. On peut citer entre autres une accessibilité de l’outil via internet à partir des tablettes et Smartphones; une vue de l’ensemble des services du Trésor Public à travers la page d’accueil ; un formulaire libre de saisie des préoccupations, des réclamations ou de demandes d’information; un formulaire de souscription avec réception par mail et sms des paramètres de première connexion du client. A noter aussi un espace personnel fournisseur pour visualiser en un seul endroit le statut de tous ses mandats et ce, quel que soit le poste comptable auquel les mandats sont assignés ; un espace de connexion pour chaque client pour visualiser les réponses apportées par les services; un système de notification par mail et par sms.
Moussa Kader
Légende photo : Une vue des participants à la séance d’explication et de sensibilisation initiée par la Dgtcp
AA
Conseil agricole et développement rural// Le Dr Sidiki Cissé présente la contribution de l’Anader
mercredi, 20 février 2019 21:38 Written by ossey84Agripreneuriat et Conseil agricole : Quelle contribution de l’ANADER pour le développement durable de l’agriculture ivoirienne ? Autrement reformulé : quelles sont les actions que mène ou compte mener l’ANADER dans le cadre du conseil agricole pour l’essor de l’agripreneuriat dans l’optique d’un développement durable de l’agriculture ivoirienne? A l’entame de cette conférence, il est important de nous accorder sur la définition de certains concepts.
1.1. Définitions de concepts
L’Agripreneuriat : Il décrit le processus adaptatif et dynamique de développement des entreprises dans le secteur agricole. Il apporte innovation et valeur ajoutée, accélère la création de valeur et fournit des ressources durables qui supportent un impact social équitable. L'agripreneuriat peut aider les populations rurales à jouer un rôle plus efficace dans les chaînes de valeur, non seulement en leur proposant des moyens de subsistance plus intéressants, mais aussi en offrant de nouvelles possibilités d'emploi aux membres des communautés rurales.
Les Agripreneurs peuvent donc provenir de n’importe quel secteur de la chaîne de valeur agricole. Ils incluent les agriculteurs, les commerçants, les transformateurs et les services d’appui (comportent les agro-commerçants ou agro-dealers, les services de conseil agricole, les services d’équipement, les services d’information sur les marchés et les prestataires de services financiers qui soutiennent les chaînes de valeur).
Le conseil agricole : Le conseil agricole (ou conseil en agriculture) est un concept qui prend des acceptions différentes suivant les postures des intervenants. Sous l’angle de la vulgarisation agricole, le conseil est associé au transfert de connaissances et de technologies du monde de la recherche et des techniciens vers celui des producteurs/agriculteurs.
La notion de conseil agricole peut aussi être comprise comme une démarche visant à établir un dialogue entre le producteur (ou un groupe de producteurs) et le conseiller afin d’aider à la résolution d’un problème donné. Elle peut également s’inscrire dans une démarche d’apprentissage visant à développer l’autonomie du producteur, voire faciliter les interactions entre acteurs concernés par un problème pour produire de nouvelles connaissances
Le développement durable : est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Concrètement, il s’agit d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme. Cela implique donc de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou l’équité sociale et économique.
La pertinence du sujet sera perceptible à travers l’analyse de l’évolution récente du secteur agricole ivoirien et surtout de l’ambition de développement de ce secteur clairement affiché par le Gouvernement ivoirien.
1.2. Evolution récente du secteur agricole
Des résultats tangibles et encourageants
Les dernières évaluations du développement de la Côte d’Ivoire ont mis en évidence que l’agriculture demeure le secteur moteur de l’économie en Côte d’Ivoire, représentant une part importante de la croissance de son PIB.
La part de l’agriculture dans le PIB national est en effet évaluée à 21% en 2015 (3 671 milliards FCFA). Le secteur agricole demeure ainsi le pilier économique porteur de revenus et de valeur ajoutée et générateur de devises par ses exportations (40% des exportations nationales en 2013).
Les dernières évaluation du secteur réalisées par le MINADER font état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014, et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire.
D’importants défis à relever
Malgré cette performance remarquable, le secteur agricole ivoirien fait face à des enjeux majeurs liés à :
- l’amélioration, en qualité et en quantité, des productions agricoles ;
- la transformation des produits agricoles ;
- la création d’emploi pour les jeunes ;
- l’équité sociale et économique basée sur le genre ;
- la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
- la préservation de l’environnement.
En réponse à ces enjeux et défis, le Gouvernement de Côte d’Ivoire à travers le PNIA II propose la vision d’une agriculture ivoirienne durable, compétitive, génératrice d’emplois et créatrice de richesses équitablement partagées.
1.3. Contribution de l’ANADER dans le développement durable de l’agriculture ivoirienne
Cette question devra s’analyser sous l’angle de la contribution qu’un système de conseil agricole peut apporter au développement agricole d’un pays et en particulier pour la Côte d’Ivoire, sous l’angle de la contribution apportée par le Conseil agricole avant l’ANADER, avec l’ANADER aujourd’hui et comment l’ANADER envisage de soutenir l’ambition de développement durable de l’agriculture portée par le PNIA II ?
La réponse à cette question appelle la clarification du concept de conseil agricole, de son rôle et de son importance à travers le monde et en particulier en Côte d’Ivoire.
Evolution du concept de conseil agricole
Par le passé, le conseil agricole désigné selon les époques et les écoles par encadrement agricole ou vulgarisation agricole, s’entendait principalement par l’accompagnement des agriculteurs à travers la fourniture de prestations de type matériel (semences, plants, engrais, produits phytosanitaires, matériel de reproduction, etc.) et immatériel (diffusion de techniques de production).
Aujourd’hui, le concept a évolué pour prendre en compte les besoins d’informations, de formation, de professionnalisation des acteurs du secteur agricole et d’animation/sensibilisation du monde rural dans toutes leurs diversité et complexité : changements climatiques, préservation de l’environnement, égalité du genre, lutte contre les pandémies, normes sociales, valeur éthique, etc.)
Rôle et importance du conseil agricole à travers le monde
Le rôle du conseil agricole s’apprécie dans la définition du concept lui-même et dans la prise en compte des enjeux ci-dessus mentionnés. Son importance dans la promotion d’un développement agricole durable est donc sans ambigüité. A travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable. C’est pour cela qu’un réseau de capitalisation et d’échanges de technologies, d’approches de vulgarisation, de concept et d’outils de vulgarisation agricole a été créé au plan mondial, le Forum mondial des services de conseil agricole et rural (GFRAS) avec des déclinaisons au plan continental (AFAAS pour le continent africain, NIFA pour les Etats unis d’Amérique, RELASER pour l’Amérique latine, EUFRAS pour l’Europe, MENA pour les pays de la Méditerranée, CACC pour le Caucase, APEN pour l’Océanie, AESA pour le Moyen-Orient, APIRAS pour l’Extrême-Orient) et même au plan sous régional africain (RESCAR-AOC pour l’Afrique Occidentale et centrale et SARFAAS pour l’Afrique du Sud).
Les exemples à travers le monde montrent clairement la différence entre le niveau de développement agricole des pays ayant un système de conseil agricole efficace et ceux qui n’en ont pas.
L’instance africaine de conseil agricole et rural (AFAAS) se réunit chaque année dans une semaine dite « semaine africaine de la vulgarisation agricole » (SAVA). La Côte d’Ivoire a été désignée pour abriter la 4ème édition et la 1ère dans un pays francophone en novembre 2019, couplée avec le SARA 2019.
C’est dire toute l’importance que revêt le sujet à travers le monde.
Contribution du conseil agricole au développement durable de l’agriculture ivoirienne.
Avant l’ANADER
La principale clé du succès de agriculture ivoirienne réside dans la constance du soutien de l’Etat aux producteurs agricoles, à travers à la fois la fourniture de prestations de type matériel (intrants agricoles, produits phytosanitaires, etc.) et de type immatériel (formation).
En effet, depuis 1958, l’Etat ivoirien apporte un soutien ininterrompu aux agriculteurs de Côte d’Ivoire à travers la fourniture du conseil agricole. Les sociétés chargées d’apporter cet appui ont changé de nom, de statuts et d’approches, mais la fourniture du conseil est demeurée une constante dans tous les programmes de développement agricole du pays.
Antérieurement, l’on est passé de la politique de l’assistance agricole avec la SATMACI à celle de l’approche sectorielle avec les ex-SODE (SODEPRA, SODEFEL, SODEPALM, SODERIZ, etc.). La Côte d’Ivoire doit le succès de son agriculture à cette vision politique et à l’action de ces sociétés de conseil agricole, autrefois appelées société d’encadrement agricole.
Ces sociétés avaient pour mission d’assurer le développement des filières dont elles avaient la charge. Les performances obtenues par celles-ci ont permis d’affirmer que « le succès du pays repose sur l’agriculture ». En outre, la diversification des productions agricoles pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du binôme café-cacao s’est opérée par l’entremise de certaines de ces sociétés de vulgarisation.
Avec l’ANADER
Création et mission
En 1993, l’Etat de Côte d’Ivoire a créé l’ANADER, dans le contexte de la restructuration des services agricoles visant entre autres, à rationaliser les ressources de l’Etat affectées au conseil agricole. C’est ainsi que les sociétés de conseil agricole existantes ont été dissoutes au profit de la création de l’ANADER en tant que société unique chargée de fournir le conseil agricole pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire. On parle alors de conseil agricole unifié. L’objet de l’ANADER est de fournir des services de conseil agricole aux acteurs des filières agro-sylvo-pastorales. A cette fin, elle s’emploie à partager les résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs et à les aider à exploiter une plus large part de la chaîne de valeur ajoutée des filières agricoles.
Ainsi, la mission de l’ANADER est de « contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des OPA, en concevant et en mettant en œuvre des outils appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé ».
Vision stratégique
Consciente qu’elle ne peut pas toute seule répondre efficacement aux différents défis du développement rural mentionnés précédemment, l’ANADER place son action dans une vision multi-institutionnelle du développement rural.
Ainsi, elle se présente comme un outil à la disposition des ministères techniques, notamment le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) et des partenaires au développement rural pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de projets de développement rural.
Ce faisant, elle se positionne au cœur d’un réseau de partenariats multi-institutionnels pour fournir des services de conseil agricole pluriels correspondant à la diversité de la vie en milieu rural et aux défis multiples du développement qui vont au-delà de la production agricole pour inclure la transformation, la commercialisation, la réduction des risques, la nutrition, la préservation de l’environnement, les changements climatiques, la lutte contre toute forme d’inégalité basée sur le genre, la lutte contre les pires formes de travail des enfants, l’autonomisation de la femme, etc.
Contribution récente de l’ANADER dans le développement agricole
En raison du caractère multi-institutionnel du conseil agricole ci-dessus mentionné, elle ne peut pas s’attribuer à elle seule la paternité des succès obtenus, mais sa grande contribution à l’obtention de ceux-ci ne saurait souffrir d’équivoque. A titre d’exemples :
Au niveau de la production cacaoyère
Depuis près d’une décennie, c’est l’ANADER qui fournit le conseil agricole dans la filière café-cacao dans le cadre du programme de développement durable de la cacaoculture dénommé « Quantité-Qualité-Croissance (2QC) ».
Outre ce partenariat avec le Conseil du café-cacao, l’ANADER fournit les mêmes services de formation sur les bonnes pratiques agricoles en partenariat avec les exportateurs et chocolatiers actifs dans la filière. Ces actions, conjuguées avec celles des autres partenaires de la filière, ont permis de faire passer la production ivoirienne de fèves de cacao marchand de 1 300 000 tonnes en 2014 à près de 2 000 000 tonnes aujourd’hui.
La contribution de l’ANADER au développement du pays s’appréciera judicieusement à partir des ressources financières tirées par l’Etat de cette situation ainsi que de l’amélioration des revenus des producteurs.
Au niveau de la production des noix de cajou
Depuis 2012, c’est l’ANADER qui assure le conseil agricole aux producteurs de noix de cajou et à leurs organisations dans le cadre d’abord d’un projet pilote avec le FIRCA. Ensuite, il a été étendu depuis 2014 à toute la zone de production de noix de cajou sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil du coton et de l’anacarde.
Le bilan de ces actions se traduit également par des résultats tangibles. En effet, de 565 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2012/2013, la production ivoirienne atteint aujourd’hui 700 000 tonnes, plaçant la Côte d’ivoire au 1er rang mondial des producteurs et exportateurs de noix brutes.
Cette performance est sous-tendue par l’amélioration du rendement qui est passé de 483 Kg/ha à 524 kg/ha sur la même période et par celle de la qualité de la noix avec un indice de qualité (le KOR moyen) qui est passé de 46 à 48, rendant la noix de cajou ivoirienne davantage compétitive sur le marché international.
Au niveau de la sécurité alimentaire
C’est l’ANADER qui assure depuis 2010 la mise en œuvre des programmes d’appui à la sécurité alimentaire (PASA, PUAPV) initiés par le MINADER. L’évaluation de la situation de la production alimentaire sur la période 2010-2016 fait état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur la période 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014 et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire. Une récente évaluation faite par le MINADER affirme que la production vivrière globale est passée de 12 millions de tonnes en 2012 à 18 millions de tonnes en 2018.
Ces résultats n’auraient pas pu être obtenus sans l’accompagnement efficace de l’ANADER.
Au niveau de productivité agricole (PPAAO/WAAPP)
L’ANADER a été un acteur clé dans la mise en œuvre du PPAAO/WAAPP qui s’est déroulé de 2012 à 2016. Elle a exécuté le volet transfert de technologies à travers la diffusion de bonnes pratiques de production notamment de manioc et de banane plantain. Dans ce cadre, elle a assuré la diffusion à grande échelle de variétés améliorées à haut rendement de manioc (bocou 1, bocou 2, bocou 3, Yavo, TMS) et de banane plantain (FHIA 21 et PITA 3).
Ces nouvelles variétés permettent d’atteindre un rendement moyen de 20 t/ha contre 10 t/ha pour le manioc et 15 t/ha contre 7 pour la banane plantain.
Au niveau de lutte contre les pandémies en milieu rural
Depuis 2005 l’ANADER participe activement à la lutte contre les pandémies en milieu rural. Les actions menées dans ce contexte portent sur :
- la lutte contre le VIH/SIDA
- la lutte contre le paludisme
- la lutte préventive contre Ebola
Les principaux résultats enregistrés sont les suivants :
Lutte contre VIH/SIDA
- 633 686 personnes issues de la population générale sensibilisées sur les moyens de prévention du VIH/sida;
- 131 330 personnes conseillées et dépistées dont 6 910 personnes séropositives
Lutte contre le paludisme
- Plus de 142 240 personnes ont été sensibilisées sur le paludisme
Lutte préventive contre Ebola
- 269 réunions d’information et de sensibilisation tenues avec 7 621 personnes
- 1 473 diffusions d’émissions
Au niveau du développement local
La Côte d’Ivoire a opté depuis son accession à l’indépendance pour une politique de décentralisation progressive avec la mise en place des communes en 1980, des districts autonomes entre 2001-2002, des Conseils généraux en 2002 et des Conseils Régionaux en 2011. Cette politique apparaît comme un outil efficace et pertinent de développement local qui est une démarche visant à obtenir une valorisation optimale d’un territoire à travers une implication active de la population, sur la base de ses attentes et des ressources locales.
Dans ce processus, l’ANADER assure l’accompagnement aux collectivités locales et aux communautés pour un développement durable.
L’intervention de l’ANADER s’appuie sur une approche participative impliquant de façon active les communautés au processus de collecte de l’information, à l’analyse en vue d’une prise de décision. Dans ce processus, l’ANADER joue un rôle de facilitateur et rédige les différents documents sollicités par les communautés.
Depuis 2012, l’ANADER réalise les plans stratégiques de développement (PSD) d’importantes régions et communes de Côte d’Ivoire :
PSD de régions réalisées (4)
- Nzi-Comoé
- Bafing
- Tonkpi
- Indénié-Djuablin
PSD de région en cours (5)
- Iffou
- Goh
- Béré
- Haut-Sassandra
- Grands-Ponts
PSD de communes réalisées (2)
- Borotou
- Seydougou
PSD de communes en cours (2)
- Diegonéfla
PSD de Canton réalisée
- Canton Gbadi-Est de Gagnoa
Au niveau de l’emploi jeune
Les résultats de l’enquête Nationale sur la Situation de l’emploi et le Secteur Informel (ENSESI), réalisée 2016, montre que l’agriculture ivoirienne demeure le secteur d’activité le plus pourvoyeur d’emplois.
L’agriculture doit donc être perçue aujourd’hui comme un métier avec à la clé l’exploitation des opportunités offertes par l’entreprenariat et les innovations de l'agro-industrie, y compris les innovations dans le domaine des TIC, tout au long des chaînes de valeur.
C’est dans cette vision que l’ANADER, leader du conseil agricole et rural, mène des actions pour l’essor de l’agripreneuriat dans le milieu rural dans l’optique d’un développement durable.
Les résultats enregistrés sont éloquents : à travers divers projets accompagnés par l’ANADER (PFS, AEJ, GIZ, AMICI, ONUDI-PROFORM), plus de 7 700 activités génératrices de revenus (AGR) ont été créées au bénéfice de plus de 9 400 jeunes sur la période 2014-2018
Pour amplifier ces actions de création d’emploi, l’ANADER a adopté l’approche « Ecole d’Entrepreneuriat Agricole » (EEA), car pour elle toute exploitation agricole doit être perçue comme une entreprise. Dans ce cadre, environ 500 coopératives agricoles ont été viabilisé à travers l’outil Coopérative Business School (CBS).
Perspectives
L’ANADER vient d’achever l’élaboration de son PSD 2019-2024 qui a défini clairement les actions à entreprendre pour renforcer son efficacité globale et sa position de leader du conseil agricole en Côte d’Ivoire. La mise en œuvre de ce PSD permettra :
- d’accroitre l’efficacité des actions de vulgarisation agricole grâce au développement de la vulgarisation électronique (e-vulgarisation)
- de développer de nouvelles compétences pour demeurer l’outil principal de l’Etat en matière de conseil agricole, notamment en matière de valorisation des productions agricoles ;
- de jouer tout son rôle dans l’ambition de transformation de l’agriculture et de transformation des produits agricoles
En conclusion
En conclusion, il faut retenir qu’à travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable.
En côte d’ivoire, il faut savoir que les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole.
Il faut savoir également que les ambitions actuelles de développement de l’agriculture portées notamment par la PNIA II qui vise la transformation de celle-ci pour la rendre plus performante et plus compétitive n’auront pas toutes leurs chances de succès sans l’accompagnement d’un conseil agricole financé de façon conséquente.
Enfin, le conseil agricole doit être compris comme l’exercice de la mission régalienne de formation et d’appui que l’Etat doit aux producteurs dont la contribution au développement du pays est sans ambiguïté. Par conséquent, son financement devra se faire sans ambigüité non plus si l’on ne veut pas courir le risque d’une baisse des quantités et de la qualité des produits et d’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté notamment en milieu rural.
Communication du DG Anader déjeuner de presse du 19 février 2019
Légende photo : Docteur Sidiki Cissé, Directeur général de l’Anader : « les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole »
Agripreneuriat et Conseil agricole : Quelle contribution de l’ANADER pour le développement durable de l’agriculture ivoirienne ? Autrement reformulé : quelles sont les actions que mène ou compte mener l’ANADER dans le cadre du conseil agricole pour l’essor de l’agripreneuriat dans l’optique d’un développement durable de l’agriculture ivoirienne? A l’entame de cette conférence, il est important de nous accorder sur la définition de certains concepts.
1.1. Définitions de concepts
L’Agripreneuriat : Il décrit le processus adaptatif et dynamique de développement des entreprises dans le secteur agricole. Il apporte innovation et valeur ajoutée, accélère la création de valeur et fournit des ressources durables qui supportent un impact social équitable. L'agripreneuriat peut aider les populations rurales à jouer un rôle plus efficace dans les chaînes de valeur, non seulement en leur proposant des moyens de subsistance plus intéressants, mais aussi en offrant de nouvelles possibilités d'emploi aux membres des communautés rurales.
Les Agripreneurs peuvent donc provenir de n’importe quel secteur de la chaîne de valeur agricole. Ils incluent les agriculteurs, les commerçants, les transformateurs et les services d’appui (comportent les agro-commerçants ou agro-dealers, les services de conseil agricole, les services d’équipement, les services d’information sur les marchés et les prestataires de services financiers qui soutiennent les chaînes de valeur).
Le conseil agricole : Le conseil agricole (ou conseil en agriculture) est un concept qui prend des acceptions différentes suivant les postures des intervenants. Sous l’angle de la vulgarisation agricole, le conseil est associé au transfert de connaissances et de technologies du monde de la recherche et des techniciens vers celui des producteurs/agriculteurs.
La notion de conseil agricole peut aussi être comprise comme une démarche visant à établir un dialogue entre le producteur (ou un groupe de producteurs) et le conseiller afin d’aider à la résolution d’un problème donné. Elle peut également s’inscrire dans une démarche d’apprentissage visant à développer l’autonomie du producteur, voire faciliter les interactions entre acteurs concernés par un problème pour produire de nouvelles connaissances
Le développement durable : est l’idée que les sociétés humaines doivent vivre et répondre à leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Concrètement, il s’agit d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme. Cela implique donc de prendre en compte à la fois les impératifs présents mais aussi ceux du futur comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou l’équité sociale et économique.
La pertinence du sujet sera perceptible à travers l’analyse de l’évolution récente du secteur agricole ivoirien et surtout de l’ambition de développement de ce secteur clairement affiché par le Gouvernement ivoirien.
1.2. Evolution récente du secteur agricole
Des résultats tangibles et encourageants
Les dernières évaluations du développement de la Côte d’Ivoire ont mis en évidence que l’agriculture demeure le secteur moteur de l’économie en Côte d’Ivoire, représentant une part importante de la croissance de son PIB.
La part de l’agriculture dans le PIB national est en effet évaluée à 21% en 2015 (3 671 milliards FCFA). Le secteur agricole demeure ainsi le pilier économique porteur de revenus et de valeur ajoutée et générateur de devises par ses exportations (40% des exportations nationales en 2013).
Les dernières évaluation du secteur réalisées par le MINADER font état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014, et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire.
D’importants défis à relever
Malgré cette performance remarquable, le secteur agricole ivoirien fait face à des enjeux majeurs liés à :
- l’amélioration, en qualité et en quantité, des productions agricoles ;
- la transformation des produits agricoles ;
- la création d’emploi pour les jeunes ;
- l’équité sociale et économique basée sur le genre ;
- la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
- la préservation de l’environnement.
En réponse à ces enjeux et défis, le Gouvernement de Côte d’Ivoire à travers le PNIA II propose la vision d’une agriculture ivoirienne durable, compétitive, génératrice d’emplois et créatrice de richesses équitablement partagées.
1.3. Contribution de l’ANADER dans le développement durable de l’agriculture ivoirienne
Cette question devra s’analyser sous l’angle de la contribution qu’un système de conseil agricole peut apporter au développement agricole d’un pays et en particulier pour la Côte d’Ivoire, sous l’angle de la contribution apportée par le Conseil agricole avant l’ANADER, avec l’ANADER aujourd’hui et comment l’ANADER envisage de soutenir l’ambition de développement durable de l’agriculture portée par le PNIA II ?
La réponse à cette question appelle la clarification du concept de conseil agricole, de son rôle et de son importance à travers le monde et en particulier en Côte d’Ivoire.
Evolution du concept de conseil agricole
Par le passé, le conseil agricole désigné selon les époques et les écoles par encadrement agricole ou vulgarisation agricole, s’entendait principalement par l’accompagnement des agriculteurs à travers la fourniture de prestations de type matériel (semences, plants, engrais, produits phytosanitaires, matériel de reproduction, etc.) et immatériel (diffusion de techniques de production).
Aujourd’hui, le concept a évolué pour prendre en compte les besoins d’informations, de formation, de professionnalisation des acteurs du secteur agricole et d’animation/sensibilisation du monde rural dans toutes leurs diversité et complexité : changements climatiques, préservation de l’environnement, égalité du genre, lutte contre les pandémies, normes sociales, valeur éthique, etc.)
Rôle et importance du conseil agricole à travers le monde
Le rôle du conseil agricole s’apprécie dans la définition du concept lui-même et dans la prise en compte des enjeux ci-dessus mentionnés. Son importance dans la promotion d’un développement agricole durable est donc sans ambigüité. A travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable. C’est pour cela qu’un réseau de capitalisation et d’échanges de technologies, d’approches de vulgarisation, de concept et d’outils de vulgarisation agricole a été créé au plan mondial, le Forum mondial des services de conseil agricole et rural (GFRAS) avec des déclinaisons au plan continental (AFAAS pour le continent africain, NIFA pour les Etats unis d’Amérique, RELASER pour l’Amérique latine, EUFRAS pour l’Europe, MENA pour les pays de la Méditerranée, CACC pour le Caucase, APEN pour l’Océanie, AESA pour le Moyen-Orient, APIRAS pour l’Extrême-Orient) et même au plan sous régional africain (RESCAR-AOC pour l’Afrique Occidentale et centrale et SARFAAS pour l’Afrique du Sud).
Les exemples à travers le monde montrent clairement la différence entre le niveau de développement agricole des pays ayant un système de conseil agricole efficace et ceux qui n’en ont pas.
L’instance africaine de conseil agricole et rural (AFAAS) se réunit chaque année dans une semaine dite « semaine africaine de la vulgarisation agricole » (SAVA). La Côte d’Ivoire a été désignée pour abriter la 4ème édition et la 1ère dans un pays francophone en novembre 2019, couplée avec le SARA 2019.
C’est dire toute l’importance que revêt le sujet à travers le monde.
Contribution du conseil agricole au développement durable de l’agriculture ivoirienne.
Avant l’ANADER
La principale clé du succès de agriculture ivoirienne réside dans la constance du soutien de l’Etat aux producteurs agricoles, à travers à la fois la fourniture de prestations de type matériel (intrants agricoles, produits phytosanitaires, etc.) et de type immatériel (formation).
En effet, depuis 1958, l’Etat ivoirien apporte un soutien ininterrompu aux agriculteurs de Côte d’Ivoire à travers la fourniture du conseil agricole. Les sociétés chargées d’apporter cet appui ont changé de nom, de statuts et d’approches, mais la fourniture du conseil est demeurée une constante dans tous les programmes de développement agricole du pays.
Antérieurement, l’on est passé de la politique de l’assistance agricole avec la SATMACI à celle de l’approche sectorielle avec les ex-SODE (SODEPRA, SODEFEL, SODEPALM, SODERIZ, etc.). La Côte d’Ivoire doit le succès de son agriculture à cette vision politique et à l’action de ces sociétés de conseil agricole, autrefois appelées société d’encadrement agricole.
Ces sociétés avaient pour mission d’assurer le développement des filières dont elles avaient la charge. Les performances obtenues par celles-ci ont permis d’affirmer que « le succès du pays repose sur l’agriculture ». En outre, la diversification des productions agricoles pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis du binôme café-cacao s’est opérée par l’entremise de certaines de ces sociétés de vulgarisation.
Avec l’ANADER
Création et mission
En 1993, l’Etat de Côte d’Ivoire a créé l’ANADER, dans le contexte de la restructuration des services agricoles visant entre autres, à rationaliser les ressources de l’Etat affectées au conseil agricole. C’est ainsi que les sociétés de conseil agricole existantes ont été dissoutes au profit de la création de l’ANADER en tant que société unique chargée de fournir le conseil agricole pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire. On parle alors de conseil agricole unifié. L’objet de l’ANADER est de fournir des services de conseil agricole aux acteurs des filières agro-sylvo-pastorales. A cette fin, elle s’emploie à partager les résultats de la recherche et les savoir-faire avec les agriculteurs et à les aider à exploiter une plus large part de la chaîne de valeur ajoutée des filières agricoles.
Ainsi, la mission de l’ANADER est de « contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des OPA, en concevant et en mettant en œuvre des outils appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé ».
Vision stratégique
Consciente qu’elle ne peut pas toute seule répondre efficacement aux différents défis du développement rural mentionnés précédemment, l’ANADER place son action dans une vision multi-institutionnelle du développement rural.
Ainsi, elle se présente comme un outil à la disposition des ministères techniques, notamment le Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) et des partenaires au développement rural pour la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de projets de développement rural.
Ce faisant, elle se positionne au cœur d’un réseau de partenariats multi-institutionnels pour fournir des services de conseil agricole pluriels correspondant à la diversité de la vie en milieu rural et aux défis multiples du développement qui vont au-delà de la production agricole pour inclure la transformation, la commercialisation, la réduction des risques, la nutrition, la préservation de l’environnement, les changements climatiques, la lutte contre toute forme d’inégalité basée sur le genre, la lutte contre les pires formes de travail des enfants, l’autonomisation de la femme, etc.
Contribution récente de l’ANADER dans le développement agricole
En raison du caractère multi-institutionnel du conseil agricole ci-dessus mentionné, elle ne peut pas s’attribuer à elle seule la paternité des succès obtenus, mais sa grande contribution à l’obtention de ceux-ci ne saurait souffrir d’équivoque. A titre d’exemples :
Au niveau de la production cacaoyère
Depuis près d’une décennie, c’est l’ANADER qui fournit le conseil agricole dans la filière café-cacao dans le cadre du programme de développement durable de la cacaoculture dénommé « Quantité-Qualité-Croissance (2QC) ».
Outre ce partenariat avec le Conseil du café-cacao, l’ANADER fournit les mêmes services de formation sur les bonnes pratiques agricoles en partenariat avec les exportateurs et chocolatiers actifs dans la filière. Ces actions, conjuguées avec celles des autres partenaires de la filière, ont permis de faire passer la production ivoirienne de fèves de cacao marchand de 1 300 000 tonnes en 2014 à près de 2 000 000 tonnes aujourd’hui.
La contribution de l’ANADER au développement du pays s’appréciera judicieusement à partir des ressources financières tirées par l’Etat de cette situation ainsi que de l’amélioration des revenus des producteurs.
Au niveau de la production des noix de cajou
Depuis 2012, c’est l’ANADER qui assure le conseil agricole aux producteurs de noix de cajou et à leurs organisations dans le cadre d’abord d’un projet pilote avec le FIRCA. Ensuite, il a été étendu depuis 2014 à toute la zone de production de noix de cajou sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil du coton et de l’anacarde.
Le bilan de ces actions se traduit également par des résultats tangibles. En effet, de 565 000 tonnes de noix de cajou brutes en 2012/2013, la production ivoirienne atteint aujourd’hui 700 000 tonnes, plaçant la Côte d’ivoire au 1er rang mondial des producteurs et exportateurs de noix brutes.
Cette performance est sous-tendue par l’amélioration du rendement qui est passé de 483 Kg/ha à 524 kg/ha sur la même période et par celle de la qualité de la noix avec un indice de qualité (le KOR moyen) qui est passé de 46 à 48, rendant la noix de cajou ivoirienne davantage compétitive sur le marché international.
Au niveau de la sécurité alimentaire
C’est l’ANADER qui assure depuis 2010 la mise en œuvre des programmes d’appui à la sécurité alimentaire (PASA, PUAPV) initiés par le MINADER. L’évaluation de la situation de la production alimentaire sur la période 2010-2016 fait état d’une augmentation des volumes de production sur la majorité des filières animales et végétales, avec un taux de croissance annuel moyen du secteur (en valeur) de 6% sur la période 2010-2014, engendrant également une augmentation des exportations agricoles de 27% entre 2010 et 2014 et une nette amélioration des taux d’autosuffisance alimentaire. Une récente évaluation faite par le MINADER affirme que la production vivrière globale est passée de 12 millions de tonnes en 2012 à 18 millions de tonnes en 2018.
Ces résultats n’auraient pas pu être obtenus sans l’accompagnement efficace de l’ANADER.
Au niveau de productivité agricole (PPAAO/WAAPP)
L’ANADER a été un acteur clé dans la mise en œuvre du PPAAO/WAAPP qui s’est déroulé de 2012 à 2016. Elle a exécuté le volet transfert de technologies à travers la diffusion de bonnes pratiques de production notamment de manioc et de banane plantain. Dans ce cadre, elle a assuré la diffusion à grande échelle de variétés améliorées à haut rendement de manioc (bocou 1, bocou 2, bocou 3, Yavo, TMS) et de banane plantain (FHIA 21 et PITA 3).
Ces nouvelles variétés permettent d’atteindre un rendement moyen de 20 t/ha contre 10 t/ha pour le manioc et 15 t/ha contre 7 pour la banane plantain.
Au niveau de lutte contre les pandémies en milieu rural
Depuis 2005 l’ANADER participe activement à la lutte contre les pandémies en milieu rural. Les actions menées dans ce contexte portent sur :
- la lutte contre le VIH/SIDA
- la lutte contre le paludisme
- la lutte préventive contre Ebola
Les principaux résultats enregistrés sont les suivants :
Lutte contre VIH/SIDA
- 633 686 personnes issues de la population générale sensibilisées sur les moyens de prévention du VIH/sida;
- 131 330 personnes conseillées et dépistées dont 6 910 personnes séropositives
Lutte contre le paludisme
- Plus de 142 240 personnes ont été sensibilisées sur le paludisme
Lutte préventive contre Ebola
- 269 réunions d’information et de sensibilisation tenues avec 7 621 personnes
- 1 473 diffusions d’émissions
Au niveau du développement local
La Côte d’Ivoire a opté depuis son accession à l’indépendance pour une politique de décentralisation progressive avec la mise en place des communes en 1980, des districts autonomes entre 2001-2002, des Conseils généraux en 2002 et des Conseils Régionaux en 2011. Cette politique apparaît comme un outil efficace et pertinent de développement local qui est une démarche visant à obtenir une valorisation optimale d’un territoire à travers une implication active de la population, sur la base de ses attentes et des ressources locales.
Dans ce processus, l’ANADER assure l’accompagnement aux collectivités locales et aux communautés pour un développement durable.
L’intervention de l’ANADER s’appuie sur une approche participative impliquant de façon active les communautés au processus de collecte de l’information, à l’analyse en vue d’une prise de décision. Dans ce processus, l’ANADER joue un rôle de facilitateur et rédige les différents documents sollicités par les communautés.
Depuis 2012, l’ANADER réalise les plans stratégiques de développement (PSD) d’importantes régions et communes de Côte d’Ivoire :
PSD de régions réalisées (4)
- Nzi-Comoé
- Bafing
- Tonkpi
- Indénié-Djuablin
PSD de région en cours (5)
- Iffou
- Goh
- Béré
- Haut-Sassandra
- Grands-Ponts
PSD de communes réalisées (2)
- Borotou
- Seydougou
PSD de communes en cours (2)
- Diegonéfla
PSD de Canton réalisée
- Canton Gbadi-Est de Gagnoa
Au niveau de l’emploi jeune
Les résultats de l’enquête Nationale sur la Situation de l’emploi et le Secteur Informel (ENSESI), réalisée 2016, montre que l’agriculture ivoirienne demeure le secteur d’activité le plus pourvoyeur d’emplois.
L’agriculture doit donc être perçue aujourd’hui comme un métier avec à la clé l’exploitation des opportunités offertes par l’entreprenariat et les innovations de l'agro-industrie, y compris les innovations dans le domaine des TIC, tout au long des chaînes de valeur.
C’est dans cette vision que l’ANADER, leader du conseil agricole et rural, mène des actions pour l’essor de l’agripreneuriat dans le milieu rural dans l’optique d’un développement durable.
Les résultats enregistrés sont éloquents : à travers divers projets accompagnés par l’ANADER (PFS, AEJ, GIZ, AMICI, ONUDI-PROFORM), plus de 7 700 activités génératrices de revenus (AGR) ont été créées au bénéfice de plus de 9 400 jeunes sur la période 2014-2018
Pour amplifier ces actions de création d’emploi, l’ANADER a adopté l’approche « Ecole d’Entrepreneuriat Agricole » (EEA), car pour elle toute exploitation agricole doit être perçue comme une entreprise. Dans ce cadre, environ 500 coopératives agricoles ont été viabilisé à travers l’outil Coopérative Business School (CBS).
Perspectives
L’ANADER vient d’achever l’élaboration de son PSD 2019-2024 qui a défini clairement les actions à entreprendre pour renforcer son efficacité globale et sa position de leader du conseil agricole en Côte d’Ivoire. La mise en œuvre de ce PSD permettra :
- d’accroitre l’efficacité des actions de vulgarisation agricole grâce au développement de la vulgarisation électronique (e-vulgarisation)
- de développer de nouvelles compétences pour demeurer l’outil principal de l’Etat en matière de conseil agricole, notamment en matière de valorisation des productions agricoles ;
- de jouer tout son rôle dans l’ambition de transformation de l’agriculture et de transformation des produits agricoles
En conclusion
En conclusion, il faut retenir qu’à travers le monde, le conseil agricole est perçu comme la pierre angulaire de toute politique de développement agricole qui se veut constant et durable.
En côte d’ivoire, il faut savoir que les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole.
Il faut savoir également que les ambitions actuelles de développement de l’agriculture portées notamment par la PNIA II qui vise la transformation de celle-ci pour la rendre plus performante et plus compétitive n’auront pas toutes leurs chances de succès sans l’accompagnement d’un conseil agricole financé de façon conséquente.
Enfin, le conseil agricole doit être compris comme l’exercice de la mission régalienne de formation et d’appui que l’Etat doit aux producteurs dont la contribution au développement du pays est sans ambiguïté. Par conséquent, son financement devra se faire sans ambigüité non plus si l’on ne veut pas courir le risque d’une baisse des quantités et de la qualité des produits et d’aggravation de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté notamment en milieu rural.
Communication du DG Anader déjeuner de presse du 19 février 2019
Légende photo : Docteur Sidiki Cissé, Directeur général de l’Anader : « les performances réalisées par l’agriculture et dont le pays tire une légitime fierté n’auraient pas pu être sans le concours indispensable du Conseil agricole »